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En visite pour «quelques heures» à Baghdad

Macron veut soutenir la «souveraineté» de l'Irak

Ce pays est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran, une position qui est devenue encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de «pression maximale» exercée par les Etats-Unis de Donald Trump contre l'Iran.

Le président français Emmanuel Macron effectuait, hier, sa première visite en Irak, avec l'intention d'aider ce pays à affirmer «sa souveraineté» à l'écart des vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran. En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat ne passera que quelques heures à Baghdad, où il sera reçu par les principaux responsables du pays. Il sera le premier chef d'Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai d'un nouveau Premier ministre, Moustafa al-Kazimi. Pour des raisons de sécurité, la Présidence française n'a confirmé qu'à la dernière minute cette visite, qui avait été annoncée par des responsables et des médias irakiens. En l'officialisant, lundi, soir à Beyrouth, Emmanuel Macron a précisé qu'il lancerait à Baghdad, «en lien avec les Nations unies, une initiative pour accompagner une démarche de souveraineté». Ce «combat pour la souveraineté de l'Irak est essentiel» pour permettre à «ce peuple et ce pays qui ont tant souffert» de «ne pas céder à la fatalité qui serait la domination par les puissances régionales et par le terrorisme islamiste», avait-il expliqué vendredi à Paris. «Il y a des dirigeants et un peuple qui sont conscients de cela et qui veulent prendre leur destin en main. Le rôle de la France est de les y aider», a-t-il ajouté Ce pays est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran, une position qui est devenue encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de «pression maximale» exercée par les Etats-Unis de Donald Trump contre l'Iran. L'Irak, qui a vu l'émergence l'an dernier d'un puissant mouvement de contestation populaire, est aussi confronté à une conjoncture économique délicate. Deuxième plus important producteur de l'Opep, il a été fortement touché par la chute des prix du pétrole et la pandémie de coronavirus a encore aggravé les difficultés. A Baghdad, Emmanuel Macron devait s'entretenir avec le Premier ministre Kazimi mais aussi avec le président Barham Saleh, avant un déjeuner partagé avec d'autres responsables. Son message devait faire écho à celui de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, qui a souligné, lors d'une visite en juillet, la nécessité pour l'Irak de «se dissocier des tensions de son voisinage». Le 27 août, la ministre française des Armées, Florence Parly, a elle aussi mené des entretiens à Baghdad et Erbil, capitale de la région kurde (nord), rappelant notamment l'importance de poursuivre la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). «Nous sommes convaincus que le combat contre Daesh (acronyme arabe de l'EI) n'est pas terminé. Nous sommes à vos côtés», a-t-elle déclaré. En janvier, Emmanuel Macron avait appelé à «la désescalade» après la mort d'un puissant général iranien, Qassem Soleïmani, et de son lieutenant irakien dans une frappe de drone américain à Baghdad. Téhéran avait répondu par des frappes contre les troupes américaines présentes dans l'ouest de l'Irak. Cette visite intervient en outre alors que le président américain Donald Trump a réaffirmé le 21 août sa volonté de retirer les troupes américaines d'Irak, mais sans préciser de calendrier. Quelque 5.000 soldats et diplomates américains y sont encore déployés.
Le grand voisin iranien dispose sur le sol irakien du soutien crucial du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat et qui réclame au Parlement l'expulsion des troupes américaines. Contrairement à la plupart des responsables étrangers en visite en Irak, M. Macron ne se rendra pas à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et espère rencontrer les leaders kurdes à Baghdad, selon des sources irakiennes. Interrogé à Beyrouth sur la présence de jihadistes présumés français emprisonnés en Irak, Emmanuel Macron a réaffirmé que ceux qui «font le choix libre d'aller combattre sur des théâtres extérieurs et se rendent coupables d'actes terroristes dans un Etat souverain» ont vocation à «être judiciarisés dans cet Etat». Sur les 150 Français arrêtés pour avoir appartenu au groupe Etat islamique (EI), la quasi-totalité sont détenus dans les camps et prisons sommaires des Kurdes du nord-est de la Syrie. Et 11 Français sont détenus en Irak, où ils ont été condamnés à mort.

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