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ALGÉRIE-FRANCE: ENTRETIEN BOUTEFLIKA-MACRON

Une nouvelle page est ouverte

Dans les rapports algéro-français, le président français se veut véritablement novateur et le fait savoir avec beaucoup de sincérité.

Le président Bouteflika, s'est entretenu hier, à Alger, avec son homologue français Emmanuel Macron, en visite d'amitié et de travail en Algérie. Les dossiers bilatéraux, les questions régionales et internationales ont été longuement abordées lors de cet entretien qui a duré plus d'une heure. «L'Algérie et la France sont convenues de renforcer leur coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, notamment dans la bande sahélo-saharienne où nous travaillons ensemble», a déclaré M. Macron à l'issue de son entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a affirmé, dans ce sens, avoir eu «un échange qui a porté sur les sujets régionaux et notre volonté de trouver une issue favorable» à la crise libyenne. «La stabilité de la Libye est un sujet sur lequel nous oeuvrons également avec les initiatives prises par la France», a-t-il ajouté, soulignant avoir eu aussi un échange qui a porté sur les déclarations du président américain, Donald Trump sur la Palestine. L'entretien a eu lieu en présence du président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah, du Premier ministre Ahmed Ouyahia, du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), du ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel et du ministre des Finances Abderrahmane Raouïa.
«Je n'appartiens pas à la même génération et on n'a pas la même histoire», a lancé le président français, Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse qu'il a animée, hier, en début de soirée. Le chef de l'Etat français qui répondait à une question de L'Expression sur ce qui le différenciait de ses prédécesseurs, qui avaient échoué dans leur tentative de nouer des liens avec l'Algérie, a eu une phrase très expressive. «Je suis très décomplexé», a-t-il dit. «L'ambition que j'ai pour les relations entre l'Algérie et la France n'a rien à voir avec ce qui s'est déjà fait», ajoute le ministre qui a déroulé une série d'initiatives discutées avec les responsables algériens et qu'à ses dires, elles sont novatrices et appellent à une meilleure perception du partenariat algéro-français. Un école numérique à Alger, un assouplissement des procédures de visas et une lutte commune contre l'immigration clandestine, figurent, entre autres, sur les tablettes d'un président qui semble très offensif, lorsqu'il s'agit de changer de logiciel dans la coopération entre les deux pays. «Je veux un partenariat d'égal à égal», conclut-il sa réponse sur un ton décidé et qui n'a pas échappé aux journalistes venus couvrir la conférence de presse.
Cette posture tout à fait nouvelle, dans le costume d'un président français, faut-il le souligner, a servi à Emmanuel Macron pour répondre à une question, disons le mot, pernicieuse d'une consoeur française qui voulait amener le président sur le terrain du paternalisme néocolonial. Le propos était de vouloir créditer la thèse d'une Algérie paradoxale et d'un chef d'Etat français qui «caresse dans le sens du poil un régime finissant». Face à cette lecture biaisée et visiblement «dictée», le président Macron a eu une réponse, force est de reconnaître, en rupture totale avec les traditions de la «bien-pensance» du microcosme politicien parisien. «Il n'y a pas de paradoxe en Algérie, il y a la liberté. Moi-même je suis critiqué en France. En Algérie aussi, chacun exprime un avis. Je vois une volonté algérienne de ne rien cacher. J'ai reçu en toute liberté des personnes qui ont exprimé des positions différentes. J'ai la volonté de tout entendre», a affirmé le président français. Une volonté qui a été respectée par les autorités algériennes. Sur ces deux questions, Emmanuel Macron a marqué de son empreinte les relations algéro-françaises. Il a véritablement ouvert une perspective nouvelle où le concept «d'égal à égal» prend tout son sens.
Sur sa visite à Alger, plus globalement, le président français a affiché sa volonté d'aller plus loin dans la concrétisation du partenariat. Il a évoqué «un Fonds franco-algérien d'investissement, au service des entrepreneurs algériens en France et français en Algérie», destiné à huiler la mécanique entrepreneuriale. Autre volet qui tient à coeur au président français est la formation commune qu'il souhaite développer «pour permettre à la jeunesse de trouver sa place», dit-il, citant en exemple les centres de formation de Renault et Peugeot. Il veut aussi créer à Alger une école du numérique afin de permettre aux jeunes d'avoir une formation solide dans le numérique, avec l'ambition de former 5000 à 10.000 jeunes par an. Une expérience engagée en France qui a donné d'excellents résultats.
Dans les rapports algéro-français, le président français se veut, véritablement novateur et le fait savoir, avec beaucoup de sincérité. Une sincérité qu'on retrouve également sur la question de la mémoire où il dit souhaiter un travail avec les spécialistes. Sur le sujet, il annonce très officiellement la restitution des crânes des martyrs actuellement dans le Musée de l'Homme, à Paris. Mais il estime également que le travail doit se faire dans les deux sens: «Il faut réconcilier les mémoires et le passé», soutient-il.
Cela pour les relations algéro-françaises, à proprement parler. Sur un autre sujet évoqué avec «malice» par un journaliste d'une émission de divertissement d'une petite chaîne de télévision française sur une prétendue préférence de la France pour le Maroc, Emmanuel Macron a déjoué le piège, du reste enfantin, avec brio. L'on apprendra ainsi que pour le Maroc, sa visite «était amicale, à la demande du roi Mohammed VI» qui lui avait tout simplement adressé une invitation à dîner. «Pour l'Algérie, la visite est officielle, qui répond à un protocole précis», répond le président français qui en profite pour annoncer une prochaine visite d'Etat en Algérie.

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