Un "cadre dirigeant" au-dessus de la loi?

Ça grogne à Air Algérie, notamment dans son département navigant et commercial. Le mouvement populaire a mis à nu les mauvaises pratiques qui gangrènent l'administration locale et des entreprises névralgiques comme la compagnie aérienne Air Algérie. Au sein de cette compagnie figure un cadre dirigeant, répondant au qualificatif de «Monsieur qui se permet de tout faire» aux dépens des employés survolant le ciel à longueur d'année, le personnel navigant et commercial.
Le syndicat national du personnel navigant et commercial est largement impliqué dans le mouvement populaire revendiquant l'ablation de toutes les sources du mal. Dans un document, le syndicat dénonce ce qu'il a qualifié de «la gestion d'un autre âge de la part d'un cadre dirigeant de la division d'exploitation censé être a la retraite et dont les pratiques frôlent le sabotage». Décortiquant le calvaire qu'ils subissent, il dénonce «ce cadre dirigeant aux agissements n'honorant en rien la compagnie». «Ses (cadre dirigeant) agissements ne répondant à aucun standard hormis celui de la «provocation» stigmatise le personnel navigant et commercial. «Il use de son influence en complicité avec certains responsables à la tête de la direction des programmes ayant pour mission de gérer le planning de vol du personnel navigant de cette corporation», relève-t-on du document appuyé par un sévère réquisitoire détaillant des faits accablants et regrettables pour le fait que «l'exploitation qui est aux abords de l'esclavagisme, du personnel est de pratique autoritaire».
«Le personnel navigant et commercial subit une exploitation démesurée en matière de temps de service vol alors que ce planning est aisément comptable à l'aide des moyens technologiques», explique-t-on ajoutant «notre compagnie s'est dotée d'un logiciel de programmation-vol du personnel navigant commercial utilisé par des compagnies aériennes reconnues dans le monde». Et d'ajouter que «ce logiciel, acquis au prix exorbitant, assure l'équité de la programmation». Autrement dit, explique-t-on «le favoritisme relèvera normalement de l'ancienne histoire». Tout le contraire s'est produit.
La technologie, ayant réussi ailleurs, échoue en Algérie, très précisément dans la direction de la programmation. «Son (logiciel de programmation Ndlr) automatisme est contourné malheureusement par des agissements des agents de cette direction pour des fins personnelles.» Et l'on agit et réagit pour le simple fait que «l'on soit chef.» Et quel est ce chef exposant au péril la sécurité des vies humaines transportées dans le ciel et celle du personnel navigant? «Il (le logiciel) est détourné suite à des instructions émanant de ce même cadre dirigeant et la direction des opérations aériennes», a t-on explicité ajoutant que «cette équipe a toujours cautionné des sanctions abusives et la programmation des vols avec des équipages réduits», d'où des risques pouvant s'avérer irrémédiables. «Ils ignorent les incidences pouvant en découler sur le volet sécuritaire et commercial des vols en contradiction avec la politique de l'entreprise», a-t-on réitéré.