L'Expression

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Krim Belkacem assassiné, il y a 52 ans, en Allemagne

L'homme qui a noyauté le SDECE

Il a contré avec une rare intelligence les services de renseignements français en déjouant l'opération «Oiseau bleu», la retournant à l'avantage du FLN.

Homme politique et diplomate hors pair, guerrier et stratège militaire, Krim Belkacem dont le Centenaire de sa naissance sera fêté le 15 décembre prochain, a été assassiné il y a 52 ans. C'était le 18 octobre 1970 dans une chambre d'hôtel à Frankfurt en Allemagne. À lui seul, il incarne de longs chapitres de la guerre de Libération nationale. Ils sont rares dans l'Histoire de l'humanité, les hommes à déclencher une guerre et signer la paix après avoir atteint l'objectif de la libération. Krim Belkacem en est un héros dans le sens noble du terme. Mais un héros oublié, sciemment négligé et pourtant son nom incarne l'incroyable épopée révolutionnaire. Dès l'année 1947, porté par une fougue anticoloniale, le jeune Belkacem 26 ans, s'en va à la conquête de l'impossible. Il prend le maquis dans le massif forestier de son village natal, à Draâ El-Mizan sous le pseudonyme de Si Rabah et devient alors responsable du PPA-MTLD pour toute la Kabylie. À la veille du déclenchement de la guerre de Libération nationale le 1er Novembre 1954, Krim était déjà prêt pour la lutte armée. Il dirigeait clandestinement un groupe de 500 moudjahidine tous entraînés, armés et prêts à en découdre avec l'ennemi. Le rôle futur de Krim Belkacem dans la structuration de la révolution sera central. On le retrouvera dans tous les grands moments qu'avait connus cette grandiose révolution. Il a marqué de son empreinte chacune de ses séquences. Au congrès de la Soummam, août 1956, ou à la création du GPRA septembre 1958, le rôle de Krim était à chaque fois prépondérant. À la création, en septembre 1958, du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) présidé par Ferhat Abbas, le Lion des djebels est au sommet de sa puissance: il est vice-Président et ministre des Forces armées. La France coloniale, qui prétendait ne pas avoir d'interlocuteur pour négocier, est désormais devant le fait accompli. Dans le deuxième GPRA (janvier 1960 - août 1961), Krim conserve la vice-Présidence mais passe aux Affaires étrangères. C'est lui qui conduit, tout naturellement, la délégation aux négociations d'Évian, en mars 1961, et c'est à lui seul, côté algérien, que revient le privilège de signer, le 18 du même mois, les Accords qui concrétisent désormais les objectifs du 1er Novembre 1954. Les actes d'héroïsme de ce révolutionnaire exceptionnel sont nombreux, mais celui dont on parle a été l'opération «Oiseau bleu». À l'automne 1956, les services secrets du Sdece, menèrent en Kabylie, dans la ville d'Azazga une opération qui avait pour nom de code «Oiseau bleu», connue sous l'autre nom de «Force K». Elle consistait dans la création d'un contre- maquis destiné à lutter contre Krim Belkacem et ses hommes. Les services secrets ont recruté 300 hommes, auxquels sont livrées armes et munitions: 200 armes de guerre arrivent en janvier 1956, et 80 en février-mars. Or, Krim et ses hommes réussissent à déjouer avec intelligence cette opération qui va tourner à leur avantage. Le chef de cette opération, le capitaine Hentic, découvre avec stupéfaction que les hommes recrutés sont de vrais militants du FLN, qui profitaient grâce à la «Force K» de la naïveté des Français. Le FLN a pu ainsi recevoir des armes de guerre qui lui servirent à exécuter ses rivaux du MNA et tout le personnel pro-français dont les cadavres, étaient présentés comme des maquisards FLN. L'armée française se rend enfin compte qu'elle a été bernée. Pour effacer cette humiliation, la 27e DIA et le 3e RPC de Bigeard lancent l'opération «Djenad» avec 10000 hommes afin d'anéantir les hommes de la «Force K». Trop tard. La plupart des militants du FLN ont eu le temps de rejoindre les rangs de Krim Belkacem avec armes et bagages. Avec ce cinglant revers porté à l'ennemi, le nom de Krim Belkacem déjà prestigieux prend une dimension quasi mythique dans les maquis. Il est curieux de constater que très peu de témoignages, de documentaires et d'écrits ont été faits sur la plus grande opération de noyautage menée par Krim Belkacem contre le tout-puissant service de renseignement français. Encore une autre injustice contre ce géant de notre guerre de libération et au destin tragique. 

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