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L'honneur perdu de l'Amérique

«Shame on you, M.Obama!» Hillary Clinton

Trois affaires qui s'enfilent l'une dans l'autre comme des poupées russes, voila à quoi est confrontée l'Amérique de M.Obama. Le procès de Bradley Manning s'est peine ouvert ce lundi devant une cour martiale à Fort Meade (Maryland), qu'une autre affaire risque de faire encore plus de bruit que celle pour laquelle est jugé ce jeune soldat: l'affaire Snowden. Pour rappel, ce jeune soldat est jugé pour l'une des plus importantes fuites de documents confidentiels de l'histoire américaine. Héros ou traître, Bradley Manning a déjà reconnu avoir téléchargé et livré à WikiLeaks des milliers de rapports militaires classés «secret défense» et de dépêches du département d'Etat, Julien Assange qui les a divulgués sur la Toile par le biais de WikiLeaks. Manning nie avoir jamais voulu «nuire» aux Etats-Unis, comme l'affirme l'accusation, et déclare avoir tenté de «provoquer un débat public» sur les guerres en Irak et en Afghanistan. A l'inverse, le gouvernement américain avance que l'ex-soldat a mis «sciemment» les Etats-Unis en danger en divulguant ces documents secrets auxquels il avait accès dans le cadre de ses fonctions d'analyste du renseignement en Irak, de novembre 2009 à son arrestation en mai 2010. Il l'accuse de «collusion avec l'ennemi», en l'occurrence Al Qaîda, et entend prouver que les informations dévoilées sont arrivées entre les mains de l'organisation terroriste. Il faut rappeler que l'accusation porte sur quelque 700.000 documents classifiés et sur 22 charges, dont 10 reconnues par l'accusé. Quant à Julien Assange, qui a agi en dehors du territoire et de l'administration américains, son sort n'a pas encore été scellé. Julian Assange, 41 ans, le fondateur de WikiLeaks, vit reclus dans les locaux exigus de l'ambassade de l'Equateur: il s'y est réfugié pour échapper à une extradition vers la Suède où il est recherché dans le cadre de deux affaires d'agression sexuelle datant de 2010. Tout le monde aura compris que ces accusations au pays de la liberté sexuelle sentent le préfabriqué, car Julian Assange a nié en bloc ces accusations et laisse entendre qu'il est victime d'une machination orchestrée par les Etats-Unis qui ne lui ont pas pardonné d'avoir publié des centaines de milliers de documents secrets militaires et diplomatiques américains. Il affirme que si le Royaume-Uni l'envoyait en Suède, ce ne serait qu'une première étape avant une extradition vers les Etats-Unis où il pourrait être jugé pour trahison - bien qu'il soit citoyen australien. Rappelons que les documents publiés par WikiLeaks concernaient surtout les rapports secrets de diplomates américains sur leurs interlocuteurs du monde entier. Et les commentaires des fonctionnaires américains ne sont pas élogieux sur la morale de l'administration américaine. C'est alors que tombe à point nommé la nouvelle affaire qui ne sera pas peut-être la dernière: accusé de trahison, Edward Snowden a reconnu être à l'origine des fuites sur l'existence d'un vaste programme de surveillance des communications téléphoniques et via Internet, le Prism. Il a également affirmé que la NSA piratait depuis 2009 les ordinateurs d'institutions appartenant à l'ancienne colonie britannique, ainsi qu'à la Chine. Ses révélations, publiées début juin par le Guardian et le Washington Post, montrent comment la NSA a amassé quantité de données téléphoniques et numériques provenant de compagnies telles que Verizon, Google, Apple et Facebook.
Comme son prédecesseur Assange, Snowden réfugié en Russie, compte demander l'asile politique au seul pays qui n'a pas de traité d'extradition avec les USA: l'Equateur dont les porte-parole disent que ces deux dernières affaires relèvent de la liberté d'expression... Ces trois affaires résument bruyamment l'absence de moralité de la diplomatie américaine qui, 23 ans après la fin de la Guerre froide, continue une activité agressive d'espionnage envers même ses alliés. On ne serait pas étonné si cela s'était passé durant le mandat de G.W. Walker Bush qui a agi comme un délinquant intégriste: il avait fait enlever des gens suspectés de terrorisme et les avait fait transiter avec l'aide de services de pays européens dits démocratiques.
Il en ressort que quel que soit le pensionnaire de la Maison-Blanche, les services de sécurité américains (CIA, FBI, NSA..) continuent leur macabre et nuisible besogne comme s'ils étaient indépendants du Congrès ou de la Présidence. Il faut rappeler pour conclure la mémorable mésaventure des services US: l'affaire de l'U2. Pour torpiller la conférence de Paris sur le désarmement organisée en mai 1960 par le général de Gaulle et Nikita Khrouchtchev, la CIA envoie un avion espion sur l'Urss: l'avion est abattu et son pilote, Gary Powers, fait prisonnier.

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