Trop, c'est trop!

L’Adhan de la… mort ! Comme chaque année durant le mois de Ramadhan, la faucheuse passe par nos routes juste avant la rupture du jeûne. Les familles qui attendent que leurs proches rentrés pour le « f’tour », reçoivent le fatidique appel annonçant que ceux qu’ils attendent ne reviendront jamais. Ce moment censé être marqué par la joie et les retrouvailles familiales, se transforme en un grand deuil. Cette année ne déroge pas à cette « morbide tradition». L’hécatombe ramadhanesque est toujours là ! En deux semaines seulement, on a enregistré une centaine de morts et des milliers de blessés. Le drame de Béjïa, jeudi dernier, a marqué les esprits avec huit personnes ayant perdu la vie dans un taxi collectif. Tout comme le petit garçon qui a été décapité, après la rupture du jeûne, sur l’autoroute Est-Oouest où il s’était aventuré pour jouer ! Le week-end dernier a ainsi été particulièrement meurtrier. 16 personnes ont perdu la vie et 416 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation. Néanmoins, ces drames routiers n’ont pas calmé les esprits des chauffards fous qui perdent la tête au fur et à mesure que l’Adhan du Maghreb approche. Les dernières 48 heures ont enregistré une dizaine de morts et près de 300 blessés. Pour dire que la fossoyeuse n’a pas perdu le rythme. Le terrorisme routier continue de faire des ravages. Les conducteurs, et leur inconscience, sont responsables de ces massacres. Services de sécurité et pompiers s’accordent à dire que le comportement’t humain est la cause principale de ces meurtres routiers. « Le facteur humain demeurait la principale cause de ces accidents, en raison du non-respect du code de la route », affirment-ils unanimement. « L’excès de vitesse arrive en tête des causes de ces accidents, suivi de l’imprudence des conducteurs, le non-respect de la distance de sécurité et enfin les piétons », ajoutent-ils. À titre d’exemple, depuis le début du mois sacré la Sûreté nationale a enregistré plus de 4.150 infractions au code de la route liées à l’excès de vitesse , juste avant la rupture du jeûne. Il ne s’agit là que du bilan de la police qui prend en compte seulement les infractions en zone urbaine. On laisse imaginer celui des gendarmes qui prend en compte les voies rapides, plus sujettes aux dépassements de vitesse. Si on s’aventure par malheur sur la route aux environs de 18h-18 h 30, on se rend compte de l’ampleur de la catastrophe. Les routes se transforment en circuit de Nascar, où aucune règle n’est tolérée. Tout se presse pour arriver vite à la maison pour y rompre le jeûne. C’est une vraie jungle routière avec des voitures à pleine vitesse, qui sortent d’un peu partout et se dépassent n’importe comment. Cela sans parler de ceux qui se prennent pour Sebastian Vettel en profitant de ce moment sans embouteillages pour « jouer » avec leur automobile. Que ce soit les pressés ou les joueurs, ces risques inconsidérés se transforment très très vite en accidents . C’est la mort au tournant. On se demande parfois comment réfléchissent certains automobilistes qui font des manœuvres inconsidérées. Un exemple parmi tant d’autres, dimanche matin, sur la rocade nord d’Alger au niveau de Bordj El Kiffan. Un automobiliste qui a raté la bretelle ne s’est pas contenté de faire une marche arrière sur l’autoroute, une chose à laquelle on a malheureusement fini par s’habituer. Il est allé plus loin en prenant la bretelle et son grand virage à contresens. Il aurait suffi qu’une voiture passe normalement pour avoir un accident mortel. Gravissime ! Il est temps de sonner la fin de la récréation. La sensibilisation n’a pas donné l’effet escompté. Les campagnes se suivent mais les résultats sont les mêmes. Il est temps de réprimer sérieusement ces criminels de la route. Le code doit être appliqué dans toute sa sévérité. On ne peut plus continuer comme ça ! Trop, c’est trop. Trop de morts, trop de personnes handicapées , trop d’enfants devenus orphelins juste à cause de personnes qui n’arrivent toujours pas à assimiler la culture de la conduite. Ce sont des criminels ambulants, il faut les mettre hors d’État de nuire. La vie des citoyens est en jeu…