L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

BISKRA

La violence «assiège» les écoles

Certains élèves sermonnés par leurs enseignants n’hésitent pas à exhiber des armes blanches.

L´insécurité scolaire a connu particulièrement durant ces dernières années, une recrudescence inquiétante d´actes de violence. En effet, les parents d´élèves découvrent chaque jour, les facettes cachées de l´institution scolaire, qui n´est plus épargnée par ce phénomène. De l´enseignant à l´élève en passant par les parents d´élèves, divers actes de violence sont régulièrement signalés à la direction de l´éducation de Biskra.
Plusieurs cas d´actes de violence ont été enregistrés en milieu scolaire. Leurs auteurs ont été pour la plupart traduits devant le conseil de discipline. Ces études ne sont pas toutefois exhaustives, de l´avis même des enseignants. «Certains cas de dépassements, à la fois des enseignants ou des élèves ne sont même pas signalés. Les directeurs d´établissement préfèrent ne pas ébruiter ces incidents, qui peuvent se répercuter sur leur plan de carrière», dira un enseignant aguerri. Selon d´autres enseignants ayant exercé au niveau de certains établissements réputés pour des actes insolites où certains élèves sermonnés par leurs enseignants, n´hésitent pas à exhiber des armes blanches ou à proférer des menaces. «Généralement, en guise de sanction, ces élèves ne font l´objet que d´un transfert vers un autre établissement. Ce qui ne résout pratiquement pas le problème», dira amèrement un enseignant. Pourtant, certains cas aboutissent directement dans les commissariats de police, notamment lorsqu´il s´agit d´agressions à la sortie des établissements scolaires. Un adjoint de l´éducation tiendra toutefois à relativiser en insistant sur le fait que ces cas étaient heureusement rares. Mais toujours est-il qu´au niveau de certains commissariats, il est souvent remarqué que parmi les jeunes appréhendés en possession d´armes blanches, se trouvaient aussi des adolescents scolarisés. Pourtant, pour le chef d´établissement d´un certain CEM, la situation n´est pas dramatique, «Certes, des cas de violences sont signalés çà et là mais je pense qu´à Biskra le phénomène n´est pas aussi dramatique qu´on le croit. Généralement ce sont des personnes étrangères à l´institution scolaire qui sont à l´origine des provocations. A ma connaissance, les actes les plus violents sont signalés à l´extérieur des établissements d´où l´impératif de sécuriser davantage les alentours immédiats de nos écoles». Pour un enseignant et membre d´une association des parents d´élèves, la majeure partie des cas signalés concerne des actes de violences entre élèves ou entre élèves et enseignants à l´intérieur même de l´enceinte scolaire, pour des raisons généralement liées à des problèmes de notes. «Notre préoccupation majeure réside dans la sensibilisation des élèves pour les inciter à respecter les décisions de leurs enseignants. Des rencontres devront être organisées régulièrement dans ce sens, en présence des élèves et des enseignants. C´est à travers ces débats que nous essayons de cerner les problèmes et proposer des solutions», dira notre interlocuteur.
Pour d´autres enseignants, ce mal profond ne peut être dissocié de leurs conditions de travail qui ne cessent de se dégrader au fil des ans. «L´enseignant se trouve souvent face à 48 élèves dans un espace très réduit, les conditions de travail au niveau de nombreux établissements laissent à désirer. L´enseignant qui n´est souvent pas préparé pour faire face à de telles situations, a recours aux vieilles méthodes pour faire respecter l´ordre dans sa classe. Bien sûr, cette manière de faire n´est sans doute pas loin de susciter des réactions hostiles des élèves», dira un professeur en sociologie. «De nombreux enseignants ont préféré démissionner pour éviter le pire. D´autres gardent des séquelles de leur expérience, poursuit notre interlocuteur, «l´absence de soutien et de suivi psychologique à la fois des élèves et des enseignants est aussi évoquée par des spécialistes qui insistent sur le fait que les élèves qui réagissent violemment, ne font l´objet que de sanctions, alors qu´un suivi psychologique s´impose». «Des élèves qui ne sont pas obligatoirement issus de milieux défavorisés contrairement à certaines croyances, voient dans l´attitude de leurs enseignants des actes tendant à les humilier. Une situation qu´ils ont du mal à accepter, d´où les réactions parfois violentes», dira un professeur en psychologie. Longtemps occultée des débats, la violence à l´école s´impose aujourd´hui d´elle-même, en tant que phénomène à disséquer par les spécialistes pour en déterminer les causes profondes et proposer des remèdes. Il faut signaler que l´école, en tant qu´institution, a été souvent prise sous le seul angle de la formation, l´éducation au sens propre du mot étant souvent reléguée au second plan. Les jeunes semblent retrouver dans cette violence qui est étalée aussi bien à l´intérieur qu´à l´extérieur de l´école, une nouvelle forme d´expression.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours