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LA COUR SUPRÊME DÉCIDE DE S'OCTROYER LES POUVOIRS DU PARLEMENT

Escalade de la crise au Venezuela

La communauté internationale s'est alarmée face à la situation au Venezuela où le président Nicolas Maduro a été accusé de «coup d'Etat» après la décision de la Cour suprême de s'octroyer les pouvoirs du Parlement contrôlé par l'opposition.

Cette décision de la Cour suprême, réputée proche du pouvoir socialiste, traduit une escalade supplémentaire dans la crise politique qui agite ce pays pétrolier depuis la large victoire de l'opposition aux élections législatives fin 2015. Exécutif, armée, justice et législatif: le régime présidentiel vénézuélien concentre à présent tous les pouvoirs. «Sans séparation des pouvoirs, la démocratie est brisée», a averti le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy hier. Un porte-parole du département d'Etat américain a dénoncé un «grave recul» pour la démocratie au Venezuela. De l'Union européenne au secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, en passant par le Canada, le Brésil, l'Argentine, la Colombie, le Chili, le Guatemala, Panama, le Pérou ou le Mexique, tous ont condamné la «rupture de l'ordre constitutionnel» ou le «coup d'Etat» au Venezuela. Le Pérou a rappelé son ambassadeur à Caracas. Seule la Bolivie du président de gauche Evo Morales a défendu le chef de l'Etat vénézuélien. Ce dernier s'est brièvement exprimé à la télévision d'Etat en recevant des diplomates sans faire de commentaire sur la situation. «Nicolas Maduro vient de commettre un coup d'Etat», il a «retiré le pouvoir au peuple», avait lancé jeudi le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, en appelant l'armée à sortir du «silence» face à la rupture de l'ordre constitutionnel. Des échauffourées ont opposé jeudi des députés à la police antiémeutes devant le tribunal. L'opposition a appelé à des manifestations à partir d'aujourd'hui dans le pays. «Une dictature règne» au Venezuela. «Le moment est venu de crier à l'aide de la communauté internationale», a lancé depuis la Colombie Henrique Capriles, l'un des principaux opposants vénézuéliens. «Au Venezuela il y a une dictature avec tous les symptômes de crise humanitaire, de violation systématique des droits de l'homme», a lancé Lilian Tintori, épouse de l'opposant Leopoldo López, condamné à 14 années de prison. Celui-ci a demandé sur Twitter aux Vénézuéliens de descendre dans la rue «pour dénoncer la dictature et sauver la démocratie». De son côté, le député d'opposition Henry Ramos Allup, également ancien président du Parlement unicaméral de ce pays, a appelé les parlementaires à «continuer à exercer (leurs) fonctions, quels que soient les risques, car nous n'avons pas été désignés députés mais nous avons été élus». «Tant que l'Assemblée nationale sera hors-la-loi, les compétences parlementaires seront exercées directement» par la Cour suprême, selon la décision publiée par la plus haute juridiction du pays jeudi. Depuis janvier 2016, le Tribunal suprême de justice (TSJ) ou Cour suprême a déclaré nuls tous les votes de l'Assemblée nationale, en réaction à l'investiture de trois députés de l'opposition antichaviste (du nom de l'ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) dont l'élection était entachée de soupçons. Elle n'a cessé depuis de rogner le pouvoir des législateurs. Avant cette décision du TSJ, la même instance avait déjà privé mardi les députés de leur immunité, les exposant à de possibles procès pour haute trahison devant des instances militaires. Le 21 mars, les députés vénézuéliens avait adopté une motion appelant l'OEA à convoquer son conseil permanent pour examiner d'éventuelles sanctions contre ce pays.
Outre le choc des pouvoirs au Venezuela, ce pays qui a connu trois coups d'Etat manqués depuis 1992 est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base et l'inflation y est devenue incontrôlable (1,660% fin 2017, prédit le FMI).

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