L'Expression

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Moi, un culturiste faussaire ?

La chronique de ce jour a été pêhée dans la minuscule salle d’audience du tribunal de Bir Mourad Raïs (Cour d’Alger). Le naïf inculpé s’est vaillamment défendu à telle enseigne que...

Nous ignorons si c'est une pure coïncidence, ou non, mais cette chronique vous est servie à la veille du 15ème jour de Ramadan 1445. De quoi vous délasser. Ah, ces naïfs inculpés qui rétorquent aux juges, leurs sentiments, tels quels! Oui, l'après-midi de mercredi dix Ramahdan 1445, a permis aux jeûneurs, surtout, de passer un agréable et très doux moment délassant. Les assistants, fort nombreux, car le rôle descendu du 1er étage, par Mounir Ayed, le jeune juge brun, était, franchement atroce. Heureusement que l'esprit de justice du magistrat qui s'est «débarrassé» rapidement des affaires qui pouvaient attendre. Par exemple, les dossiers des lassantes et embarrassantes bagarres entre voisins, les problèmes des couples en désaccord, les accidents de la route, et les pertes matérielles, les défauts de paiement de factures, le défaut d'affichage, etc. Pouvaient attendre, l'urgence d'entendre les inculpés pris entre deux feux, et effarouchés devant les lourds dossiers relatifs aux trafics de drogue. Me Kamel Boufafa et Me Zine El Abidine Arhab, les avocats de Bâb El Oued et El Harrach, étaient craintifs d'un 3ème report, car le jeûne aidant, il y avait une sacrée insupportable chaleur, qui n'encourageait pas le croyant à mettre le nez dehors. En attendant l'arrivée des détenus dont certains venaient de Koléa (Tipaza), n'était pas pour tout de suite. Le service d'ordre est, comme à l'accoutumée, très vigilant, mais ferme. Les parents qui attendaient le fourgon des détenus, éprouvaient mille et une difficultés pour l'approcher, sitôt les prisonniers arrivés. Entre-temps, Mounir Ayed, le président de la section correctionnelle appela un inculpé qui avait fait opposition sur un jugement rendu par défaut, et qui le condamna à une peine emprisonnement ferme de cinq ans! Le pauvre bougre écouta un attendu, qui le rendait un culturiste de grande envergure, qui s'est rendu coupable d'usage de faux, fait prévu et puni par l'article 222 du code pénal! D'emblée, il dit au juge, devant Nabila Bekraoua, une procureure rigide, malgré le jeûne, affichant son air le plus sérieux depuis l'intrusion de Rramadhan: «Regardez-moi bien M. le juge. Ai-je vraiment l'air d'un athlète de culturisme?», rétorqua innocemment Hamad, l'inculpé de faux. L'assistance éclata d'un rire franc et même la très réservée parquetière ne put se retenir, devant cet inculpé qui affichait plutôt, un air d'un gus blanc comme neige, et qui laissait entrevoir plutôt une victime qu'autre chose! Le juge tenait à connaitre toute la vérité sur ce «faux collectif», où vos compagnons ont été condamnés à une forte peine! Etant absent, vous n'aviez pas été entendu à l'époque. C'est le moment d'être à votre tour, de rendre compte de vos faits.» Balança le juge qui fut stupéfait par la réponse de Hamad. D. L'inculpé de 25 ans qui était habillé «sport», était si décontracté qu'il ne pouvait être pris ce mercredi, pour un inculpé ou une victime. On dirait même qu'il s'était déplacé à «Mohand Saïd Hamdine» en qualité de...Témoin, sûr de lui! Aux nombreuses questions du tribunal, Hamad répondait par un haussement de ses frêles épaules, ou un «va et vient» de sa petite tronche, histoire de faire comprendre à tous, une bonne fois pour toutes qu'il n'était pour rien dans ce dossier. Mais le comble pour ce pauvre bougre qui s'est trouvé dans un truc, où il y était entièrement étranger.
Le rire était follement roi en ce mercredi ramadhanesque, ce qui nous changeait des marchés où des crs, des exclamations, des jurons, étaient le lot des journées de jeûne! Ayed, le président, tentera bien une énième fois de reposer les mêmes questions, il aura les mêmes réponses. C'était clair comme l'eau de roche: cet inculpé est là debout dans une position inconfortable pour un délit qui n'existe que dans l'esprit bureaucrate de ceux qui le poursuivent!
Le magistrat invita alors la procureur qui a demandé sans plus de détail l'application de la loi, en un mot, elle déléguait ses rudes réquisitions, au seul juge du siège. Ce dernier pria l'inculpé de prononcer le dernier mot, qui fut un timide: «relaxe». Ce fut tout comme interrogatoire, le magistrat ayant probablement compris que ces poursuites ne reposaient sur rien, qui puisse le conduire sur un verdict conséquent. Il annonça la mise en examen de l'affaire avant de lever l'audience pour quelques minutes car la chaleur faisait des siennes!

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