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SELLAL RENCONTRE SES HOMOLOGUES LIBYEN ET TUNISIEN À GHADAMÈS

Le conclave de la dernière chance

Cette réunion de haut niveau intervient au moment où le bruit de bottes se fait de plus en plus sentir au nord du Mali.

Sur fond d'alerte maximale au niveau des frontières avec le Mali, la Tunisie et la Libye, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rencontrera ses homologues tunisien et libyen le 12 janvier prochain dans la ville libyenne de Ghadamès, ont confirmé hier, des sources crédibles. «Cette rencontre sera exclusivement consacrée à la sécurité aux frontières où toutes les questions sécuritaires allant du terrorisme jusqu'au trafic de drogue seront abordées lors de cette rencontre», a-t-on ajouté. Les mêmes sources ajoutent que le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia se rendra en Tunisie, soit avant, soit après le conclave de Gadamès. Cette réunion de haut niveau intervient au moment où le bruit de bottes se fait de plus en plus sentir au nord du Mali. Fragilisée depuis la chute des régimes en Tunisie et en Libye, la situation sécuritaire aux frontières s'est aggravée ces derniers temps. Le 16 décembre dernier, la Libye, en accord avec les autorités algériennes, a été contrainte de fermer ses frontières avec quatre pays, dont l'Algérie, pour des raisons de sécurité. Quatre jours plus tard, soit le 20 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté la résolution autorisant le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma). Cette résolution a accentué les craintes au niveau des frontières Sud et Est du pays où l'Algérie a placé ses forces militaires en alerte maximale. La circulation massive des armes issues des anciens stocks de l'armée libyenne, la localisation des groupes armés aux frontières tunisiennes, inquiètent au plus haut point les autorités algériennes. L'inquiétude est d'autant plus justifiée par la porosité de ces frontières qu'il va falloir rendre hermétiques et par les conséquences d'une éventuelle intervention militaire au nord du Mali.

35.000 soldats algériens aux frontières
L'Algérie craint en effet un reflux de terroristes et de narcotrafiquants vers ses territoires. Après un périple régional qui l'a conduit en décembre dernier, en Algérie, au Niger, au Tchad et au Soudan, le Premier ministre libyen, Ali Zeidan, a indiqué qu'un accord quadripartite allait être signé pour sécuriser les frontières avec ces pays. Il a reconnu que le désert libyen est devenu «un couloir de transit pour tous les types de trafic, notamment la drogue, les armes et la traite des personnes». Dans cette optique, la Libye vient de confier à l'état major la sécurité de ses frontières. Depuis le début, au nord du Mali, l'Algérie a déployé plus de 35.000 soldats sur les 1400 km de sa bande frontalière, Sud, Sud-Est et Sud-Ouest. En plus du renforcement des effectifs, l'état-major s'est redéployé en consolidant ses bases dans la région: installation de guérites, de fils barbelés et construction de murailles au niveau de certains points de la frontière et achat de matériel et d'équipement militaire très performant. A ces actions, l'Algérie a convenu avec ses voisins d'une coopération sécuritaire très étroite pour faire face aux groupes terroristes. A cela s'ajoutent les visites répétées sur le terrain des opérations notamment par le commandant de la Gendarmerie nationale le général-major Ahmed Boustila. Accompagné d'une délégation composée de généraux du MDN et des cadres des services des renseignements, le Général Boustila a tenu une réunion d'urgence avec les walis du sud du pays. Le 25 décembre dernier, le commandant de la Gendarmerie nationale, s'est rendu aux frontières est où il a inauguré deux postes avancés relevant du Commandement des unités des gardes-frontières (Cugf), nouvellement réalisés dans les localités frontalières de Bekkaria et El Kouif. Ces structures équipées de moyens de contrôle et de surveillance de dernière génération, font partie des six postes avancés opérationnels sur la bande frontalière qui s'étire dans cette wilaya, sur 300 km. Le général-major Boustila a souligné que plusieurs autres postes similaires sont en chantier dans des wilayas frontalières. A mesure que l'échéance de l'intervention militaire au nord du Mali approche, la situation s'aggrave.

Drame humanitaire en perspective
Sans exception aucune, les spécialistes algériens sont unanimes à soutenir que l'intervention militaire au Mali dans le cadre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU aggravera la crise dans ce pays. Le directeur du Centre des études stratégiques d'Alger, Mhand Berkouk, a averti que l'intervention dans ce pays du Sahel conduirait à «la sanctuarisation du terrorisme et sa prolifération vers les autres pays de la région». Pour M.Berkouk, il existe trois «acteurs», «sources de menaces»: les revendications identitaires de groupes tels le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) et Ansar Eddine, le terrorisme notamment d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et le trafic transfrontalier de drogue et d'armes. Il a expliqué que sur le terrain «les conditions et les échéances fixées par le Conseil de sécurité ne seraient jamais respectées», ajoutant que les 3300 soldats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui doivent être déployés dans le nord du Mali sous mandat de l'ONU «n'ont pas l'expérience nécessaire». Khelfan Karim, docteur en droit et sciences politiques à l'Université de Tizi Ouzou a, pour sa part, évoqué les conséquences de l'intervention militaire au Mali, notamment sur le plan humanitaire. Il a insisté sur le fait que toute action militaire internationale au Mali doit se faire «dans le cadre du respect du droit international et des droits de l'homme». De son côté, M.Bachir Mdjahed, expert en questions sécuritaires, a soulevé la question de «la légitimité» de l'intervention militaire alors que le Mali vit dans la «confusion», notamment sur le plan politique. Abondant dans le même sens, Nouredine Amrani, officier de l'ANP à la retraite, a estimé que la résolution de l'ONU autorisant l'intervention militaire a «passé outre l'action diplomatique». Le 20 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d'une force armée internationale au Mali pour déloger les groupes armés qui en occupent le nord. Le texte porte sur une approche globale pour résoudre le conflit, en prenant notamment en compte les aspects militaire et politique. Aucun calendrier précis n'a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes selon les Nations unies, qui ont aussi appelé au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du pays.

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