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TAUBIRA RASSURE LES BINATIONAUX À PARTIR D'ALGER

"Pas de déchéance de nationalité"

Cette mesure sécrétée par l'extrême droite française exhalait de forts relents de xénophobie.

C'est à partir d'Alger que la ministre française de la Justice, garde des Sceaux, Christiane Taubira, a annoncé que son gouvernement a retiré la question de la déchéance de nationalité des binationaux nés français de son projet de réforme constitutionnelle. Le choix du lieu pour faire cette annonce n'est pas fortuit, comme toute chose en politique d'ailleurs.
Entre l'Algérie et la France, la réalité des relations, au-delà de leurs aspects strictement économiques et politiques tient à une très forte communauté de binationaux. Ils sont près de 4 millions de binationaux franco-algériens, selon des chiffres non officiels.Sur la base de ce socle inébranlable, la déclaration de Christiane Taubira revêt toute une symbolique. «Le projet de Réforme constitutionnel qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres ne retient pas la disposition de déchéance de la nationalité aux binationaux nés français», a déclaré, hier, la ministre française de la Justice, à la Radio algérienne Chaîne3. Mme Taubira a exprimé ses doutes sur l'efficacité d'une telle mesure dans la lutte contre le terrorisme. «Je suis persuadée que c'est une décision qui ne peut avoir d'efficacité dans la lutte antiterroriste au regard du type de terrorisme auquel on est confronté. En termes d'efficacité, ce n'est pas une mesure probante», a-t-elle soutenu.
De l'avis de nombreux observateurs, cette mesure allait accentuer une ligne de fracture très dangereuse au sein de la société française. Surtout que la déchéance de la nationalité a été une mesure sécrétée par l'extrême droite française et de ce fait exhalait de très forts relents de xénophobie. En allant colmater la brèche de l'extrémisme religieux on ouvre grand le portail de la discrimination, voire du racisme primaire. Ayant senti les conséquences fâcheuses de la démarche, la ministre française de la Justice a qualifié la question de la déchéance de la nationalité aux personnes nées françaises de «sujet extrêmement sensible».
Elle a assuré qu'elle était «profondément attachée» au «principe fondamental du droit de sol, un pilier fondamental». Elle a choisi donc Alger pour annoncer «ce scoop» sur lequel la presse française a longuement spéculé dan son édition d'hier. A Alger également, Christiane Taubira a abordé la question de la lutte contre le terrorisme. «J'ai parlé au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de la lutte contre le terrorisme que nous menons ensemble et de la nécessité, pour nous aussi, de renforcer cette coopération», a déclaré Mme Taubira à l'issue d'une audience que lui a accordée le chef de l'Etat.
Elle a indiqué avoir rappelé au président Bouteflika «à quel point l'Algérie s'était montrée à nos côtés dans plusieurs circonstances: dans les interventions qui se font au Mali, par exemple, mais également au niveau de l'ONU, notamment pour l'adoption de la résolution de lutte, à l'échelle internationale contre le financement du terrorisme». La ministre française a indiqué avoir fait part au président de la République de sujets «majeurs» qu'elle a eus à traiter lors de sa visite en Algérie comme la coopération judiciaire et juridique et la réunion du Comité interministériel algéro-français prévue à Alger à la fin de février prochain.
Elle a salué à cette occasion l'adoption récente par le Parlement d'un texte de loi sur la violence contre les femmes, ajoutant avoir rencontré des représentantes de la société civile qui l'ont «aidée à bien comprendre la société algérienne et les enjeux d'aujourd'hui». «J'ai bien perçu à quel point les 10 années de lutte contre le terrorisme ont bien affecté la société algérienne et aussi à quel point les personnes et la société sont ressorties plus fortes et plus déterminées à éviter de sombrer de nouveau dans cette tragédie tout en ayant un regard tourné vers l'avenir avec une vigilance permanente»,a-t-elle déclaré.

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