L'Expression

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Des morts par centaines au Niger, au Mali et au Burkina

Une fatalité terroriste

Malgré les «succès» militaires de la force française Barkhane, malgré l'augmentation des effectifs européens baptisés Takuba, dans le cadre d'un redéploiement censé camoufler la donne, malgré la pluie
d'aides financières et militaires internationales, la situation au Sahel n'en finit pas de se dégrader. Dimanche, un nouveau carnage a endeuillé dramatiquement le Niger voisin, dans la région des trois frontières. Il ne se passe plus un seul jour sans que des soldats et des civils maliens, nigériens, burkinabés ne tombent dans des embuscades tendues par une centaine de terroristes, déployés à bord de pick-ups et de motos qui leur permettent de disparaître très vite, sitôt leurs exactions accomplies. Les bilans, toujours macabres, ne sont finalisés qu'au bout de deux, voire trois jours après les attaques et les responsables sont, pêle-mêle, identifiés comme des éléments de l'Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et du Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GISM) qui a fusionné le MUJAO (Mouvement pour l'Unicité du Djihad en Afrique de l'Ouest), Al-Mourabitoune et Ansar Eddine, pour ne citer que les plus acharnés. Malgré les sacrifices de Barkhane et des forces complémentaires, y compris celle du G5 Sahel, les attaques perpétrées par les groupes terroristes dans les trois pays les plus affectés, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont entraîné, selon un bilan de l'ONU, 4000 morts en 2019, contre 770 l'année précédente. Un chiffre multiplié par cinq et qui indique combien l'année 2020, sinon 2021, risque d'être la plus sanglante depuis que la menace terroriste s'est installée dans toute la région sahélienne où elle défie autant les Etats que la communauté régionale et internationale. Le Haut commissariat aux réfugiés parle de plus de deux millions de déplacés, avec tout ce que cela implique comme besoins et comme tragédies. L'armée française dont les équipements sont montés en gamme, avec les drones Reaper, armés de bombes à guidage laser (GBU-12) et les Mirage 2000, y compris ceux basés au Tchad, dispose de 364 véhicules blindés multirôles légers (VBMR). Mais elle peine toujours à contrôler un territoire vaste comme huit fois la France et elle se heurte, de plus en plus, à une hostilité croissante des populations locales, convaincues que sa mission n'a rien à voir avec leur sécurité. De fait, la menace ne cesse de croître malgré les coups portés aux factions terroristes et tout donne à croire que la sinistre fatalité va durer encore longtemps, hélas. 

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