L'Expression

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Suspension du Traité d'amitié algéro-espagnol

Une perte sèche pour Madrid

Madrid subirait un manque à gagner annuel de l'ordre de 5,5 milliards de dollars, auquel il faut rajouter un prix du gaz qui sera revu à la hausse.

L'Algérie c'est de la figue de Barbarie, qui s'y frotte s'y pique. Le gouvernement espagnol l'a appris à ses dépens. «Je ne vais pas alimenter des polémiques stériles», avait déclaré le ministre des Affaires étrangères sur les ondes de la station de radio espagnole «Onda Cero» dans le cadre de sa matinale «Mas de Uno3», suite aux réactions algériennes provoquées par le revirement de Madrid quant à la question sahraouie. «L'Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international, il n'y a rien d'autre à ajouter», avait ajouté José Manuel Albares au grand bonheur de la presse marocaine qui s'est léchée les babines et en a fait ses choux gras.
Le chef de la diplomatie espagnole ne s'attendait certainement pas à l'inattendue et cuisante riposte de l'Algérie qui allait provoquer un choc dans son propre pays.
La classe politique espagnole a condamné à l'unanimité l'aventurisme de Madrid qui a conduit à la rupture du Traité d'amitié algéro-espagnol vieux de vingt ans. Ses répercussions sur le plan économique pour le royaume d'Espagne auront un impact significatif. Selon la presse espagnole? Madrid subirait un manque à gagner annuel de l'ordre de 5,5 milliards de dollars, auquel il va falloir rajouter un prix du gaz qui sera sans doute revu à la hausse. Le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, avait révélé, le 1er avril dernier, que le groupe pétrolier public n'excluait pas «de procéder à un ‘'recalcul'' des prix avec notre client espagnol». L'Algérie a décidé de maintenir, pour l'ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement «corrects».
L'exception espagnole renseigne sur le risque qu'encourait ce pays de devoir payer son gaz bien plus cher.
Le moment est venu pour Madrid d'en payer le prix fort après toutes ses gesticulations qui n'ont pas pris au sérieux les avertissements répétés de l'Algérie. «En conséquence, l'Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d'Espagne et qui encadrait jusqu'ici le développement des relations entre les deux pays», a tranché la présidence de la République dans un communiqué rendu public le 8 juin. Une décision qui a provoqué un vent de panique au sein des hommes d'affaires espagnols opérant dans le pays et des entreprises exportant vers l'Algérie. Elles s'établissent à plus de 500 dans le pays alors que celles établies en Espagne exportent de nom-breux produits manufacturiers et alimentaires vers l'Algérie où elles ont bénéficié d'importants contrats publics dans les années 2000. L'Algérie a importé pour 2,1 milliards de dollars d'Espagne en 2020 contre 2,9 milliards en 2019, soit une baisse de près de 21% en raison de la crise économique mondiale, due à la Covid-19, indiquent les chiffres des douanes algériennes.
Une manne sur laquelle ne pourra plus compter l'Espagne qui se situait au 5ème rang des principaux fournisseurs de l'Algérie.
Une situation qui va diminuer son activité économique et qui devrait augmenter un taux de chômage qui s'affichait déjà en hausse durant le premier trimestre 2022. 13,65% de la population active, sont privés d'emplois contre 13,3% fin décembre.
3,17 millions de personnes étaient inscrites au chômage fin mars dans la quatrième économie de la zone euro, soit 70.900 personnes de plus qu'au trimestre précédent, souligne l'Institut national de la statistique (INE). Tout comme il va falloir s'attendre à une érosion de son Produit intérieur brut qui a connu une chute de 10,8% en 2020 alors que son inflation a frôlé les 10% au premier trimestre 2022. La rupture de ses relations commerciales avec l'Algérie devrait amplifier les contre-performances économiques de l'Espagne dont le taux de chômage des jeunes est de 37,7%. Le pire en Europe... 

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