L'Expression

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Ils pullulent aux abords des marchés

Une nouvelle caste de mendiants

Elles se mettent juste à votre hauteur, attendant votre regard.

Après deux semaines du début du mois sacré de Ramadhan, la situation des marchés n'a pas connu de grands changements, au grand dam d'une grande majorité d'Algériens. Un Ramadhan pas comme les autres, faut-il le remarquer. Les répercussions de la flambée des prix qu'a connue ce début de Ramadhan, ne se sont pas fait attendre. Dans les marchés, il n'y a pas foule, comme à l'accoutumée. On achète moins, du fait de la cherté des produits de base. Depuis quelque temps, on assiste à l'émergence d'un nouveau phénomène social, une nouvelle forme de mendicité, qui commence à prendre forme dans les rues et dans les marchés de nos villes. Une sorte de résistance sociale face à la dureté de la vie. Les marchés et souks hebdomadaires sont assaillis par un nombre, de plus en plus important, de petites gens en quête d'aide. La particularité? A priori, ce sont des femmes d'un certain âge, d'une situation sociale visiblement précaire, qui vous abordent à différents endroits des souks. Par honte ou par fierté, elles ne tendent pas la main aux autres. Elles ne cherchent pas de l'argent. «De grâce, achète-moi un kilogramme de patates s'il te plaît», vous accoste une femme, la soixantaine entamée, d'une voix visiblement éreintée par tant de misère. Ces petites femmes épient leurs cibles et choisissent le meilleur endroit et le meilleur moment pour les accoster. En vérité, ces femmes dans le besoin, n'osent pas vous aborder directement, par crainte d'être repoussées, certainement. Elles se mettent juste à votre hauteur, attendant votre regard. «Non je ne veux pas d'argent... Achète-moi juste un petit bout de poulet ou juste des ailes de poulet pour la chorba, mon fils. Dieu te le rendra inchallah», s'exclame une autre femme, qui vous expliquera qu'elle a à charge des enfants orphelins. Une autre vous dira également, que son «mari ne travaille pas... Il est handicapé depuis des années...Sa pension de 6.000 DA ne nous suffit pas». Quant aux aides de l'Etat, notamment les 10.000 DA consacrés par l'Etat aux familles démunies, celles-ci sont catégoriques: «Nous n'avons rien reçu... Ils savent à qui donner ces aides... Nous, on ne connaît personne à la mairie ni à la Dass», rétorquent-elles. Ce qui nous renvoie au point de départ, quant à la nécessité d'accélérer l'élaboration du fichier national des démunis. Néanmoins, cette démarche qui traduit une détresse sociale, de plus en plus importante, n'est pas l'apanage des seules femmes. Des hommes également, peu nombreux, procèdent de la même manière, avec une certaine gêne affichée, toutefois. Postés devant les commerces de poulet, légumes, épiceries, ils vous abordent en quête d'aides matérielles. «Je travaille à l'APC de Mouzaïa, en tant qu'agent éboueur... Cela fait trois mois que je n'ai pas encaissé de salaire...», nous a confié un homme âgé de petite taille, vêtu d'un gilet d'éboueur aux couleurs vives, jaunes fluorescentes et oranges. Au-delà des formes que pourrait prendre cette nouvelle démarche, c'est une détresse sociale qui s'inscrit graduellement dans la durée, réclamant davantage l'attention des pouvoirs publics, notamment les institutions de la Solidarité nationale et de l'aide sociale. Aujourd'hui, il est clair qu'un salire de 23.000 DA ne suffit plus pour nourrir une famille de trois membres.
Le pouvoir d'achat s'est sensiblement érodé depuis ces dernières années. Selon des spécialistes des questions sociales, «pour permettre à l'Algérien de vivre décemment et élever ses enfants dans la dignité, un salaire minimum Snmg établi aux alentours de 50.000 DA doit lui être garanti», s'accorde-t-on à dire.

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