L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

LA CAMPAGNE ÉLECTORALE ACHEVÉE

Les candidats ont-ils convaincu?

Les vrais maux de l’Algérie, comme le problème des sans-abri, n’ont pas été évoqués par les candidats à la présidentielle.

Les six prétendants à la magistrature suprême du pays ont-ils abordé tous les sujets majeurs dans leurs discours prononcés à travers les quatre coins du pays? Peu probable. Plusieurs milliers d´Algériens attendus au vote, se disent non convaincus par les discours formulés. Chacun à sa manière, usant de ses propres vocables, estime que les vrais maux de l´Algérie ne sont pas évoqués. «Qui de ces futurs chefs d´Etat a soufflé le moindre mot sur les sans-abri qui parcourent nos rues de jour comme de nuit?» s´interroge Aâmi Salah, un quinquagénaire, résidant à Kouba. Ce phénomène devant constituer le cheval de bataille des candidats pour convaincre une jeunesse représentant la majorité des votants, a finalement été ignoré. Approché, un jeune «sans avenir ni passé», comme il se qualifie, crie à tue- tête contre cette injustice qu´est celle de leur non-intégration dans les programmes des candidats. «On ne peut comprendre par cet oubli qu´une seule chose: quel que soit le nom du président élu, nous demeurerons des éternels négligés», a fait savoir ce jeune condamné à «côtoyer» les murs et les trottoirs. Et d´ajouter: «Je vais dans des cafés pour suivre le journal télévisé en espérant qu´un candidat fasse une déclaration qui nous concerne. Cependant ce n´est qu´un rêve qui demeure irréalisable.»
Loin d´être un simple oubli, les candidats ont failli dans leurs discours.«Se rendre aux urnes le jour du scrutin, un devoir dites-vous?», se demande Walid, étudiant en 4e année de pharmacie. Qu´en est-il de la marginalisation de cette frange vivant au compte-gouttes? «Une faille politique» lâche -t-il. Si des thèmes d´une importance capitale ont été évoqués par les six candidats à la présidentielle durant leurs meetings, d´autres leur ont échappé. Pourtant, ce sont ces ingrédients «sous-estimés» qui peuvent faire la différence le jour du scrutin. Du point de vue politique, certaines prestations des candidats présidents ont été au-dessous de la moyenne. Des réussites mais également des ratages. Des promesses qui risquent de ne pas convaincre les électeurs.
Des jeunes à la fleur de l´âge ne cessent de braver tous les dangers au péril de leur vie. Le front social est en ébullition. Les crises se succèdent et se ressemblent. Des enseignants non satisfaits de leurs conditions de travail, un marché des fruits et légumes en folie, pour ne citer que ces deux cas, font que les électeurs se tournent vers autre chose que les élections.
La pomme de terre a volé la vedette durant la campagne électorale. Aucun des candidats n´a évoqué cette crise sans précédent de ce tubercule vendu à des prix inaccessibles. «On focalise sur des questions qui peuvent être abordées par n´importe quel prétendant au palais d´El Mouradia, mais quand il s´agit de ce genre de problèmes, les candidats confirment leur incapacité à convaincre» souligne un bijoutier rencontré au coeur de la capitale. Son neveu, la vingtaine, évoque les problèmes dans lesquels s´embourbe le sport algérien, le football en particulier. «Les promesses en Algérie sont devenues monnaie courante. C´est tenir sa promesse qui pose problème...», poursuit-il. C´est pendant ces moments de turbulence sociale que les candidats parlent dans leurs meetings de projets à réaliser et d´autres à achever, selon leurs dires, dans les meilleurs délais.
Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, a insisté sur la nécessité de poursuivre l´oeuvre de reconstruction entamée depuis dix ans, tout en mettant l´accent sur la consolidation du processus de Réconciliation nationale. Un principe qui a permis «le rétablissement de la paix sociale et de la sécurité dans tout le pays», n´a cessé de réitérer le chef de l´Etat lors de ses différentes sorties. Un avis partagé par certains de nos interlocuteurs mais rejeté en bloc par d´autres. «Se réconcilier d´abord avec ce peuple privé, dans certains cas, de ses droits les plus élémentaires. Ensuite, on parlera de cette réconciliation nationale censée être porteuse de paix pour notre pays», nous a déclaré M.Y., psychiatre de longue expérience.
L´officialisation de la langue amazighe, la protection des libertés individuelles et collectives, le respect des droits de l´homme, et autant d´autres thèmes qui ont eu la part belle dans les programmes des candidats. Est-ce suffisant pour convaincre une population qui peut tourner le dos au scrutin quand les discours ne sont pas convaincants?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours