L'Expression

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La guerre a déjà commencé

Guerre des mondes, guerre de civilisations ! L´un des premiers cinéastes outre-Atlantique qui osa aborder ce vaste sujet tabou durant les années 30, par le truchement de la radiodiffusion, a été Orson Welles. Ce ne fut pas un échec, loin s´en faut !. La «guerre des mondes» lui ouvrit une multitude de voies à sa propre promotion. A ce moment-là on ne parlait pas encore de «guerre des civilisations», mais Orson Welles, à qui on reconnaissait une intelligence au-dessus de la moyenne, en avait peut-être pressenti l´avènement sans pour autant pouvoir, n´étant pas devin, en fixer le jour dans le temps. Après la Seconde Guerre mondiale l´espoir de voir s´établir la paix dans le monde déboucha sur la création de l´ONU. Une institution censée être au-dessus de tout soupçon. Or, passé le cap de la désintégration tout à fait relative de l´Allemagne nazie, une autre «guerre des mondes» prendra le relais. C´est la «guerre froide» avec le gonflement des arsenaux au sein desquels l´homme va démontrer un effroyable savoir-faire pour attiser «l´équilibre de la terreur». Un équilibre qui, pour montrer la couleur de sa nocivité, s´était traduit par une expérience apocalyptique contre le Japon. Acte resté impuni (?) et qui ne s´est pas moins illustré par une première forme de «guerre des civilisations» dans la mesure où l´Amérique, qui pratiquait toujours un racisme institutionnel à l´égard des gens de couleurs, s´était attaquée à un pays, le Japon, dont les habitants étaient «des jaunes» selon le concept raciste en vogue en Occident à ce moment-là.
Une guerre de même type opposera les Vietnamiens aux Américains durant la décennie 1960-70. Pot de fer contre pot de terre. Cette fois encore, Washington ne s´embarrassera pas de scrupules en mobilisant toute la capacité de ses B52, sans parler des défoliants, pour tenter de venir à bout de la vieille civilisation vietnamienne sans y parvenir. Entre-temps, une certaine idée des droits de l´Homme, inaugurée par le président Jimmy Carter, après la guerre du Viêt-Nam n´était, en fait, qu´une diversion généreusement financée pour faire oublier le génocide américain contre le Viêt-Nam. Comme par hasard c´est durant cette période que naît une nouvelle idéologie: celle du «village planétaire» de MacLuhan, à laquelle pratiquement l´ensemble des pays occidentaux, l´Amérique en tête, adhérera en ouvrant les portes à une compétition technologique dont le but visait, à en croire, les chantres qui l´ont prise sur leurs fonts baptismaux, unique ment à «rapprocher les hommes entre eux». Et les civilisations bien entendu ! Résultat, malgré une flopée de gadgets drainés par les marchés dans le monde, malgré le développement de boulevards d´informations censés réduire les distances entre les habitants de divers continents, au lieu du rapprochement escompté à échéance, c´est, au contraire, la négation de l´autre qui, désormais, prévaut de plus en plus.
Enfin et en dépit de ce que peuvent seriner, à travers la fibre de verre de leurs instruments de communication, les Américains nous ne pouvons faire l´économie de signaler que leur illustration récente en Irak, dût-elle avoir eu le pétrole comme prétexte au départ, n´en est pas moins une guerre contre une civilisation, celle de toute l´humanité, puisque c´est sur cette même terre d´Irak que l´homme, il y a cinq mille ans, a semé les graines de ce qui est aujourd´hui la civilisation universelle.

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