SAISON ESTIVALE A BEJAIA
Le défi des promoteurs
Devant le net recul du nombre d’estivants durant les saisons précédentes, les promoteurs de cette région comptent se repositionner.
L´affluence d´estivants a connu un net recul dans la wilaya de Béjaïa ces deux dernières années en raison des événements qui ont secoué la région; ce qui a permis par contre à d´autres wilayas de développer le secteur du tourisme.
En effet, malgré les efforts fournis par les opérateurs (privés et publics) après avril 2001, la situation reste toujours catastrophique dans le domaine touristique. Le manque à gagner des communes et des populations des zones côtières en particulier en matière de «finances» et d´emploi même saisonnier, se fait ressentir. A titre d´exemple, avant les événements, le loyer mensuel d´un appartement à Tichy atteignait la barre des 10 millions de centimes. Durant l´été 2001-2002, il fut revu à la baisse de 50 % sans pour cela trouver d´acquéreur.
La désertion des estivants, la destruction de certains centres de vacances et le vol perpétuel de sable donnent un air de désolation à la côte bougiote. Pour cela, cette année, un défi est lancé par les opérateurs de la région pour redynamiser le secteur et reconquérir les touristes (nationaux et étrangers) qui ont évité la région durant ces deux dernières saisons pour aller découvrir d´autres rivages tels que Jijel, Skikda.
Certains gérants de complexe comptent lancer des appels de sensibilisation afin d´inviter les estivants à revenir. D´autres nous diront: «Nos voisins djidjeliens ont vécu cette situation pendant 10 ans (allusion à la décennie du terrorisme), une fois l´accalmie installée, ils ont réussi à relancer le tourisme. A nous d´en faire autant.»
Le défi étant lancé, reste aux promoteurs et aux assemblées élues à réhabiliter les centres d´accueil, et à offrir de meilleures conditions de loisirs, de détente et de sécurité car de nos jours, la beauté des sites ne suffit plus.
Pour ce promoteur chevronné: «la région renferme des potentialités importantes où l´on peut conjuguer à la fois le tourisme balnéaire, de montagne et culturel.»
Si à un mois de l´ouverture de la saison estivale dans les esprits des populations et des promoteurs le défi est déjà lancé, la réalité des lieux démontre le contraire. En effet, le nettoyage des plages n´est pas encore entamé; elles sont toujours couvertes de déchets et détritus divers, parsemées d´énormes cratères dus à l´extraction anarchique du sable par les pilleurs et les camps de vacances gardent encore des stigmates de destruction. On notera par ailleurs qu´une enveloppe a été octroyée par l´Etat aux communes pour l´embellissement des villes. Il faut espérer que cette manne financière sera dépensée à bon escient. L´été sera rude pour les promoteurs.
