L'Expression

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Le dealer au violon...

Mohand est un jeune retraité de... 36 ans qui conduit une auto de luxe. D'où a-t-il eu cela?

Mohand S. 36 ans est un prévenu sous le coup de la loi 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes dans son article 17 qui dispose qu' «est punie d'un emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans et d'une amende de cinq millions de dinars à cinquante millions de dinars, toute personne qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, entrepose, extrait, prépare distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes. La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée. Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus, sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu'ils sont commis en bande organisée.»
La chronique de ce jour a encore une fois permis aux initiés d'apprendre que l'usage et la détention de drogue peuvent mener souvent l'auteur au trafic de drogue, i-e à la commercialisation, surtout que le prévenu du jour qui a écopé de 7 ans ferme devant le tribunal de Tizi Ouzou avait été pris avec une grosse quantité de kif traité, «travaillé» au couteau par morceaux de «sucre» et surtout une grosse somme de fric dont Mohand n'a pu donner la provenance. D'ailleurs durant tout le procès, il a fait preuve d'une étonnante disponibilité pour quelqu'un qui a déjà passé quatre-vingt-dix nuits en taule après le verdict de la première instance. Il était à l'aise très même devant Djaouida Mansouri, Abdelhalim Bezaoucha et Abdenasser Faouci, ce trio qui ne perd jamais de temps à entendre les prévenus. Avec la chaleur ambiante, l'atmosphère était à son comble et le mélo-drame allait se tenir le temps d'un long interrogatoire car, en appel, il n'y a plus un seul juge mais trois avec six yeux et six oreilles pour que l'équité soit de mise. Face à Abdelhalim Bezaoucha le président de la deuxième chambre correctionnelle de Tizi Ouzou, le prévenu s'est drôlement défendu en faisant preuve d'un sang-froid remarquable dans ses réponses dont certaines ont soulevé l'hilarité générale y compris du rigoureux Abdenacer et de la discrète Djahida Mansouri, les deux conseillers du jour. Mohand avait déjà fait sursauter Bezaoucha le juge qui avait demandé la profession du détenu:
-«Je suis retraité» dit-il sans rire.
-A 36 ans, Et moi, alors qu'est-ce que je fais ici à Tizi à mon âge?» martela le magistrat qui eut tout de même le complément d'infos du prévenu qui certifia qu'il avait été garde communal plus utile qu'un... patriote.
«Et c'est tout ce que vous avez fait depuis 1992? insista Bezaoucha qui obtient cette réponse, une réponse très longue et fouillée:
-«Oh, oui, j'ai combattu le terrorisme et j'ai beaucoup sniffé surtout après mon divorce. J'habite à Sidi Daoud (wilaya de Boumerdès) où j'y vis seul en la seule compagnie d'Allah et je...
-«Ah bon! Donc Allah vous tient compagnie lorsque ce n'est pas la came!» coupe à dessein le magistrat qui ne semblait pas être agacé outre mesure car le prévenu avait tendance à chaque réponse donnée spontanément, à s'enfoncer dans la confirmation du jugement «assommant» de sept ans d'emprisonnement ferme à propos duquel le magistrat dit: «Dites-nous prévenu, qu'est-ce que ça vous fait d'être privé de liberté et donc de sniff?», lança Bezaoucha.
Mohand, là aussi, sans réfléchire réplique:
-Mektoub! Que voulez-vous? On s'habitue à tout, même à avoir en face de soi des magistrats qu'on ne voudrait pas avoir comme «bourreaux».
Le président éclate de rire
et comme si Abdelhalim Bezaoucha se voyait avec une cagoule du K.K.K., il n'avait pas envie de trop jouer sur cet «acte» du drame qui se joue dans une salle d'audiences pleine comme un oeuf. Les rires fuseront encore plus au moment où l'avocat plaidait. Et pourquoi, chers lecteurs? Pour la simple et risible raison que le détenu parlait en même temps que le plaideur qui continua à effectuer son boulot jusqu'au bout de ses convictions avec une autre de taille. Il a su que son client allait écoper d'une confirmation en bonne et due forme sans que personne, lui en tête ne trouve à redire. Et il a les arguments qu'il faut pour cela! Il a dit toucher mensuellement une rente de 24.000 DA, qu'il dépensait 23.000 pour sa consommation de came et donc, il ne lui restait que 1000 DA/mois pour vivre! Invraisemblable. Incroyable et ses dires relèvent de la science-fiction. Donc, dans une semaine, le verdict sera la dure réalité d'un quotidien cauchemardesque, noir, brisé, sans lendemain même si tous les matins, il doit se dire en face de la glace: «D'où provient la luxueuse voiture que je conduis? Et le prix du carburant est parachuté par qui? On vous le redit, ce Mohand vit avec les rentrées des prix élevés de joints revendus à des amateurs de voyages dans les nues. Et ces voyages ne forment pas la jeunesse mais les ennuis.

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