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Zohra Nora Kehli, championne d’Afrique et méditerranéenne d’escrime

Fines lames et grandes ambitions

Que faut-il pour atteindre ses objectifs ? «La persévérance et la patience», répond Kehli, qui, à 19 ans, gagne en maturité… et en titres.

Ce n'est certainement pas l'ambition qui manque chez Zohra Nora Kehli, cette escrimeuse - sabreuse, qui rafle tout sur son passage. Native de Paris un certain 17 janvier 2001, elle collectionne déjà dans son palmarès des titres à la pelle. Et ce n'est certainement pas le hasard qui la place dans le top 15 français junior, avec une 31e place internationale junior et 67e senior. Ces prouesses semblent, tout de même, pas avoir fait disparaître la sensation de faim chez elle. Elle veut, encore et toujours, avoir une médaille à mettre sous la dent. Cette année 2020 a été exceptionnelle pour la planète Terre, avec une pandémie de Covid-19 qui continue de faire des ravages. Mais avant l'avènement de celle-ci, Zohra Nora en a profité pour ajouter deux titres, et non des moindres, dans son escarcelle: elle est championne d'Afrique junior individuel et par équipe. Voir le drapeau algérien flotter plus haut que les autres et entendre l'hymne national retentir, procure à l'Algérienne une sensation indescriptible, elle qui se vante d'avoir l'amour de son pays d'origine qui coule dans ses veines. Et ce n'est pas la première fois que cette athlète aux dents longues ressent cette fierté. Une année auparavant, en effet, au championnat méditerranéen (cadets/juniors) à Cagliari (Italie), elle a été sacrée haut la main dans l'épreuve individuelle du sabre, ainsi que dans l'épreuve par équipes/mixte féminin (épée, fleuret, sabre). «Ce championnat méditerranéen reste pour moi le plus beau souvenir. J'ai rencontré Yousra Zeboudj et Meriem Mebarki, en parvenant à faire entendre l'hymne de mon pays à l'échelle international», nous raconte-t-elle. En dehors de l'escrime, Zohra Nora aime... l'escrime. Autrement dit, elle ne peut sortir de la marmite de cette discipline olympique, qu'elle a découvert à l'âge de 5 ans, grâce à un de ses oncles, et la considérant comme «la huitième merveille du monde». Dès lors, les entraîneurs sous les ordres desquels elle a joué ont découvert chez Zohra Nora Kehil un potentiel et une marge de progression impressionnants. Elle trace son chemin en prenant comme idoles deux escrimeuses qui ont dominé la pratique du sabre: l'Américaine Mariel Leigh Zagunis et l'Ukrainienne Olha Kharlan, avec, comme devise, «la persévérance et la patience». En 2015, elle ouvre le bal aux podiums avec une première médaille de bronze aux championnats de France cadets par équipes. Depuis, elle enchaîne les victoires et désormais, elle vise loin. Elle veut décrocher et atteindre la plus haute marche du podium au Championnat du monde junior et aux championnats d'Afrique senior en individuel et par équipe. En sus, elle garde un oeil sur les prochains jeux Olympiques de Tokyo. Ne reculant devant rien, celle qui milite également en Seine-Saint-Denis pour promouvoir l'escrime auprès des jeunes issus des quartiers populaires, affirme que son objectif est réalisable. Le fait de faire partie de l'académie de Christian Bauer est un atout majeur, celui-ci, maître d'armes spécialisé dans l'enseignement du sabre, est considéré par ses pairs comme le meilleur entraîneur au monde. En France, il a offert à son Equipe nationale plusieurs titres mondiaux, avant d'aller faire ses preuves à l'étranger. Sous ses commandes, l'Italien Aldo Montano obtient la médaille d'or aux JO-2004 à Athènes, de même que pour le Chinois Zhong en 2008 à Pékin. En 2012 à Londres, il offre à la Russie le titre olympique par équipe. Quatre ans plus tard aux JO de Rio, la Russe, Yana Egorian, est sacrée championne sous sa coupe. Ces titres sont la source de motivation pour Zohra Nora, qui espère en faire de même en 2021 à Tokyo avec Bauer. Et ce n'est pas la longue période de confinement qui l'a démotivée ou stoppée dans son élan.
Elle garde le même état d'esprit et motivation avec, dans le travail, une charge physique et d'escrime importante. En parallèle avec le sport, Kehil ne perd pas de l'oeil ses études. Elle les réussit, jusque-là, de la meilleure des manières. Titulaire d'un baccalauréat scientifique, elle est actuellement étudiante en licence d'histoire à la Sorbonne, université de Paris et conseillère municipale de la majorité à Bagnolet. «Le sport permet d'avoir un bon équilibre avec les études, il faut avoir une bonne organisation», conseille-t-elle. Profitant, chaque fois que l'occasion se présente pour elle, de clamer haut et fort son amour pour son pays, la championne algérienne dira: «Restons soudés pour gagner et faire lever notre drapeau au plus haut.» Patriotisme quand tu nous tiens! 

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