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Menaces sur le blé et la pomme de terre

Pour être juste, il faut reconnaître aux services de l´agriculture et notamment la Dpvct, de "veiller au grain". Il faut aussi les encourager à persévérer et à se mettre en alerte rouge.

C´est la loi de la série. Au milieu du tumulte social, de la triche en milieu économique, des coups de sabots de la corruption et des rapports en dents de scie avec nos voisins au Nord comme au Sud et comme si cela ne suffisait pas, voilà que «des maladies cryptogamiques» s´attaquent à nos cultures de pomme de terre et de blé. C´est un communiqué du ministère de l´Agriculture qui a appelé, mardi dernier, les agriculteurs à «redoubler» de vigilance et à procéder au traitement préventif après que le réseau de surveillance et d´alerte de la direction de la protection des végétaux et des contrôles techniques (Dpvct), ait mis en évidence les premiers foyers de ces maladies cryptogamiques, notamment à Aïn Defla et Constantine. Mais que désigne ce mot éminemment savant «cryptogamiques». C´est tout simplement une maladie des plantes causée par un champignon ou un parasite.
Pour la pomme de terre c´est le mildiou, qui n´est rien d´autre que le nom générique d´une série de maladies affectant plusieurs espèces de plantes en prenant des proportions dans certaines cultures de grande consommation. Pour le blé, ce sont des champignons (les septorioses) qui forment en fait deux catégories. Voilà, c´est plus simple que cryptogamique qui désigne 90% des maladies des plantes.
Pour la compréhension par le commun des mortels en général et l´agriculteur en particulier, l´efficacité exige une formulation simple. Pour la communication, c´est même une exigence. Au-delà, il y a la gravité du mal. La culture du blé, que nous avons eue très généreuse l´an passé et que les prévisions voudraient que cette année elle le soit plus, est donc menacée par la maladie. Les champignons en question peuvent réduire les rendements de blé à l´hectare de 45 à 55% selon son évolution. Pour la pomme de terre, le mildiou rend son pourrissement inéluctable même au cours de la conservation. Pomme de terre, blé, deux aliments stratégiques dans la sécurité alimentaire à laquelle nous aspirons et vers laquelle nous tendons et que des microbes viennent menacer de compromettre. Pour être juste, il faut reconnaître aux services de l´agriculture et notamment la Dpvct, de «veiller au grain». Il faut aussi les encourager à persévérer et à se mettre en alerte rouge. D´inspecter sans relâche les cultures. D´accompagner, de conseiller et d´assister les agriculteurs où qu´ils se trouvent. Les directions de wilaya relevant de l´Agriculture doivent se mettre sur le pied de guerre. Il serait malheureux que tous les efforts déployés jusque-là par le gouvernement, tant pour la pomme de terre que pour le blé, soient anéantis par des parasites. Ce n´est pas encore dramatique. Les cultures peuvent être sauvées. Les moyens de traitement existent. Il suffit de les ajuster aux caractéristiques géoclimatiques de notre pays. Il faut aussi et surtout agir promptement. Cela a un coût évidemment. Quoi qu´il en soit, il vaut mieux combattre le mildiou que de ne pas avoir de culture de pomme de terre. Pour la betterave sucrière par exemple, pas de problème de parasite puisque sa culture n´existe plus dans notre pays depuis 1983. Donc, il faut continuer à cultiver et se battre contre toutes les formes de calamités naturelles. Mais de grâce, messieurs et mesdames de l´agriculture, n´allez pas dire à un agriculteur que son champ risque d´être attaqué par des cryptogames, il penserait à des soucoupes volantes. Faites l´effort de vous mettre à son niveau. Au niveau de l´opinion publique aussi. Avec des mots simples tout le monde comprendra. Pour le succès de la lutte.

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