L'Expression

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AUTORITÉ DE LA PRESSE ÉCRITE ET DE L'AUDIOVISUEL

Des professionnels s'expriment

Entre ceux qui voient son avènement d'un bon oeil et ceux qui la prennent pour une mesure visant à museler les journalistes, les avis divergent.

Annoncée récemment et faisant l'objet d'un intérêt particulier de la part du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a ordonné sa mise en place incessamment, l'autorité de régulation de la presse écrite et de l'audiovisuel fait le buzz. Entre ceux qui voient son avènement de bon oeil et ceux qui la prennent pour une nouvelle mesure visant à «museler les journalistes», le fossé est large et les avis divergent. Cependant, la plupart des journalistes contactés par nos soins se sont accordés à dire qu'en dépit des spéculations autour de cette mesure, elle reste néanmoins, «positive».
Selon M.Noureddine Merdaci, directeur de la rédaction du quotidien L'Expression, et doyen des journalistes algériens en activité, il conviendrait d'abord de savoir «ce que le ministère de la Communication prévoit par cette autorité de régulation». M.Merdaci a déploré le vide juridique et le manque de textes de loi concernant ce domaine. «Il aurait été plus intéressant d'avoir un texte officiel» a-t-il soutenu, en précisant que «tant que nous ne savons pas ce que l'Etat veut faire, on ne peut que spéculer».
Pour lui, l'autorité de régulation n'existe que pour «les médias lourds». Dans ce registre,
M.Merdaci a souligné que la future autorité de régulation «doit prendre en compte les différents paramètres propres à chaque média sachant que la presse écrite a ses propres paramètres qui diffèrent de ceux de l'audiovisuel». Il estime également que «l'Etat n'a pas suffisamment réfléchi à cette autorité de régulation». Pour les médias lourds, M.Merdaci estime que ces derniers doivent diffuser des informations et contenus destinés à une large audience. A titre d'exemple, il a fait remarquer l'absence de l'aspect écologique dans les chaînes algériennes. M.Merdaci considère que «l'autorité de régulation doit permettre une information équilibrée et non limitative». Abdelwahab Boukrouh, journaliste au quotidien arabophone Echourouk, affirme que cette autorité aurait dû être installée avec l'ouverture médiatique opérée, il y a de cela près de 25 ans. M.Boukrouh a salué l'initiative en soulignant que «désormais la balle est dans le camp des journalistes, nous devons avoir le courage de l'admettre». Le journaliste d'Echourouk a affirmé: «Il n'y a aucune presse libre dans le monde sans qu'elle ait des normes relatives aux mécanismes de la profession, mais également régulant la profession». Il a rappelé l'ensemble des ministres qui sont passés par le secteur et leurs promesses de l'améliorer, butant toutefois sur la sourde oreille des protagonistes du secteur. Ne mâchant pas ses mots, M.Boukrouh a souligné qu'«aujourd'hui, l'anarchie sert les intérêts de tout le monde et particulièrement les journalistes». Il a fait savoir dans ce sens, que «les chaînes télévisées privées sont des armes fatales, elles ne possèdent ni normes d'éthique, ni professionnalisme et encore moins l'amour de la patrie». Face à cette anarchie totale, M.Boukrouh estime que «si l'Etat et les professionnels du secteur ne s'activent pas à saisir cette occasion, nous allons assister dans un an au maximum à la destruction du pays par ces chaînes privées».
M.Boukrouh juge, qu'aujourd'hui plus que jamais, une réunion et une organisation sont capitales, soit au sein d'une organisation soit d'un syndicat. «il est temps de faire le ménage» a-t-il insisté. Tarek Hafid, journaliste du quotidien Le Soir d'Algérie, juge l'initiative «excellente» mais affirme toutefois que «ces commissions doivent être impérativement composées uniquement de journalistes». Car selon lui, ces derniers connaissent parfaitement la profession et ses rouages, mais également les conditions de travail des journalistes. M.Hafid a souligné l'absence d'intervention théorique des pouvoirs publics, vu que ces commissions sont indépendantes. Selon le journaliste du Soir d'Algérie, les pays qui ont installé ces types de commissions ne possèdent pas de ministère de la Communication, en d'autres termes, ce sont les membres de la corporation qui sont là pour réguler le secteur. C'est ce qui est selon lui, à l'origine de l'incompréhension, car en Algérie on a déjà un ministère de la Communication. «Si on va vers une configuration où figurent ces commissions à côté du ministère de la Communication, cela ne va servir à rien, car il y aura toujours des facteurs bloquants». De son côté, un responsable à l'APS (Algérie Presse Service), estime que cette initiative est un moyen d'imposer plus de moralité et d'éthique à la profession, mais également «rendre la profession aux professionnels». «C'est un outil qui va réguler le secteur et le remettre sur les rails» dira-t-il. Il a également indiqué qu'il est entendu que «cette instance ne saurait être une institution judiciaire pour réprimer les journalistes ou devenir une épée de Damoclès sur la liberté d'expression». Toutefois, ce responsable préconise: «Attendons de voir qui va composer cette instance pour juger de son efficacité.»

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