L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

Soltani fait marche arrière

«Je ne veux pas me lancer dans une bataille juridique; nous la voulons politique», se défend-il.

Mais, en même temps, il dit être en contact avec des instances judiciaires. «N´attendez pas de moi des noms ou des déclarations aiguës», répond Bouguerra Soltani, en marge de l´ouverture des journées des droits de l´Homme et de l´information qu´organise le MSP. «Je ne suis pas non plus un détective privé. L´Etat a le pouvoir de mener la bataille juridique contre la corruption».
Ce sont là des bribes de réponse que donne le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parce que la presse en demande. Mais qu´en est-il exactement? Le MSP a, depuis un certain temps, lancé le slogan «stop-corruption». Puis comme si son président cherchait à donner au slogan un contenu qui deviendra thème de campagne dans les prochaines législatives, il a lancé tout récemment un pavé dans la mare en déclarant détenir des noms et des informations. Il est allé jusqu´à avancer des chiffres sur la chaîne Al Jazeera. Dès lors, ses déclarations ont soulevé un tollé médiatique sans précédent. Certaines voix se sont élevées, demandant à l´auteur de ces affirmations de divulguer les noms au lieu de lancer des menaces en l´air. La polémique intervient en plus dans une conjoncture meublée par les détournements dont la presse en fait l´écho chaque jour.
Soltani voulait faire un discours standard devant ses militants, s´épargnant ainsi des questions embarrassantes. Il s´est enfermé dans un salon pendant un long moment en attendant qu´ils partent. Mais rien à faire. Ils refusent de partir. Quand il ressort pour rejoindre la salle il est aussitôt encerclé par les journalistes et les questions fusent. Il lève les bras: «Je suis partant pour une bataille politique mais par pour une bataille juridique».
Les commentaires sont relancés. Que s´est-il passé depuis qu´il a fait sa dernière déclaration? Pourquoi fait-il marche arrière? S´il a des noms pourquoi ne les donne-t-il pas? Mais Soltani veut garder sa sérénité. Il préfère militer pour un Smic démocratique, s´installe dans la politique de la «non-violence», cite à l´occasion, le Mahatma Ghandi qui a brisé les chaînes du colonialisme par un retour aux sources. Les belles phrases se succèdent: «La démocratie et le refus de la médiocrité»; «non à l´arbitraire, non au monopole, non à la médiocrité». Et la corruption dans tout cela? Il s´en remet à l´Etat qui a le pouvoir d´actionner la machine juridique.
Il sait qu´en menaçant de révéler des noms, il s´est aventuré sur une chaussée glissante. Il s´est soudain souvenu d´autres gens qui ont en fait, tenté, avant lui, de faire de la corruption une politique qui les a conduits à l´impasse.
On se souvient des 26 milliards de Abdelhamid Brahimi qui a causé des périls à leur auteur.
La parole a précédé la pensée, dirait-on. Soltani voulait faire de la corruption un thème de campagne sans aucune arrière-pensée politique. Quand un éditorialiste lui rappelle que le thème peut conduire à la tombe, le jeu devient franchement macabre. Et Soltani se dispenserait fort aisément de plaisanteries sordides.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours