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LA LIBYE SOMBRE DANS LA TOURMENTE DES ÉMEUTES

El Gueddafi ébranlé

Le doyen des dirigeants arabes, Mouamar El Gueddafi, n’a pas hésité à sortir pour marcher avec ses partisans.

La Libye s´achemine-t-elle vers un scénario tunisien et égyptien? Les événements se sont précipités dans ce pays. Depuis mardi dernier, des voix ne cessent de s´élever pour réclamer le départ du colonel Mouamar El Gueddafi, doyen des dirigeants arabes et au pouvoir depuis 42 ans. La manifestation a commencé à prendre de l´ampleur dès jeudi. A l´appel lancé sur Facebook pour «une journée de colère», des milliers de Libyens sont sortis ce jeudi dans les différentes villes du pays, telles Al-Baïda, Benghazi, Zenten, Derna et Ajdabiya, pour marcher et exprimer leurs aspirations. Les protestations «pacifiques» ont rapidement viré au drame devant l´emploi excessif de la force par les agents de sécurité. Des affrontements entre les manifestants et les services d´ordre ont ainsi éclaté dans les villes précitées. Ce qui fait la particularité de la Libye en fait, c´est sa fermeture médiatique. En effet, aucun des grands médias mondiaux n´a de représentants dans ce pays et c´étaient des citoyens, à l´aide de moyens du bord, souvent amateurs, qui tenaient informé le monde sur ce qui se passait ce jeudi en Libye. Ainsi, des blessés, il y en a eu. Des morts? Sans doute aussi. Des chiffres controversés ont ainsi été avancés par les uns et les autres concernant le bilan des victimes. Citant des sources hospitalières, l´AFP rapporte que sept personnes, au moins, ont trouvé la mort dans la ville de Benghazi depuis le déclenchement de la révolte. Rien que pour la journée de jeudi, 14 personnes ont été tuées à Benghazi, deuxième ville de Libye, selon un nouveau bilan fourni hier à l´agence de presse française, AFP, toujours de source médicale locale. «Maintenant nous sommes à un total de 14 manifestants tués» à Benghazi, a déclaré à l´AFP une source de l´hôpital local sous couvert de l´anonymat. De son côté, Humain Right Watch (HRW, ONG américaine des droits de l´homme), a estimé que le bilan des morts s´est alourdi à au moins 24 victimes et des dizaines de blessés. Selon cette ONG, les services de sécurité libyens avaient tiré à balles réelles sur les manifestants. «Selon de nombreux témoins, les forces de sécurité ont tiré et tué les manifestants pour disperser les protestations», a dénoncé HRW dans un communiqué. Selon l´ONG américaine, les pires violences ont eu lieu à Al-Baïda, à 1200 km à l´est de Tripoli. Au début de la journée de jeudi, les manifestants s´étaient réunis pour les funérailles des protestataires tués mercredi, et avaient pris la direction du bâtiment des forces de sécurité, en scandant «A bas le régime» et «El Gueddafi dégage!», selon les agences de presse. Les jeunes en colère ont incendié un local des Comités révolutionnaires, épine dorsale du régime, et détruit un monument représentant le «Livre Vert»: condensé de la pensée politique du Guide de la Révolution, une sorte de «Constitution» instaurant la «Jamahiriya» ou le «pouvoir des masses». C´est devenu une tradition dans les régimes arabes. A chaque soulèvement populaire contre le régime, les dirigeants ont recours à la démonstration de force, en faisant sortir leurs partisans dans la rue. Il s´agit d´une démonstration qui finit par des affrontements entre les deux camps. C´est le cas de la Tunisie et notamment l´Egypte et cela respectivement avant la chute des présidents, Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Ainsi, des centaines de personnes ont marché à Tripoli, capitale libyenne, pour apporter leur soutien au colonel El Gueddafi. Les partisans de ce dernier, se sont rassemblés jusqu´à une heure tardive de la nuit sur la Place Verte. Avec des concerts de klaxons et des feux d´artifice, le colonel El Gueddafi a fait une brève apparition pour un bain de foule peu après minuit dans le centre de Tripoli, selon des images de la télévision d´Etat. «El Gueddafi, le père de tout le peuple», «La foule soutient la Révolution et le leader», pouvait-on lire sur leurs pancartes. Allant plus loin dans leur soutien au Guide de la Révolution, des Comités révolutionnaires, piliers du régime libyen, ont menacé de représailles les «groupuscules», selon eux, qui manifestent. «La riposte du peuple et des forces révolutionnaires à toute aventure de la part de ces groupuscules sera violente et foudroyante», ont indiqué les Comités révolutionnaires sur le site Internet de leur journal la «Marche Verte». Sur un autre chapitre, selon l´AFP, des dizaines de prisonniers se sont évadés, hier, de la prison de Benghazi.

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