L'Expression

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PEUR DANS LES PAYS DU MAGHREB ET DU SAHEL

Quand l'Algérie s'enrhume...

Prolongement géostratégique de l'Algérie, la Tunisie scrute avec un intérêt très particulier l'évolution de la situation chez son voisin de l'Ouest.

Echaudés par la chute du régime d'El Gueddafi qui a engendré le chaos libyen, nos voisins sont hantés par une éventuelle déstabilisation sécuritaire. Ils craignent en effet, de subir les contrecoups d'une situation désastreuse qui leur viendrait de ce puissant pays du Nord, jusque-là exportateur net de stabilité. Et leur frayeur est amplement justifiée. Quand le pays pivot, l'Algérie, s'enrhume, c'est toute l'Afrique du Nord et le Sahel réunis qui toussent. Prolongement géostratégique de l'Algérie, la Tunisie scrute avec un intérêt très particulier l'évolution de la situation chez son voisin de l'Ouest.
«Il y a de l'indifférence, mais aussi une sorte de peur liée à leur expérience», constate Michaël Ayari, analyste «Afrique du Nord» pour l'International Crisis Group (ICG). Les réactions de la classe politique tunisienne demeurent timides, mais pour cet analyste, «c'est l'inconscient des Tunisiens qui a parlé!», car explique-t-il «ils disent avoir (les Tunisien, Ndlr) commis des erreurs que l'Algérie pourrait éviter - perdre du temps avec une Constituante ou dissoudre des partis comme le FLN ou le RND sur les cendres desquels les islamistes pourraient s'emparer du pouvoir». Le Mali est aussi directement concerné par la situation en Algérie, tant les liens commerciaux, sociétaux et politiques sont profonds entre les deux pays. Cela d'une part et d'autre part, l'aspect sécuritaire prime en pareille situation. «L'avenir ne peut pas être prédit, mais, jusque-là, nous ne voyons pas les événements actuels comme un nouveau ´´printemps arabe'', ce qui est rassurant», susurre un cadre de la Présidence à Bamako.
La même inquiétude est constatée chez les autorités mauritaniennes qui venaient de renforcer la coopération bilatérale par l'ouverture, en décembre dernier, d'un nouveau poste frontalier terrestre au sud de Tindouf. Le directeur exécutif de l'Institut mauritanien d'études stratégiques, Dahane Ahmed Mahmoud, ne cache pas ses appréhensions: «La déstabilisation de la Libye a provoqué le désordre du Mali. Avec l'Algérie, cela pourrait être bien pire, car elle est l'Etat central du Maghreb.» Le mouvement populaire qui agite l'Algérie est également scruté avec attention par le Niger. «L'Algérie est un pays stable dans une région très affectée par la crise libyenne. Tout ce qui est de nature à remettre en cause cette stabilité nous inquiète au plus haut point», confie au journal Le Monde une source gouvernementale au Niger.
Dans une pertinente contribution intitulée: «Algérie: révolte spontanée ou déstabilisation préméditée et organisée?», le général français Delawarde, ancien chef «situation-renseignement-guerre électronique» à l'état-major interarmées, a noté que «la crise algérienne s'inscrit dans un contexte géopolitique qui dépasse largement ses frontières».

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