Karim Aïnouz va-t-il sauver l’honneur du cinéma algérien?
La Croisette a commencé, Iris Knobloch et Thierry Frémaux ont dévoilé cette semaine la liste des films de la sélection officielle du 77e Festival de Cannes. Dix-neuf films concourront pour la Palme d'or que désignera un jury présidé par l'actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig. Encore une fois, l'Algérie n'est pas présente. Presque 50 ans après la Palme d'or, Mohamed Lakhdar Hamina, n'est pas honoré et aucun des films algériens ne sera présent en sélection. Et pourtant beaucoup de noms de grands maîtres étaient déjà annoncés, prime a été donnée à la jeunesse avec les premières sélections en compétition de l'Indienne Payal Kapadia, des Françaises Coralie Fargeat (The Substance) et Agathe Riedinger (Diamant brut, premier film) et ou encore du Suédois Magnus von Horn, avec The Girl with a Needle. À noter aussi la présence de trois films coproduits par Saint Laurent Productions, la maison de production du célèbre couturier: Emilia Perez de Jacques Audiard, Les Linceuls de David Cronenberg et Parthenope, de Paolo Sorrentino. On notera en revanche la présence d'un Algérien d'origine, Karim Ainouz, avec un nouveau film cette fois brésilien, le pays où il est né et a vécu.
Son dernier long métrage, Motel Destino, a été sélectionné en compétition officielle pour la prochaine édition qui se déroulera du 14 au 25 mai 2024. Il faut dire que ce n'est pas la première apparition cannoise pour Aïnouz. En 2002, son premier film, Madame Satã, avait été nominé dans la section «Un Certain Regard». Près d'une décennie plus tard, en 2011, il y présentait La Falaise argentée à «la Quinzaine des réalisateurs». Il y retourne en 2021 avec Le Marin des montagnes en «sélection spéciale», documentaire dans lequel il entreprend un voyage intime dans le pays natal de son père, l'Algérie. Cette année, Karim Aïnouz est en compétition officielle au Festival de Cannes pour la deuxième fois consécutive après Le Jeu de la reine en 2023. Situé dans le Ceará, au nord du Brésil, Motel Destino nous plonge dans l'univers sulfureux d'un motel où se jouent, à la nuit tombée, de dangereux jeux de pouvoir. L'arrivée d'un jeune homme nommé Heraldo vient bouleverser l'équilibre fragile de ce lieu, déclenchant une série d'évènements inattendus. Scénariste, réalisateur, mais aussi acteur, Karim Aïnouz a fait ses études en architecture à Brasília, avant de suivre une formation en théorie du cinéma à New York. Il fait son entrée dans le monde du cinéma, à partir des années 90, notamment grâce à des films et documentaires sélectionnés à de nombreuses reprises dans plusieurs festivals internationaux. À plusieurs reprises, Karim Aïnouz évoque l'Indépendance de l'Algérie dans ses réalisations.
