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L'ALGÉRIE PLEURE SES ENFANTS VICTIMES DU CRASH AÉRIEN

Hommage et compassion

L'élan de solidarité a été tel qu'il n'y avait pas besoin de lancer le moindre appel sur les réseaux sociaux ou tout autre moyen de communication.

L'hôpital militaire de Aïn Naâdja était en état d'alerte maximal à l'annonce du crash. Les premières ambulances qui y entraient, quelques heures après, transportaient les corps sans vie des victimes. Il n'y avait rien à faire sur place qu'organiser l'arrivée des dépouilles pour facilité l'opération de reconnaissance des corps par les scientifiques de l'armée et les familles des martyrs.
L'intense activité qui caractérisait les lieux avec tous ces soldats qui orientaient les véhicules, le personnel médical et paramédical qui s'affairaient autour des victimes, tranchait avec la lourdeur du climat qui s'imposait à tous. On osait à peine parler. Comme si on voulait respecter le sommeil éternel de tous ces frères et soeurs, dont certains étaient difficilement reconnaissables. On se chuchotait des instructions, on opinait de la tête pour exécuter les ordres, on faisait attention au maniement des corps.
L'hôpital de Aïn Naâdja prenait les allures d'un immense domicile mortuaire où les vivants osaient à peine lever la tête et appréhendaient l'arrivée des pères, mères, frères et soeurs de sang des 257 martyrs. Cette appréhension n'aura duré que quelques heures. Aux premières minutes de l'après-midi, les soldats en faction devant l'hôpital voyaient arriver les parents des victimes. Ils étaient reconnaissables au poids de la peine qu'ils portaient sur leurs épaules.
Les mères, surtout, étaient les plus difficiles à consoler. Il était quasi impossible de soutenir leurs regards, à croire que chaque mère cherchait celui de son fils dans le soldat qui lui tendait une main secourable.
Les filles aussi, les frères et les pères. Des centaines de citoyens étaient, hier encore, dans l'enceinte de l'hôpital militaire. Dignes dans la douleur, ces Algériens sentaient sur leurs peaux, dans leurs âmes toute la solidarité de leurs frères et soeurs.
Les condoléances avaient un sens pour tous. Tous en avaient besoin et tous les présentaient. Cette communion dans la douleur a prévalu sur les autres activités de l'hôpital. On était là, qui attendait les formalités pour récupérer le corps de son défunt, qui attendait la fin de l'identification, mais tous étaient comme ailleurs, tout à leur peine, mais également à la certitude que le martyr de leur père, soeur et fils est reconnu par l'Algérie entière.
Tous ont reçu dans la sincérité et la dignité, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale. Le chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire s'était rendu jeudi à l'hôpital central de l'Armée à Aïn Naâdja, pour se recueillir à la mémoire des victimes du crash. Il y est allé également «pour assister à la levée de corps et pour réciter la Fatiha à la mémoire des chouhada», rapporte un communiqué du ministère de la Défense nationale. Le général de corps d'armée a également «donné des instructions portant sur la nécessité de prendre en charge les transferts des corps vers leurs régions d'origine et d'accélérer l'opération d'identification des autres corps, qui est en cours par les services spécialisés», souligne la même source. Des instructions qui ont certainement leur effet sur le déroulement des opérations, mais ces mêmes opérations s'effectuaient avec le sérieux qui sied à ce genre de situations, et dans une atmosphère faite de compassion et d'hommage aux victimes.
Ces dizaines de familles, de conditions souvent modestes, qui étaient venues des quatre coins du pays, avaient trouvé parmi les Algérois beaucoup de belles âmes qui ont offert de les héberger. L'élan de solidarité a été tel qu'il n'y avait pas besoin de lancer le moindre appel sur les réseaux sociaux ou tout autre moyen de communication.
Les prises en charge s'étaient faites naturellement et il s'est trouvé dans le lot, plusieurs hôtels de la wilaya de Blida, presque tous, à proposer des nuitées gratuites aux familles des victimes. L'administration sociale a mobilisé des psychologues au niveau des sièges de la Gendarmerie nationale, aux fins d'assurer la prise en charge psychologique de ces familles.
Hier encore, les Algériens ont exprimé leur solidarité lors de la prière de l'absent. Un citoyen d'Alger, qui y a pris part, a relevé n'avoir jamais vu une ambiance aussi impressionnante dans une mosquée. «Tout le monde est resté et tenait à faire cette prière», soutient notre citoyen qui souligne la grande communion qui a régné dans la mosquée. La prière de l'absent a été également faite dans des mosquées à l'étranger, à l'image de la Grande Mosquée de la capitale indonésienne. D'autres manifestations de compassion ont été enregistrées partout où vit une communauté algérienne.

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