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Libye: Réunis à Genève pour aplanir leurs divergences

Les Parlements rivaux tentent l'alibi

Comme prévu, les présidents des deux Parlements libyens rivaux, Aguila Saleh et Khaled Al Mechri, ont confronté leur position mardi et hier, à Genève, au bureau des Nations unies, sous l'égide de la conseillère spéciale du SG de l'ONU, Stephanie Williams. Et, comme prévu, ils ont affiché un sourire de façade qui ne trompe guère sur la persistance de leur désaccord en ce qui concerne la relance du processus électoral interrompu en décembre 2021, faute d'une base constitutionnelle consensuelle. La convocation des élections générales est considérée par la communauté internationale comme une condition indispensable pour sortir la Libye de la situation de crise dans laquelle elle se trouve depuis plus de dix ans. Mais pour y parvenir, il faut arracher un accord des deux parties prenantes de la crise, représentées par le Parlement de Tripoli et celui de Tobrouk. Conviés à Genève par Mme Williams, au lendemain de l'échec de la réunion qui a duré plusieurs jours au Caire (du 12 au 19 juin), les deux hommes ont affiché un optimisme de circonstance que la réalité du terrain ne manquera pas de démentir aussitôt. Le «compromis historique» auquel a appelé l'ONU ne peut faire abstraction des rivalités profondes qui animent les diverses factions libyennes, d'autant qu'à la situation antérieure durant laquelle l'Est s'opposait frontalement à l'Ouest, a succédé une cartographie plus complexe, avec de nouvelles fractures entre les milices qui régentent Tripoli et dont certaines sont fidèles au gouvernement d'union de Abdelhamid Dbeibah alors que d'autres optent pour celui de Fathi Bachagha. Pour cette raison, les observateurs ont raison de faire montre de prudence, voire de scepticisme quant à une relance fructueuse du comité mixte chargé d'élaborer une base constitutionnelle à soumettre par référendum au peuple libyen. L'absence de ce document censé régir les scrutins présidentiel et législatif cristallise toutes les querelles et les contestations et elle est à l'origine de l'échec des élections prévues le 24 décembre 2021, selon la feuille de route du Forum de dialogue politique (FDPL).
Outre ces divisions profondes, entre clans politiques, des affrontements armés ont eu lieu à plusieurs reprises dans la capitale libyenne entre les milices rivales, les unes proches de Dbeibah et les autres de Bachagha. Le contexte actuel est de plus en plus explosif, car le Premier ministre issu du FDPL conclu sous l'égide de l'ONU, Dbeibah, a vu son mandat théoriquement expirer le 22 juin dernier, même s'il a sans cesse assuré qu'il ne fera de passation qu'avec un chef du gouvernement issu des urnes. Or, des élections à l'heure actuelle relèvent de l'utopie et leur convocation ne peut qu'aggraver les tensions de plus en plus vives, non seulement entre Tripoli et Benghazi où piaffe d'impatience le maréchal Khalifa Haftar, mais également à Derna où le conseil des chefs de tribus et des personnalités de la société civile ont aussi leur propre agenda, rejetant les ingérences étrangères et appelant à un rôle accru des pays voisins de la Libye pour résoudre la crise. Bachagha a affirmé, le jour même de l'expiration du mandat du gouvernement Dbeibah, dans une lettre au SG de l'ONU, qu'il lui revient aujourd'hui de «se charger de tous les efforts nécessaires pour organiser des élections en Libye, dès que possible». Mais sur quelle base constitutionnelle et en vertu de quels droits, tant que le comité mixte n'aura pas achevé sa mission de présenter un projet de Constitution unanimement approuvé par les protagonistes de la crise? Et, surtout, par leurs différents parrains étrangers qui tirent les ficelles depuis 2011, en gardant l'oeil rivé sur les hydrocarbures, objet de toutes les convoitises internes et extérieures.

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