Campagne nationale contre la drogue : forte mobilisation de plusieurs secteurs ministériels et institutions
La Campagne nationale de lutte contre la drogue enregistre une forte mobilisation de plusieurs secteurs ministériels et institutions engagés dans la mise en œuvre d'une stratégie nationale efficace de lutte contre ce fléau, qui s'apparente à une guerre déclarée contre l'Algérie et son peuple. La Campagne nationale contre la drogue s'inscrit dans le cadre des efforts colossaux consentis au quotidien par les différents corps de sécurité et les sections et unités de l'Armée nationale populaire (ANP) pour déjouer les tentatives d'inonder l'Algérie de ces poisons. Une démarche qui mobilise aussi les différents secteurs ministériels et institutions aux côtés de la société civile contre ce phénomène. Cette campagne nationale de sensibilisation a été précédée, il y a quelques semaines, par l'adoption, par les deux Chambres du Parlement, de la loi sur "la prévention et la répression de l'usage et du trafic de stupéfiants et de substances psychotropes". Ce texte de loi traduit la forte volonté de s'attaquer aux dangereux phénomènes criminels qui menacent la société algérienne, c omme la drogue. Il introduit de nouvelles dispositions privilégiant les mesures thérapeutiques pour les toxicomanes, notamment mineurs, au lieu des poursuites pénales, selon des conditions précises. Vu l'ampleur qu'ont pris l'usage et le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes, les mosquées de la République se sont mobilisées pour appuyer la politique étatique de lutte contre ces fléaux. Les imams ont, dans ce cadre, axé leurs prêches du vendredi sur "le rôle de la famille dans la protection des enfants contre le piège de la toxicomanie". La Commission de la Fatwa au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a haussé le ton : "le trafic, la promotion et la vente de drogues et de psychotropes sont interdites par la religion", soulignant que la propagation de ces poisons n'est rien d'autre qu'"une campagne systématique et impitoyable ourdie contre l'Algérie". Dans ce contexte, le directeur de l'Orientation religieuse au ministère des Affaires religieuses, Mohand Azzoug, a rappelé, dans une déclaration à l'APS, qu'un programme a été tracé pour le renforcement et l'activation du contenu du message social véhiculé par les mosquées à travers les prêches des trois derniers vendredis, au cours desquels les Imams se sont focalisés sur la sensibilisation des jeunes aux dangers de l'a ddiction aux drogues. Il a également fait état d'une série de "Dourous" hebdomadaires dispensés avec la participation de la société civile et de plusieurs universitaires, médecins et Imams qui ont participé aux campagnes de sensibilisation sur le terrain en coordination avec les autorités locales et différents corps constitués afin de prodiguer des conseils et des orientations. Par ailleurs, les services du ministère de la Santé se sont penchés sur le volet prévention, en organisant une semaine de sensibilisation à travers toutes les wilayas, dans le cadre de "la mise en œuvre de la politique préventive du gouvernement en vue de préserver la santé de la société et prévenir le fléau de la drogue". Cette semaine a vu notamment l'organisation de portes ouvertes au niveau des centres de soins situés sur l'ensemble du territoire national. Le sous-directeur de la Promotion de la santé mentale au ministère, Mohamed Chakali, a évoqué la tenue d'une semaine de sensibilisation préventive, entre le 30 avril et le 5 mai, axée notamment sur l'intensification des actions de sensibilisation de proximité en milieu juvénile et l'adoption d'un discours soigneusement étudié à l'adresse des jeunes qui ne sont plus à l'abri des dangers de la toxicomanie.Les actions de sensibilisation et de prévention relèvent d es missions de base de 46 services extérieurs, également appelés centres intermédiaires de soins en addictologie, ainsi que 5 services hospitaliers tout au long de l'année, a rappelé Pr Chakali, relevant que tous les DSP avaient été destinataires d'une instruction à l'effet d'organiser des journées portes ouvertes sur ce sujet. Et avec l'émergence de nouveaux types de drogues et le développement des modes de consommation de ces poisons, les efforts de sensibilisation ont été intensifiés à travers une campagne médiatique ciblant particulièrement les réseaux sociaux, une campagne qui s'appuie sur la publication de contenus judicieusement élaborés mettant en avant les mécanismes mis en place par l'Etat pour aider et accompagner les toxicomanes. De son côté, le ministère de l'Education nationale veille à lutter contre le phénomène de propagation de la drogue en milieu scolaire, tenant compte de la catégorie des élèves du cycle primaire, devenue désormais une cible. Preuve en est, le démantèlement, début mai en cours, d'un réseau criminel composé d'individus issus d'un pays voisin par les services de la Sûreté nationale. Ce réseau activait dans le trafic de drogues en milieu scolaire, ciblant notamment des élèves du cycle primaire, des actes criminels dangereux et sans précédent dans le pays. A la lumière de ces faits, le ministère de l'Education nationale a mis en place, dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre la drogue et les psychotropes, une commission qui veille à élaborer un "riche" programme, dont la mise en œuvre sera confiée aux Directions de l'Education en vue de sensibiliser les élèves des trois cycles scolaires aux dangers de ce fléau. A son tour, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a lancé une plateforme numérique baptisée "La famille consulte" (El Aila Tastachir) afin d'accompagner les familles pour faire face à ce fléau et permettre aux parents de faire part de leurs préoccupations et bénéficier des orientations des cellules de proximité relevant du secteur. De nombreuses associations activant sous la bannière de l'Observatoire national de la société civile (ONSC) ont intensifié leurs activités de sensibilisation, appelant à une prise de conscience de l'ampleur des menaces et des risques qui tournent autour des jeunes et qui ont fait de la lutte contre la toxicomanie une priorité nationale.