Un fonctionnement obsolète

Créées dans le but d´encadrer les jeunes et de promouvoir leurs activités, les maisons de jeunes sont gagnées par une monotonie qui n´est pas sans faire ressortir le besoin de revoir tout le fonctionnement, afin d´éviter cette tendance vers l´assistanat et permettre l´émergence des activités de jeunes. Si le but de ces structures est loin d´être lucratif, il reste que si l´occasion leur est donnée elles peuvent satisfaire leurs besoins financiers grâce aux fruits des entreprises des jeunes.
La wilaya de Béjaïa compte 23 maisons de jeunes réparties sur le territoire de la wilaya ; elles connaissent un fonctionnement disparate. Connaissant des problèmes d´encadrement pédagogique et de moyens financiers, ces structures ont du mal à décoller. Tributaires des subventions étatiques, leurs activités sont intimement liées et lorsque l´argent manque on assiste alors à une léthargie. Le constat diffère d´une maison à l´autre et reste lié à l´enveloppe financière allouée à chacune d´elles. Si une maison est bien gâtée sur ce plan, son activité le sera aussi. Le contraire est évident. Aussi constate-t-on sur le terrain une activité tous azimuts par-ci et une inaction totale par-là. La subvention accordée sur le fonds de wilaya aux maisons de jeunes de Béjaïa s´élève à 400 millions de centimes, soit une baisse de 50% comparée au budget de l´an passé. Cette subvention est répartie en fonction du nombre d´adhérents et du programme d´activité. Deux facteurs dépendent totalement des associations qui sont domiciliées dans ces structures. En ce sens, si une maison de jeunes n´a pas d´association, elle n´aura point de subvention. Les jeunes contribuent également par une part financière d´adhésion. Plus l´association culturelle sportive a d´adhérents, plus elle aura une subvention conséquente et lorsque son programme d´action est bien étoffé, elle aura la part du lion. La règle est ainsi à Béjaïa et sans doute partout dans le pays. Si le but des maisons de jeunes n´est pas lucratif, il y a lieu de relever la dominance de l´assistanat. Tout est lié au poids de la subvention. Les jeunes qui ne manquent pas d´initiative souhaitent dans ce sens que leurs activités soient rentabilisées. Les bénéfices qu´ils en tirent leur permettront d´entretenir la structure et de financer d´autres initiatives. En un mot, les jeunes veulent avoir la liberté et l´initiative d´agir. C´est là toute la problématique à Béjaïa. Les portes ouvertes qui se suivent et se ressemblent, permettent certes de déterminer les besoins des jeunes mais peut-on pour autant les satisfaire? Connaissant l´énormité de ces besoins, il y a lieu de revoir toute la copie des maisons de jeunes, foyers et autres structures. La nouveauté cette année est l´idée de jumelage avec d´autres structures dans le pays. Si ce jumelage permet un échange d´idées, il reste que cela est insuffisant eu égard à la réglementation de gestion qui est identique au plan national. Le jumelage serait plus bénéfique avec des structures étrangères. En matière de projets, on note aussi 8 complexes sportifs de proximité, l´ouverture d´une maison de jeunes à Kendira, un foyer de jeunes à Tibane. Un camp de jeunes international sera construit en 2005. La DJS invite tous les jeunes des différentes régions de la wilaya à se rapprocher d´elle pour des aides éventuelles.
Les pouvoirs publics ont consenti d´énormes efforts pour réaliser autant de structures culturelles et sportives à Béjaïa mais les modes de fonctionnement, de financement et de structuration qui leur sont appliqués sont manifestement dépassés, d´où l´urgence d´engager la réflexion sur les voies et moyens, d´impulser une dynamique allant dans le sens de capitaliser le rôle de ces structures dans un pays à dominance de jeunes.