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PRESIDENTIELLE 2004 VISITE DU PRESIDENT-CANDIDAT EN KABYLIE

Une mission compromise

L’échec du dialogue avec les archs et les émeutes de Ouargla constituent les éléments du rempart contre Bouteflika en Kabylie.

Dans le programme de visites de M.Bouteflika, arrêté jusqu´au début du mois de mars, avant l´officialisation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, la Kabylie ne figure pas sur son agenda. Les proches collaborateurs du président, questionnés à ce sujet, affichent à demi-mot leurs réticences. Zerhouni indique que «la visite du président en Kabylie n´est pas exclue», le ministre de l´Agriculture, Saïd Barkat promet qu´il fera tout «pour que le déplacement ait lieu» et le frère du président, Saïd Bouteflika, a affirmé que «tout est possible». Des déclarations qui confirment que cette région frondeuse de la République constitue un casse-tête pour le cercle présidentiel notamment en cette période de précampagne. Déjà que la gestion de la crise née du printemps 2001 se distingue comme une tache noire dans le quinquennat de Bouteflika. Le président-candidat qui a sillonné les coins les plus reculés du pays, consacrera définitivement, par cette omission, le sentiment de mépris largement ressenti chez les populations de cette région. Au demeurant, ce sentiment semble être dépassé pour atteindre un autre stade encore plus grave: l´opposition pure et simple, voire l´interdiction, au président de la République de fouler le sol de la Kabylie. L´ébauche de cette situation a été donnée quand les festivités du 20 Août ont été interdites en 2002 aux officiels algériens par le mouvement citoyen sous le slogan «La réappropriation de l´histoire». Pour deux raisons au moins, la visite de Boutelika en Kabylie est devenue une mission compromise. L´échec du dialogue entre le gouvernement et les représentants du mouvement citoyen qui a buté sur le problème de l´officialisation de tamazighit et les derniers événements qui se sont déroulés à Ouargla et à Touggourt. Pour le caractère officiel de tamazight, la Kabylie ne semble pas abandonner un très long combat en si bon chemin, surtout que l´épisode de son officialisation par le même président, en amendant la Constitution, ne date que de deux années. De son côté, Bouteflika a donné plusieurs signaux depuis son installation à El Mouradia, en avril 1999. Des milieux très au fait du dossier kabyle ont, en effet, plusieurs fois évoqué l´amendement de la Constitution pour l´officialisation de cette deuxième langue algérienne. Or, les tergiversations pour des raisons souvent obscures, risquent de compromettre l´objectif d´une telle mesure, à savoir, la normalisation des rapports entre la Kabylie frondeuse et les gouvernants.
La deuxième raison qui risque de compromettre la visite du président-candidat en Kabylie est l´impact psychologique des événements de Ouargla sur les populations kabyles. En effet, la «spontanéité» des émeutes à Ouargla au moment où M.Bouteflika s´y rendait, risque de provoquer un effet d´entraînement, et raviver un sentiment d´«humiliation» en cas où le président foulerait le sol de la région. Cela dit, la Kabylie doit bien s´ouvrir aux candidats à la présidentielle y compris Bouteflika, pour faire leur campagne électorale. A supposer que les archs ne vont pas empêcher cette campagne électorale. Est-il normal à des candidats à la magistrature suprême de s´adresser à la population de Kabylie différemment qu´à celle des autres wilayas?

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