L'Expression

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Sur le toboggan de la crise

On ne pourra reprocher à l’armée de n’avoir pas respecté les institutions.

Alors que le mouvement populaire n’accuse aucun signe d’essoufflement, les décideurs du pays, les élites et les partis, coincés entre les impératifs politiques et les scrupules juridiques, pédalent dans la semoule.
La dernière sortie du Conseil constitutionnel a pris le monde à contre-pied. Au moment où on attendait l’annonce du rapport effectif de la présidentielle du
4 juillet, l’institution de Fenniche nous sort de son chapeau deux candidatures dont les dossiers auraient scrupuleusement respecté le deadline fixé au samedi dernier à minuit. Le Conseil constitutionnel s’offre même le luxe de prendre tout le temps nécessaire pour statuer sur la validité de ces candidatures. Une issue de sortie à la situation de blocage qui se profilait ? Bien au contraire, du corridor on a avancé vers l’impasse. Car, il faut se rendre à l’évidence que le scrutin du 4 juillet est totalement compromis du fait d’une abstention massive qui rendrait caduque la légitimité du futur président.
Même si l’on s’accrochait aux deux candidats qui ont déposé leur dossiers, on doit se poser la question sur ces prétendants qui vont à l’assaut du fauteuil abandonné par Bouteflika. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Qu’ont-ils comme bagages pour présider aux destinées de l’Algérie? Ils sont inconnus au bataillon. Ensuite, comment vont-ils faire pour aller à la rencontre des populations ? Peut-on imaginer un instant que l’un d’eux puisse animer un meeting, une rencontre avec les citoyens, alors que des membres du gouvernement sont quasiment interdits de terrain ? A moins d’imaginer une campagne électorale clandestine. Décidément, il y a bien également une «exception algérienne» en matière politique. Faute d’avoir reçu une réponse adéquate, le séisme du 22 février pourrait entraîner une réplique encore plus forte.
Entre la voie de sortie de crise par l’organisation d’une présidentielle dans les plus brefs délais et les exigences du Hirak qui rejette ce scrutin, le bras de fer est engagé.
Une évolution dangereuse qui risque à terme de semer les germes d’une radicalisation des positions. Et nous voilà sur le toboggan de la crise. Le pays baigne encore dans l’émotion. Nous sommes sonnés par le succès. Mais l’enthousiasme ne peut remplacer l’organisation. Nous restons tétanisés par cet élan de témérité face à un régime qui a vitrifié le pays, et demeurons impuissants à esquisser cette Algérie nouvelle.
Comment faire pour sortir de la politique du «tout et tout de suite» du Hirak et de l’immobilisme des décideurs ?
Même si tout retour en arrière est inconcevable, même s’il est difficile de gouverner un peuple avide de liberté en pleine révolution pacifique, il faut apprendre à négocier. Comme dans tout conflit, le dialogue reste la seule issue pour la construction de la deuxième République En tout cas on ne pourra reprocher à l’ANP de n’avoir pas respecté les institutions et éviter de s’ingérer dans le politique.

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