Vox populi
Narimane Hani, étudiante à l'Usto
«La perfidie marocaine n'a pas de limite»
Cette escalade marocaine n'a qu'une seule explication: terrassé par la crise, le Royaume tente de mettre la pression sur l'Algérie pour rouvrir les frontières et capter ainsi les centaines de millions que dépensent les Algériens en Tunisie, en Turquie et ailleurs dans le monde. En réalité, les Marocains ne font que révéler à la face du monde leurs véritables intentions envers l'Algérie. Des intentions faites de duplicité, de fourberie, de surenchères scandaleuses et de manoeuvres perfides.
Saïd Safir, enseignant à l'université d'Alger
«Ecoutez les jacasseries du Makhzen»
Entre l'escalade marocaine et la décision prise par l'Algérie de sécuriser ses frontières, la simultanéité est frappante. Depuis plusieurs mois, l'Algérie a rendu ses frontières ouest plus hermétiques. L'étau s'est resserré contre les hallaba, donc pas de carburant, moins de semoule, d'huile, de lait et de cheptel bon marché. Toute la chaîne d'approvisionnement de l'est marocain est rompue. Du coup, ce sont toutes les villes frontalières qui vivaient de parasitisme qui sont asphyxiées. Que faire dans ce cas de circonstance? Il faut accuser, attaquer et jacasser. Mais je rassure le Makhzen: nous ne serons pas insolents comme l'est votre petit roi et sans scrupules, vous n'aurez pas cette chance. Depuis l'épisode de 1994 quand le Maroc a gravement accusé les services de renseignement algériens d'avoir perpétré l'attentat terroriste à Marrakech, le Maroc a pris goût aux accusations et aux escalades jusqu'à franchir le Rubicon le 1er novembre dernier avec l'arrachage du drapeau algérien! Même avec un pareil «fait du prince», l'Algérie n'a pas cédé à la provocation. Mais la patience a des limites, Messieurs...
Abdelhamid, propriétaire d'une agence de tourisme
«Occupez-vous de votre tajin»
Moi, je suis d'avis à rompre définitivement les relations diplomatiques avec ce pays. Je me demande à quoi jouent nos responsables, qu'est-ce qui explique leur passivité. Y a-t-il encore des motifs valables pour maintenir notre ambassadeur à Rabat? Nous n'avons rien à gagner avec les Marocains. C'est un boulet économique que nous traînons depuis des années. Et pour nous récompenser, ils nous inondent de tonnes de drogue. Ou alors, ils vont nous apprendre comment accueillir les touristes avec le tajin et autres pratiques... peu scrupuleuses? Non merci.
Hafid Sadki, commerçant
«Qui a été le premier à expulser l'ambassadeur syrien?»
Que cesse la manipulation à la marocaine qui utilise la condition des réfugiés syriens pour torpiller l'Algérie. Question au roi: qui a été le premier pays à fermer son ambassade à Damas et expulser l'ambassadeur syrien? C'est le Maroc bien évidemment sous les ordres de ses maîtres. Sa Majesté le roi, je vous rappelle que l'Algérie ne marche pas sous la dictée de BHL. Nous ne sommes pas un protectorat de l'Elysée. En Algérie, il y a actuellement 3000 Syriens, qui sont rentrés légalement. Ils sont logés, nourris et leurs enfants scolarisés. Sans bruit et sans fracas. Selon les statistiques du HCR, le Maroc a enregistré jusqu'à aujourd'hui, 843 Syriens et il commence à râler. On comprend l'étroitesse du budget marocain, la crise, le chômage, mais ce n'est pas une raison de verser autant de venin sur le «voisin» algérien.
