L'Expression

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LE RIDEAU TOMBE SUR LE PROCÈS SONATRACH 1

Tous les accusés rentrent chez eux!

Tous les biens saisis le resteront et les passeports remis à leurs propriétaires, sauf le diplomatique pour Mohamed Meziane.

Quelques jours à peine après que Mohamed Regad, le président du tribunal crimi-nel d'Alger, eut levé les débats de plus de trois semaines pleines autour du dossier de Sonatrach 1, des échos demeurent au plus profond de notre boîte crânienne. Nous vous les livrons en vrac.
Il y a eu cette chute des débats, le mercredi 27 janvier 2016, au moment où les 19 accusés inculpés (dont trois représentants de trois sociétés) défilaient à la barre dire en principe le dernier mot que la loi permet.
Un à un, jusqu'au représentant allemand, il y eut d'inattendues déclarations dont certaines préparées, celle par exemple de Belkacem Boumediene, le vice-président de Sonatrach, qui a récité d'un trait un verset émouvant. Celle de Nouria Miliani, qui avait vite répliqué aux juges et à Regad qui avait articulé que «même les prophètes avaient subi de difficiles épreuves»!
«Oui, mais les prophètes sont des hommes! Moi, je suis une femme!» Ou encore Abdelaziz Abderrahmane: «J'ai servi mon pays et ma société.» Et Rahal Mohamed Chaouki: «Pour moi, ce fut une première de me retrouver dans une juridiction!» Et Regad d'espérer que «c'est aussi la dernière».
Il y a eu aussi les larmes des proches et même d'accusés tel Boumediene que Me Abdelhak Madani, un des deux avocats, avait prié de ne pas pleurer. Et hop! Mohamed Regad de tirer à bout portant: «C'est vous qui le faites pleurer!» Ce fut une hilarité de quatre secondes. Il y a eu des visites d'anciens employés de El Ismaïl Djaâfar, reconnaissants pour tous les bons gestes de leur ex-boss. Les incidents? Pas forcément, Regad ayant pris les rênes en main dès le 5e jour des débats, faisant preuve de plus de vigilance et de mesure. Merci président.
Côté organisation, excellente, même si Dame sono n'a fonctionné parfaitement que durant les plaidoiries, et elles étaient nombreuses et longues, longues, longues.
Abdi Benyounès, le président de cour, a réussi deux ou trois descentes à l'audience et s'est montré discret à l'extrême. Resté le verdict pour hier. Tous les espoirs des initiés étaient permis...
Et mardi, hier, ce fut un grand moment d'émotion avant le suspense, et puis, la délivrance surtout pour les détenus depuis six ans! La cour d'Alger est animée. Il y a beaucoup de monde!
A 14h pile, Mohamed Regad s'installe avec à ses côtés Nadia Bouhamidi et Mansouri, les deux conseillers ayant repris visiblement des couleurs.
Il commence par débiter les nombreuses questions que le tribunal a examinées en six jours dans un huis clos propre à la seule justice. Et au fur et à mesure de la lecture des attendus du jugement, le verdict se dessinait avant que le président du tribunal criminel d'Alger ne livre enfin la décision attendue, et surtout depuis la dernière semaine de janvier 2016. Le tribunal criminel a décriminalisé la plupart des accusations. C'est de bon augure. L'assistance suit l'haleine suspendue. Le service d'ordre est impeccable. Il est prêt à tout débordement. Les avocats dépassent la centaine, car beaucoup de curieux s'étaient mêlés aux proches des accusés, venus eux aussi au box avec le secret espoir que justice va être rendue. Les deux juges semblent soulagés car leur attention n'est plus celle des jours d'audition.
Abdelaziz Boudra Halim, le procureur général, semble être déjà au repos. Vivement son barreau au tribunal de Bir Mourad Raïs qu'il a déserté le 25 décembre 2015, et pour cause...
25 minutes de lecture suffisent pour que des murmures montent dans la salle, signe de lassitude à la suite de la lecture fastidieuse des attendus qui se ressemblent tous, sauf que seules les coordonnées des accusés changent. Hachemi Brahmi, le procureur général, et Abdi Benyounès, le président de la cour, avaient eu ce geste qui plaît. Ils étaient descendus dans la salle des «pas perdus» vérifier l'organisation pour l'après-midi.
Me Mohamed Djediat lance un sourire en direction de Me Mokrane Aït Larbi, aujourd'hui sans son ami, Me Khaled Bouamrane qui a laissé sa place aux deux autres Khaled, Me Dhina et Bergueul.
Me Fatima Ladoul est assise devant Me Benouar Aïd qui jette un oeil sur Mohamed Meziane, heureux de la présence des nombreux proches venus assister à la chute de... l'injustice.
Les interprètes eux, finissent leur boulot. Ils traduisent l'esprit de la lecture par Regad des attendus. Abdelaziz Abdelouahab papote des yeux par Mohamed Chaouki Rahal que madame ne quitte pas du regard mi-confiant...
Me Sadek Chaïb tourne le dos à Boudra car occupé à prendre des notes que parcourt Me Mourad Zeguir. Me Mounès Lakhdari est aux basques du bâtonnier, un des avocats de la partie civile.
Mohamed Regad, le président effectue une halte. Son gosier lève les bras. Il s'excuse et prend un verre... d'eau. Nadia Bouhamidi, elle, est impassible tout comme Mansouri distrait.
Mohamed Chaouki Rahal a meilleure mine qu'à 13h. et comme il est 14h45, on comprend la «chose», car le juge est justement sur le cas «Rahal» qui traîne de graves accusations. Le tribunal criminel le lave pour le moment de la première accusation. Sauvé! Le cadre émérite et son compagnon Abdelaziz Abdelouahed, celui qui devait veiller à la rénovation du siège de Sonatrach de Ghermoul. Me Fatima Chnaïef arrive, décontractée. A l'heure de la lecture des attendus, on sent la pression baisser sur tout le monde. Ce n'est qu'au moment où on avait décidé d'annoncer le verdict, que le silence reprit de plus belle.
- Ismaïl Djaâfar, Mohamed Reda Meziane et Meghaoui Liès: 6 ans d'emprisonnement.
- Belkacem Boumediene, Hachemi Meghaoui et Med Bachir Meziane: 5 ans ferme.
- Mohamed Meziane, ex-P-DG de Sonatrach: 5 ans assortis du sursis.
- Miliani Nouria: 18 mois avec sursis.
- Relaxe pour Med Chaouki Rahal, Abdelaziz Abdelouaheb, Mostefa Hassani, Cheikh Aït Houcine Mouloud, Mohamed Senhadji Benamar Zenasni.
Les sociétés étrangères ont été condamnées à des amendes et à l'interdiction de contracter des marchés publics durant cinq ans ferme.
Par ailleurs, tous les biens saisis le resteront et les passeports remis à leurs propriétaires, sauf le diplomatique pour Mohamed Meziane, heureux tout de même du verdict. L'ambiance était indescriptible, nous vous l'assurons!

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