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CRISE POLITIQUE À MADAGASCAR

L’armée défie le chef de l’état

Le remplacement par ses pairs du chef d’état-major général de l’armée qui doit pourtant être nommé par le chef de l’état, a accentué le climat de flottement politique dans le pays.

Face à la crise politique à Madagascar, l´armée malgache a réalisé un coup d´éclat cette semaine en remplaçant son chef d´état-major en geste de défiance au président, avec l´objectif proclamé d´un retour à «l´ordre», mais sans afficher de prétention politique. Le remplacement surprise, mercredi par ses pairs du chef d´état-major général de l´armée (Cemgam), qui, constitutionnellement, doit pourtant être nommé par le chef de l´Etat, Marc Ravalomanana, a accentué le climat de flottement politique dans le pays. Jeudi, la gendarmerie et la police nationale ont, en outre, annoncé «travailler ensemble» avec le nouveau chef d´état-major pour le «rétablissement de l´ordre». Ces événements marquent un lâchage du chef de l´Etat par les forces de sécurité qui ont affirmé leur autonomie, en insistent sur l´importance de préserver leur unité et leur indépendance. Interrogé par l´AFP jeudi soir, le nouveau Cemgam, le colonel André Ndriarijaona, affirme «n´avoir aucun contact» avec le président. «Il doit céder la place, car maintenant, ce n´est plus la peine de persister», ajoute-t-il. Mais le colonel n´appelle pas non plus à soutenir massivement le leader de l´opposition, Andry Rajoelina. «Si c´est la solution pour que le calme revienne à Madagascar, on le soutiendra», avance-t-il simplement. Jean-Eric Rakotoharisoa, membre d´un observatoire indépendant de la vie politique, estime que «rien ne dit que les militaires vont favoriser Andry Rajoelina. Ils ont fait ça pour régler rapidement la situation, peut-être vont-ils forcer les parties à négocier?» Le chef d´état-major et le commandant de la gendarmerie, le général Gilbain Pily, ont tous les deux rejeté l´idée de la mise en place d´un directoire militaire, et souligné que l´objectif était «la sécurité et la sérénité de la population». L´armée et la gendarmerie comptent environ 11.000 hommes chacune et la police 6000. «On n´est pas venu ici pour faire un coup d´Etat ou instaurer un directoire militaire. Il faut laisser aux politiques le soin de résoudre les problèmes», a martelé le Cemgam. «Un directoire militaire n´est pas prévisible. Les forces armées sont apolitiques, donc il ne faut pas s´immiscer dans les affaires politiques», a renchéri jeudi le général Pily. Selon une source proche du dossier s´exprimant sous couvert de l´anonymat, ce coup d´éclat de l´armée est aussi le résultat d´une accumulation de «frustrations» des militaires face à M.Ravalomanana. «Il y avait un vrai ras-le-bol et une rancoeur accumulés dans l´armée au fil des années à cause d´un manque de moyens, d´un budget insuffisant et d´un manque de considération du chef de l´Etat pour les militaires», relève cette source. Les militaires ont également visiblement peu apprécié «la valse» des chefs d´état-major ces dernières années remplacés par le chef de l´Etat. Selon un militaire à la retraite, «il y a aussi le fait que le chef suprême des armées (Ravalomanana) n´a pas respecté la hiérarchie de commandement.» Mais au-delà d´un «rétablissement de l´ordre», la nouvelle direction de l´armée ne propose pas de solution de sortie d´une crise dans laquelle plus d´une centaine de personnes ont péri depuis fin janvier, renvoyant dos à dos les politiques. «Aujourd´hui, le président est poussé à la démission (...) mais pour l´instant, les militaires essaient seulement de gérer le quotidien», explique la source proche du dossier.

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