L'Expression

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Une dizaine de milliers attendent un greffon depuis des années

L'autre souffrance des insuffisants rénaux

«Il y a eu beaucoup de départs de néphrologues, de chirurgiens et de paramédicaux à l'étranger et là on n'y peut rien.»

Enracinée dans la société, jusqu'à (en) devenir presque un mode organisationnel, la bureaucratie mine notre système de soins.
L'activité de la greffe d'organes est gravement touchée. «Pas moins de 10 000 patients attendent un greffon depuis des années», révèle le professeur Rayane. Cet ex-chef de service néphrologie, dialyse et transplantation rénale, a précisé que «le problème est beaucoup plus bureaucratique que médical». Il intervenait, hier, dans l'émission L'Invité de la rédaction, de la Chaîne 3 de la Radio nationale. L'hôte de la radio a déploré le fait que 300 greffes rénales à peine sont réalisées annuellement en Algérie, alors que les besoins s'élèvent à une dizaine de milliers d'opérations de transplantation.
Poursuivant, le même expert a révélé que «seulement 20 opérations de transplantation rénale ont été effectuées en 2019». Le passage de 20 à 300 opérations de transplantation «est synonyme de reprise progressive, mais timide», a jugé l'expert. L'enfer bureaucratique n'est pas le seul facteur qui a gravement freiné l'activité des transplantations rénales. Il a affirmé, dans ce sens, que «la spécialité de transplantation rénale n'a pas avancé, à cause de facteurs intrinsèques». Cela avant d'ajouter que «le nombre d'interventions demeure réduit par rapport aux moyens matériels, humains et expérimentaux disponibles».
Parmi les facteurs qui ont gravement freiné l'activité à travers tous les services au niveau des hôpitaux, le professeur Rayane cite l'apparition de «la pandémie de coronavirus». «La Covid-19 ne permet pas de pratiquer, pour des raisons évidentes, telle la réticence des patients devant la contagion ou les suites d'un tel acte sur un organe noble comme le rein qui est étroitement lié à l'immunité de l'être humain.»
«D'ailleurs, on a eu pas mal de pertes de sujets en post-greffe», révèle l'intervenant. Ce dernier a également déploré «une centaine de patients morts à cause de la Covid-19 dont des dialysés, après des opérations chirurgicales».
Ledit professeur a cité d'autres facteurs, comme «l'instabilité du personnel» qui frappe les équipes spécialisées. «Certes basée nécessairement sur les néphrologues, l'activité médicale et chirurgicale est multidisciplinaire et si les équipes chargées de cette activité sont réduites par le départ dans les rangs de néphrologues elles vont être obligatoirement handicapées, voire empêchées de travailler.»
«De même sur le plan chirurgical», a souligné le professeur Rayane. Cela avant d'ajouter que «si le chirurgien quitte cette activité, pour une raison quelconque, cela impacte négativement la chaîne des intervenants et cela est valable pour les auxiliaires paramédicaux».
«Cette instabilité», a-t-il poursuivi, «est due aussi au départ des spécialistes de rang professoral, à l'issue des concours de chefferie qui détournent immanquablement les spécialistes de leur première vocation vers une activité managériale.» «Il y a eu beaucoup de départs de néphrologues, de chirurgiens et de paramédicaux à l'étranger et là on n'y peut rien», se désole le même expert, eu égard aux nombreux spécialistes formés, jusque-là, afin de promouvoir la spécialité. Le départ d'un spécialiste de cette activité vers d'autres services (administratifs) nuit profondément aux équipes formées à cet effet.
Pour améliorer la situation, l'expert suggère, enfin, «une réorganisation de la discipline».

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