Les challenges de Derbal

La prière d'El-Istisqa a été accomplie, hier, à travers les mosquées du pays. La situation hydrique du pays étant des plus compliquées avec un hiver qui a encore été des plus secs. En même temps, le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, a réuni les cadres de son secteur pour évoquer la situation hydrique, la prochaine saison estivale, mais aussi les grands défis de l'Algérie en matière de gestion de l'eau. En effet, selon le ministre, le taux de remplissage des barrages est seulement de 32%, ce qui est considérablement bas. «Ce n'est pas une nouveauté. C'est une situation délicate que nous vivons depuis plusieurs années à travers une sécheresse persistante», a mis en avant le ministre. Des caprices de Dame nature viennent s'ajouter à ceux des hommes. «Plus de 30% de l'eau sont perdus en raison de fuites dans les réseaux», a-t-il révélé. Taha Derbal estime que c'est un autre défi majeur pour la gestion de l'eau en Algérie.«Le réseau de distribution d'eau en Algérie est vétuste et nécessite des réparations et une modernisation», met en avant le ministre. Néanmoins, il assure que la tâche n'est pas aisée. «Le travail de maintenance et de réparation doit être effectué en fonction des priorités de chaque wilaya ce qui peut être difficile à gérer en raison de l'étendue du pays et de ses nombreuses régions», souligne t-il. De plus, il y a un gros problème de recouvrement des créances, notamment dans les régions intérieures gérées par l'Algérienne des Eaux (ADE). Celle-ci croule sous les dettes. «Les dettes de l'ADE sont un obstacle majeur à son développement et à ses investissements. Elles mettent aussi en péril les projets de rénovation du réseau», estime le ministre. «Le recouvrement rapide de ces dettes est essentiel pour permettre à l'ADE de fonctionner efficacement et de fournir de l'eau de qualité à la population», rétorque t-il. Le ministre de l'Hydraulique assure que des discussions sont en cours avec les différents départements ministériels pour trouver une solution rapide à ce problème de recouvrement. «Un plan a été aussi mis en place car la situation est des plus délicates. Surtout que le prix du mètre cube d'eau demeure bas», avoue t-il avec beaucoup de désarroi. Néanmoins, il indique que malgré toutes ses contraintes la distribution d'eau potable se fait plus ou moins dans de bonnes conditions. «On arrive à assurer une distribution régulière de l'eau aux citoyens alors que le pays est frappé depuis plusieurs années par une grosse sécheresse», met -il en avant. Le ministre estime que cela est dû à la vision avertie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Dès son élection à la tête du pays, il a demandé a réviser la stratégie hydrique du pays en passant des eaux de surface à celles non conventionnelles comme les stations de dessalement de l'eau de mer», a-t-il rappelé. Il met en avant que de gros investissements ont été consentis pour la construction de nouvelles stations. Des petites stations ont déjà été livrées alors que cinq grandes devraient l'être l'année prochaine. «Ces stations, une fois terminées, garantiront 40% des ressources en eau potable du pays», atteste le ministre. «Il est également prévu de lancer d'autres stations de dessalement après la livraison des cinq premières, afin de renforcer et de sécuriser les ressources en eau du pays», poursuit-il. En raison du manque d'eau en Algérie, des stations de dessalement sont plus que nécessaires pour fournir de l'eau potable. Le Président a eu un coup d'avance en décidant du plan d'urgence pour assurer la sécurité hydrique du pays à travers ses 1200 km de côtes. La gestion de l'eau est un défi majeur dans le monde. L'Algérie pays semi-aride n'est pas en reste. Toutefois, avec des investissements dans les infrastructures de distribution d'eau, le recouvrement des dettes et la construction de stations de dessalement, l'Algérie peut garantir un accès à l'eau potable pour tous ses citoyens et assurer un avenir durable pour le pays. C'est l'un des grands défis du Président Tebboune...