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Le métro passe sous le giron national, en attendant l’eau

Une histoire de souveraineté et de… gros sous

Ce contrat coûte plus de 16 millions de dollars, chaque année, au pays.

Le 66e anniversaire du 1er Novembre 1954 sera marqué par la fin de la gestion française du métro d'Alger! En effet, le ministre des Transports, Lazhar Hani, a annoncé, jeudi dernier, que le contrat de gestion de ce moyen de locomotion ne sera pas renouvelé avec la Ratp-Développement. «Le contrat liant l'EMA au partenaire étranger (Ratp- El Djazaïr, filiale de la compagnie française Ratp-Développement), arrivera à son terme le 31 octobre courant. Les hautes autorités du pays ont décidé de ne pas le renouveler», a précisé le ministre. Il a annoncé, dans ce sens, que la gestion du métro d'Alger sera confiée à une entreprise 100% algérienne. «Ce sera une filiale de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) qui prendra le relais à partir du 1er novembre prochain», a soutenu le ministre. Un coup dur donc pour la Ratp qui perd là l'un de ses plus gros contrats à l'international en pleine crise liée à la pandémie de Covid-19. Puisque elle perd là un contrat de plus de 120 millions d'euros sur 8 ans pour l'exploitation et la maintenance de ce moyen de locomotion qui était nouveau pour l'Algérie. Le contrat avait été signé le 4 décembre 2007 avant d'entrer en vigueur au mois d'octobre 2011. La Ratp avait déjà en 2014 subi un «coup» du même genre en perdant la gestion du tramway d'Alger. À l'époque, les capacités d'une entreprise algérienne à gérer le «tram» avaient été mises en doute. Six ans après, les travailleurs algériens ont relevé le défi faisant taire les mauvaises langues. Ce sera le même défi auquel seront confrontés les employés du métro. Le premier responsable du secteur des transports les a rassurés sur leurs emplois qui seront tous sauvegardés, leur demandant d'être à la hauteur du challenge qui les attend. À ce propos, Lazhar Hani, met en avant les compétences nationales. « Le partenariat étranger entrepris dans le cadre de l'assistance technique dans l'exploitation du projet (durant 8 ans) avait permis aux cadres et aux ingénieurs algériens d'acquérir l'expérience requise tout au long de ces années», a-t-il précisé. Chose qui n'est pas fausse puisque le travail était accompli par les employés de la Ratp El Djazair, majoritairement algériens. Seul le management était confié à des cadres de l'entreprise française. Et encore, certaines compétences ont été recrutées sur place. Il était donc temps de prendre ses destinées en main en reprenant la «souveraineté» de son métro surtout que les finances du pays sont dans le rouge. Le non-renouvellement de ce contrat fera économiser beaucoup d'argent au pays. Cette gestion coûte plus de 15 millions de dollars par an à l'Algérie. Certes, les résultats étaient probants, néanmoins des entreprises algériennes peuvent prendre le relais pour beaucoup moins cher. Cela entre dans le cadre de la nouvelle stratégie prônée par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, pour la réduction des importations de services. Ces derniers s'élèvent chaque année à plus de 10 milliards de dollars. Un chiffre «rocambolesque» qui, s'il est réduit, permettra aux finances du pays de respirer. C'est dans le cadre de cette stratégie que la gestion de l'eau et de l'assainissement des grandes villes commence à être retirée aux «partenaires» étrangers. On se dirige droit vers la fin de la gestion déléguée de l'eau. Le contrat avec Suez Environnement pour la gestion des eaux d'Alger, Bilda et Tipasa ne devrait pas être renouvelé, lui qui arrive à échéance l'année prochaine. D'ailleurs, le staff de Suez dépêché en Algérie pour le management de la Seeal a été limogé au mois d'aout dernier. Il s'agit du P-DG et 26 cadres supérieurs. Il leur a été reproché une mauvaise gestion, loin des objectifs qui leur ont été assignés dans le contrat. Puisque les villes dont ils avaient en charge la gestion de leurs eaux continuent de souffrir de graves perturbations dans l'alimentation en eau potable et de problèmes de fuites et d'assainissements. Le premier contrat signé, il y a 12 ans, entre l'Algérie et le géant français portait sur 120 millions d'euros, sur 5 ans, soit près de 25 millions d'euros par an. Ce sont là quelques contrats, signés sous l'ère Bouteflika, qui coûtent très cher au Trésor public au bénéfice de pays étrangers. Leur «assainissement» est le grand défi du président Tebboune. C'est une histoire de souveraineté et de...gros sous!

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