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Rachida Dati veut une BBC à la française

Décidément, l’audiovisuel français est en pleine mutation. La nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, souhaite opérer une révolution dans le domaine audiovisuel. Elle va dévoiler dans un mois à peine la forme que pourrait prendre le rapprochement des radios et des télévisions publiques, près de 50 ans après la disparition de l’Ortf. En reprenant une proposition de loi du sénateur centriste Laurent Lafon votée par le Sénat en juin dernier, laquelle prévoyait la création d’une holding qui serait un premier pas décisif vers la fusion pure et simple de l’audiovisuel public. Pour les observateurs, ce retour vers le passé est pour le moins étonnant dans le contexte actuel. Dans le cas présent, chacun s’accorde pour estimer que les audiences de France Télévisions et celles de Radio France placent les deux groupes publics en position de leader.
Du côté du cinéma par exemple, cette possible et inexplicable fusion inquiète les professionnels. France Télévisions finance 30% de la production totale de films français chaque année. De ce fait, et c’est absolument normal, sur les télévisions publiques, on parle de cinéma mais l’exercice particulier de la critique des films de cinéma n’existe pas.
En revanche, Radio France ne participe en rien au financement du cinéma français : pour ne citer que France Inter, du Masque et la plume à une certaine On aura tout vu et d’autres encore, la critique de cinéma s’exprime donc en toute liberté sur notre antenne comme sur les autres de Radio France. Côté télé, on ne peut pas potentiellement démolir soi-même ce que l’on produit, et, côté radio, on critique d’autant mieux les films où l’on a strictement rien à voir avec leur production et leur financement. Or, que vienne le temps de la fusion des radios et télés publiques en une seule structure et ce bel équilibre sera inévitablement rompu. La nouvelle holding demandera inévitablement à ses radios de jouer le jeu collectif en faisant taire toute parole critique, afin que rien n’interfère avec les activités de la filiale dévolue à la production de films. En 2016, déjà, Nicolas Sarkozy rêvait à cette «BBC à la française», avec une gouvernance unique pour Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l’INA, entités qui seraient regroupées dans une sorte de holding. Plusieurs fois cette idée a été remise sur le tapis depuis, sans jamais aboutir (un rapport sénatorial signé par Les Républicains Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet en 2022 prônait une fusion ; et en juin 2023, une proposition de loi portée par le sénateur Laurent Lafon, de l’Union centriste, et faisant écho au projet de holding de Franck Riester avorté en 2020, avait été adoptée par le Sénat. Aujourd’hui, le projet est relancé.

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