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KOBLER PRESSE LES PARLEMENTS RIVAUX D'ADOPTER L'ACCORD

Tobrouk et Tripoli ne disent ni oui ni non

«J'ai eu des discussions franches avec les membres du CGN en ce premier jour de l'année», a indiqué Martin Kobler

Vendredi dernier, le représentant spécial pour la Libye du secrétaire général de l'ONU, Martin Kobler, se trouvait à Tripoli pour essayer de persuader le président du Parlement libyen non reconnu par la communauté internationale de soutenir le gouvernement d'union nationale afin de sortir le pays du chaos dans lequel il se débat depuis 2011. Le chef de la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL) est en effet engagé dans une véritable course contre la montre pour obtenir des deux principales parties en conflit leur adhésion sans réserve au plan concocté durant les négociations tout au long de l'année 2015 et scellées par l'ultime réunion de Genève ainsi que la cérémonie de signature de l'accord à Skhirat. On avait salué, dans la majorité des capitales, notamment occidentales, cette avancée prometteuse, persuadés que la symbolique de l'événement aurait un impact salvateur sur les belligérants toujours hostiles sur le terrain. L'engagement des deux Parlements rivaux, l'un reconnu internationalement basé dans l'est du pays et l'autre, non reconnu, basé à Tripoli et appelé Congrès général national (CGN) semblait une condition nécessaire mais suffisante pour passer à une phase ultérieure de réconciliation et de rétablissement de la paix et de la sécurité. Mais les expériences précédentes ont enseigné la prudence et nous avions averti, à maintes reprises, qu'il faudra encore du temps et beaucoup d'efforts pour que les promesses tenues à Genève et ailleurs se traduisent par une adhésion réelle et agissante sur le terrain.
«J'ai eu des discussions franches avec les membres du CGN en ce premier jour de l'année», a indiqué Martin Kobler, sur Twitter, à l'issue de son entretien avec le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, qui n'a pas fait mystère, le jour même de la signature de l'accord sous l'égide de l'ONU à Skhirat par une partie des membres des deux Parlements rivaux, de son hostilité au gouvernement d'union nationale prévu par ce document. M. Abou Sahmein a convié M. Kobler à rencontrer de nombreuses personnalités parmi les autorités de Tripoli, notamment les chefs des états-majors des armées, les chefs des renseignements et du parquet. «Nous estimons que, pour que n'importe quel accord politique soit efficace sur le terrain, il faut que toutes les parties chargées de le mettre en oeuvre soient présentes avec nous aujourd'hui», a argumenté le président du Parlement de Tripoli.
L'émissaire de l'ONU a également rencontré à Tripoli des représentants des familles originaires de la ville de Tawerga (272 km à l'est de Tripoli), chassées par le conflit, pour les assurer de sa détermination à déployer le maximum d'efforts en vue de garantir aux populations déplacées un retour dans leur terre. «La situation sécuritaire doit s'améliorer de manière urgente pour que les familles et les enfants puissent rentrer chez eux» a ainsi martelé Martin Kobler, à cette occasion, sachant que 435 000 personnes ont été déplacées par les combats en Libye, selon les chiffres de la mission onusienne.
Jeudi, Martin Kobler avait rencontré à Tobrouk le président du Parlement reconnu, afin de tenter de le convaincre, lui aussi, d'accepter la formation d'un gouvernement d'union nationale. Les efforts méritoires de la médiation onusienne pour obtenir des factions libyennes un engagement effectif dans le processus de restauration de la paix et de la sécurité semblent devoir encore se heurter à beaucoup de résistances, alors que les groupes armés de l'EI progressent inexorablement au sud et à l'ouest du pays, en direction des champs pétroliers. Dans une conférence de presse qu'il a donnée à l'aéroport de Metiga (Tripoli), vendredi soir, Martin Kobler a indiqué avoir exposé les mêmes cinq points de l'accord, objet de litiges, déjà discutés la veille avec Shahat (Tobrouk).
1- le dialogue politique libyen est la base de toutes les discussions. Il ne peut y avoir d'alternative.
2- il ne doit pas y avoir d'initiatives parallèles, toutes les initiatives doivent être sous l'égide des Nations unies.
3- le processus doit être inclusif. (...) Je déploie tous mes efforts pour amener les contestataires à soutenir le dialogue politique libyen».
4- l'importance du principe de la passation pacifique du pouvoir 5- Le cinquième point, le plus important, est que ce processus soit celui de tous les Libyens.
Qualifiée d'» acte illégal» parce qu'elle aurait été tenue sans l'autorisation préalable du CGN, cette conférence de presse a failli mal se terminer et c'est bien le signe, un de plus, que le chemin qui reste à parcourir ne sera pas exempt de maintes difficultés.

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