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RELANCE DES PROJETS STRUCTURANTS DANS UN CONTEXTE DE CRISE

Un vrai test pour le gouvernement

Les tensions budgétaires induites par la chute des prix du pétrole laissent deux choix à l'Algérie: une réforme radicale de l'économie ou l'endettement.

La crise a déjà commencé à produire des effets. Nombre de projets structurants ont été stoppés. Cinq hôpitaux, des autoroutes, l'extension de la ligne du métro d'Alger, la réalisation des lignes de tramway dans certaines villes de l'intérieur, etc., qui étaient prévus sont, en ce moment à l'arrêt.
Le gouvernement, acculé, le dos au mur suite à la baisse vertigineuse des recettes pétrolières, a opté pour les blocages. Et c'est, en toute évidence, la population et l'économie qui en paieront les frais.
En effet, depuis quelques semaines, plusieurs manifestations ont eu lieu à Tizi Ouzou, Boumerdès et Sétif pour protester contre cette mise à l'arrêt des projets de développement. Et l'économie, qui passe par le bon fonctionnement de la société, risque, elle aussi, de ralentir à cause de cela d'autant plus qu'elle repose fondamentalement sur les commandes et les marchés publics. Pourquoi donc le gouvernement a choisi la solution de facilité? Son rôle n'est-il pas de trouver les fonds nécessaires pour mener à terme les projets prévus et permettre à l'économie de tourner?
En 1999, candidat à l'élection présidentielle, l'ex-chef du gouvernement, Mokdad Sifi, disait qu'«un chef de gouvernement qui n'arrive pas à trouver des fonds pour financer des programmes de développement n'a pas à l'être» et préconisait, à cet effet, de solliciter les fonds de développement régionaux et internationaux». Cette option peut-elle être retenue aujourd'hui? Selon Belkacem Boukhrouf, économiste, cette possibilité existe mais elle est fort relative. «En termes de besoins en allocations, ces fonds restent marginaux car les projets structurants mobilisent des ressources financières importantes qui peuvent être soit tirées de la mobilisation de l'offre privée, soit des emprunts extérieurs quand l'Etat est incapable de faire face seul aux besoins», a-t-il expliqué en soulignant, en même temps, que l'impasse dans laquelle se trouve le gouvernement est due à l'absence d'un modèle économique qui fait que «nous ne savons plus si nous sommes libéraux ou socialistes ni non plus quel est le rôle du privé et encore moins celui de l'Etat». C'est dire que l'Algérie est victime de la nature de son système qui, ambivalent en matière de choix économiques, se retrouve à chaque fois piégé par sa mécanique rentière.
C'est dire aussi que le maintien des projets structurants qui, pour l'heure, sont bloqués n'a aucune chance d'aboutir, à moins que le gouvernement fasse recours à l'endettement extérieur ou mobilise les fonds privés ou l'épargne interne. Mais même ces options théoriquement possibles, ont une forte chance, selon Belkacem Boukhrouf, de s'avérer nulles et de mettre le pays en difficulté. «C'est une économie croissante qui peut s'endetter pour renflouer son processus de croissance et pouvoir rembourser dans de meilleures conditions.
Une économie figée comme la nôtre dans une posture rentière va laminer le peu de chance qu'il y a. On peut chercher des solutions alternatives, comme par exemple la mobilisation des fonds privés et de l'épargne interne, mais connaissant la réticence à la participation du privé et le taux de faible bancarisation ça ne sera pas d'un grand effet», a-t-il indiqué. Néanmoins, il n'est pas question de baisser les bras. La solution existe et il suffit de la mettre en oeuvre. «Il faut libérer l'initiative nationale, se libérer de tous les dogmes économiques et culturels, donner confiance à l'Algérien en le mobilisant autour des valeurs du travail, du mérite et de l'effort, réformer en profondeur les institutions, éliminer les institutions parasitaires, notamment le Conseil national d'investissement, le Sénat, les daïras, etc.», recommande M.Boukhrouf en insistant sue le fait que «le gouvernement est appelé à avoir l'intelligence d'innover et le courage d'assumer des voies nouvelles», afin de faire sortir le pays de la crise». Décidément, l'Algérie est dans une impasse. L'arrêt des projets structurants est, pour le moment, une option crédible. Relativement défendable. Mais jusqu'à quand le sera-t-elle? Le gouvernement continuera-t-il à ajourner les projets jusqu'à ce que les prix du pétrole reprennent leur cours? Ira-t-il, le cas échant, vers l'endettement extérieur? Ou alors, poussera-t-il l'offensive libérale qu'il a entreprise dans le cadre de la loi de finances 2016 jusqu'au bout et engager une réforme radicale de l'économie nationale? De toute façon, la relance des projets bloqués constitue un véritable test pour le gouvernement.

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