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LES MANIFESTANTS RÉCLAMENT LE DÉPART DU PREMIER MINISTRE TURC

La contestation anti-Erdogan ne faiblit pas

De nombreux rassemblements antigouvernementaux sont prévus tout le week-end dans les principaux foyers de la contestation, Istanbul, Ankara et Izmir (ouest).

Des dizaines de milliers de personnes étaient à nouveau attendues dans la nuit d'hier dans les rues de Turquie malgré les appels répétés du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l'arrêt immédiat de la contestation qui ébranle depuis neuf jours tout le pays. Toujours aussi déterminés, des centaines de manifestants ont passé la nuit à la belle étoile sur la place Taksim d'Istanbul et dans le désormais fameux parc Gezi, dont la destruction annoncée a déclenché la plus grave crise politique depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur en Turquie en 2002. De nombreux rassemblements antigouvernementaux sont prévus tout le week-end dans les principaux foyers de la contestation, Istanbul, Ankara et Izmir (ouest). Les protestataires reprochent au Premier ministre, leur principale cible, son exercice autoritaire du pouvoir et l'accusent de vouloir islamiser la société turque. Critiqué dans son pays comme à l'étranger pour la brutalité avec laquelle la police a réprimé la fronde qui le vise, M.Erdogan a légèrement adouci vendredi le discours extrêmement ferme qu'il tient depuis plus d'une semaine contre les contestataires, souvent qualifiés de «vandales» ou d' «extrémistes». «Nous sommes contre la violence, le vandalisme et les actions qui menacent les autres au nom des libertés», a-t-il déclaré lors d'un forum international à Istanbul, mais «nous accueillons de tout coeur ceux qui viennent avec des exigences démocratiques». Lors de la même conférence, le commissaire européen à l'Élargissement Stefan Füle a une nouvelle fois dénoncé «le recours excessif à la force» qui «n'a pas sa place dans une démocratie» et appelé M.Erdogan au dialogue. Sur le même thème, la chancelière allemande Angela Merkel, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ou la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) ont haussé le ton contre les brutalités policières. Piqué au vif, le Premier ministre turc a vivement réagi en dénonçant le «deux poids, deux mesures» des pays occidentaux à l'endroit de son pays. «Dans n'importe quel pays d'Europe, lorsqu'il y a une protestation violente contre un projet de démolition de ce genre, croyez-moi, ceux qui sont impliqués subissent une répression plus sévère», a-t-il lancé en citant la Grèce, la France ou l'Allemagne. Selon le dernier bilan rendu public par le syndicat des médecins turcs, la contestation a causé la mort de deux manifestants et d'un policier et fait 4.785 blessés. Le dernier bilan du gouvernement rendu public en début de semaine faisait état, outre les trois morts, de «plus de 300 blessés» à peine. Les ONG de défense des droits de l'Homme et les associations d'avocats doivent faire un nouveau bilan des violences policières samedi à la mi-journée. De son côté, le Premier ministre devait retrouver hier les cadres de son Parti de la justice et du développement (AKP) pour leur réunion habituelle, exceptionnellement organisée cette fois à Istanbul, le coeur de la contestation. Parfois qualifié de «sultan» par ses détracteurs, M.Erdogan avait profité de son retour du Maghreb, dans la nuit de jeudi à vendredi, pour faire étalage de sa puissance et du soutien que continue à lui apporter une part importante de l'opinion turque. Devant des milliers de supporteurs chauffés à blanc, il avait fustigé les manifestants et exigé la fin «immédiate» des manifestations. Cette première réponse publique organisée dans la rue par l'AKP depuis le début de la fronde a fait craindre une confrontation entre les deux camps. Mais le chef du gouvernement avait appelé ses partisans à «rentrer chez eux». A New York, aujourd'hui, des milliers de personnes sont attendues pour une manifestation en soutien au mouvement de protestation en Turquie.

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