Le grand retour des Chinois

Un «poids lourd» chinois en Algérie! Sinotruk Howo fait son grand retour en Algérie. Il s'agit ni plus ni moins que du numéro deux mondial des camions et autres véhicules utilitaires et du numéro un en Chine. Un mastodonte qui revient avec son partenaire historique Soframimex, du Groupe Amouri. Comme en 2009, cette société privée algérienne est le partenaire exclusif de ce géant mondial, dont les produits sont homologués par l'allemand MAN. Les deux partenaires voient les choses en grand. Ils ont déjà déployé un réseau de vente et après-vente à travers tout le territoire national. Deux grandes succursales ont été ouvertes à Alger et Biskra. «14 agents agréés répartis à travers le territoire national ont aussi été déployés», a indiqué Amouri Salim, P-DG de Soframimex. «On prévoit d'atteindre les 28 points de vente et services après-vente agréés d'ici le mois de juillet prochain», souligne-t-il. Le même responsable rassure ses partenaires sur les quantités qui seront mises sur le marché permettant une réelle rentabilité économique. Soframimex propose en Algérie cinq modèles avec 17 variantes distinctes spécialement adaptées aux exigences du marché algérien. D'autres modèles arriveront prochainement. «700 véhicules ont déjà été vendus. On prévoit de vendre 2500 autres durant l'année en cours», indique- t-il. Néanmoins, il précise qu'il ne s'agit là que d'un début. Car les ambitions de ce partenariat algéro- chinois vont au-delà de la simple importation. Ils voient à long terme avec le lancement des Sinotruk à l' accent «made in bladi». Cette entreprise qui a été le premier fabricant chinois a produire hors de son pays, en 1960, compte lancer avec Soframimex une usine de montage CKD. Elle devrait voir le jour d'ici l'an prochain. Ce qui doit permettre d'augmenter significativement le nombre des véhicules proposés sur le marché. Tous les chemins mènent donc à la Chine pour mettre fin à la crise de l'automobile. Les marques de l'Empire du Milieu arrivent en force! Proposant des «autos» alliant qualité et prix, elles sont en train de bousculer le marché. Il y a bien évidemment les fameuses Cherry qui ont connu un succès fou dès le lancement des premières commandes. Leurs magnifiques SUV à «bon prix» sont en train d'envahir nos routes. Tout comme l'autre géant chinois, en l'occurrence Geely. Celui qui a racheté Volvo est arrivé juste après sur le marché avec des modèles qui ont séduit les consommateurs. On se bouscule au portillon. D'autres marques arrivent en force, et ce n'est pas «des chinoiseries». On donne l'exemple de DF Joyear avec ses imitations de Porsche Cayane ou encore de Toyota Landcruiser, à moins de 3 millions de dinars. C'est aussi le cas de la Jetour, du groupe Cheery qui propose des SUV de luxe. On a aussi JAC, JMC, Sokon ou encore Dfsk. La majorité de ces entreprises ont fait part de leur intention de lancer dans la production locale, comme pour Sinotruck. Le numéro un mondial de l'électrique, BYD, a affiché des ambitions dans ce sens, tout comme Geely. JAC et JMC et Cheery ont dépassé le stade des ambitions. Ils ont déjà lancé leurs projets de montage qui seront livrés dans les prochains mois. L'entreprise publique Baic est allée plus loin! Elle vient de relancer son unité de production dans la wilaya de Batna. Les premiers modèles vont sortir très prochainement des unités de montage, proposant des véhicules fiables, à moindre coût aux Algériens. Cela avec en prime, la possibilité de financement à travers des crédits bancaires. Comme ne cesse de le répéter ces entreprises chinoises, le marché algérien est très stratégique pour eux. D'ailleurs, lors du lancement de Sinotruk Howo en Algérie, on a vu la présence du «top management» de l'entreprise, à leur titre le vice-président du groupe mondial. Ils ont été dépêchés à Alger, lors d'une soirée mémorable à l'hôtel Sheraton, pour montrer la détermination de ce groupe à s'installer sérieusement et durablement en Algérie. L'automobile chinoise, qui a gagné en qualité depuis quelques années, a donc passé la vitesse supérieure en Algérie. Elle a de grandes ambitions à travers de vrais usines de montage accompagnées de sous-traitants qui vont «tisser» rapidement un environnement prospère pour l'industrie automobile. Le mois de juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a renforcé le partenariat stratégique et historique entre l'Algérie et la Chine. Lors de sa visite à Pékin, de nombreux contrats ont été signés. Le chef de l'État a annoncé 36 milliards de dollars de projets d'investissement en Algérie. L'automobile aura sa part dans cette dynamique exceptionnelle.. Quoi qu'il en soit, l'industrie algéro-chinoise semble être sur la voie...Royale!