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Mouloud Feraoun est né le 8 mars 1913

Le magicien des mots

Mouloud Feraoun a été assassiné sauvagement le 15 mars 1962. Mais son oeuvre a été et demeure une référence incontournable de la littérature algérienne...

Mouloud Feraoun a vu le jour le 8 mars 1913 à Tizi Hibel, devenu Ighil Nezman dans «La Terre et le sang». Mouloud Feraoun n'a pas écrit beaucoup de romans.
La barbarie de l'OAS a mis un terme à sa vie prématurément. Mouloud Feraoun a été assassiné sauvagement le 15 mars 1962. Mais son oeuvre a été et demeure une référence incontournable de la littérature algérienne, maghrébine et francophone, voire universelle. Ses romans sont des oeuvres mythiques. On ne parle pas du «Fils du pauvre» comme on évoquerait n'importe quel grand roman. Mais quand on en parle, on le fait en y reconnaissant un roman mythique. Est-ce qu'il y a un bibliophile qui a le courage d'affirmer publiquement n'avoir jamais lu «Le fils du pauvre»? On peut avoir loupé un autre chef-d'oeuvre de la littérature algérienne, un roman écrit par un autre écrivain algérien, mais jamais «Le fils du pauvre»! On commencerait presqu'inévitablement et avec bonheur son parcours de lecture par «Le fils du pauvre». Ils sont nombreux les écrivains, poètes, essayistes et universitaires qui avouent tous que le premier roman qu'ils ont lu dans leur enfance ou adolescence a été «Le fils du pauvre». Il s'agit d'un roman magique, un livre unique en son genre dans toute la littérature algérienne et maghrébine. Pour une infinité de lecteurs de plusieurs générations, «Le fils du pauvre» fut plus qu'un roman.

«Le fils du pauvre»
Ce livre a constitué un véritable repère pour eux. Ils se voyaient et apercevaient leur propre vie se dérouler devant leurs yeux en tournant chaque page du «Fils du pauvre». Ce roman est un miroir pour le citoyen algérien ayant grandi dans les villages. En plus de la trame de ce roman et de son contenu, c'est aussi le style d'écriture de Mouloud Feraoun qui épate le plus le lecteur. Mouloud Feraoun, aussi bien dans «Le fils du pauvre» que dans «La terre et le
sang» et «Les chemins qui montent» subjugue avec sa façon de construire les phrases et les paragraphes. La simplicité de ses textes littéraires est déconcertante et a été pour beaucoup dans la popularité incomparable à laquelle est parvenu cet écrivain. Mais en même temps, cette simplicité se conjugue avec un style d'écriture d'une beauté artistique et esthétique implacable. Mouloud Feraoun a offert à la littérature une trilogie des plus prégnantes, tant du point de vue du style qui est spécifique à lui, que de par la description minutieuse et maîtrisée qu'il fait de la société algérienne et plus particulièrement kabyle, de l'époque. Une description sincère aussi. Car Mouloud Feraoun montre la réalité de la société telle qu'elle est. Il ne tente en aucun cas de la maquiller ou de l'enjoliver. L'hypocrisie sociale, on la retrouve décrite de l'intérieur dans l'oeuvre romanesque de Mouloud Feraoun à travers des personnages très proches de la réalité. L'exemple de Mokrane, dans «Les chemins qui montent» est des plus édifiants. L'amour aussi, ce sentiment interdit dans notre société de l'époque, est pleinement présent dans «La terre et le sang» et «Les chemins qui montent». L'histoire d'amour entre Dehbia et Amer.
Dans ce roman, il s'agit à la fois d'amour, de haine, de jalousie, d'adultère et de vengeance. Il y a une profondeur indicible dans «Les chemins qui montent». Sur le plan technique aussi, le roman se décline en deux parties où chacun des personnages livre sa vision du récit. La deuxième partie est présentée sous forme de journal intime qui tient en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page et qui attribue une originalité supplémentaire au livre.

«Les chemins qui montent»
Le génie littéraire de Mouloud Feraoun, on le retrouve pleinement et avec, peut-être plus de maturité dans l'écriture, dans son volumineux «Journal», paru à titre posthume et dans lequel il narre au quotidien la guerre d'indépendance, vue et vécue en direct. Très imprégné dans la culture kabyle ancestrale, Mouloud Feraoun a même écrit un livre sur le célèbre poète Si Mohand Ou Mhand en traduisant les textes de ce dernier, qui était dans l'oralité, en langue française. Son roman posthume, «La cité des roses» a été publié en 2010. Parmi les citations, extraites des romans de Feraoun, celle-ci, était valable à l'époque, mais rien n'est moins sûr aujourd'hui: «Il y a sûrement beaucoup de honte à être heureux, non pas à la vue de certaines misères, mais lorsque le bonheur semble narguer. Ce défaut, les Kabyles ne l'ont pas. Par pudeur le riche se cache pour bien manger et le pauvre pour avoir faim à son aise». Il était une fois...

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