L'Expression

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Sissi le magnifique!

Les dés sont jetés. Les généraux ont sonné la charge. L'Egypte a basculé, hier aux premières heures de la journée, dans la terreur. C'était prévisible sauf pour les non avertis. Le bras de fer entre l'armée et les Frères musulmans, qui ont occupé les principales places du Caire, ne pouvait indéfiniment durer après l'avertissement public d'il y a quatre jours. L'armée égyptienne a des traditions. Et si elle a décidé de franchir le Rubicon en chassant le président Morsi du pouvoir, ses généraux ne pouvaient, quelle que soit la gravité de la situation, se dédire et accepter le fait accompli des places Rabiaâ El Aadawiya et de Nahdha. Voir de brillants généraux plier le genou devant les foules hystériques gonflées à bloc par les partisans de Morsi est quasiment inimaginable dans l'esprit de l'Egyptien et de tous ceux, Etats comme organisateurs et observateurs, qui connaissent l'Histoire millénaire de ce grand pays. En bref, le général Sissi est monté sur le ring pour gagner par K.-O. technique. Ses hommes et ses soutiens savaient qu'il n'y aurait, à aucun moment, jet de serviette pour stopper le combat. En choisissant de passer à l'acte, malgré toutes les supplications des uns et des autres traumatisés par la peur de voir le pays tout entier sombrer dans la guerre civile, Sissi et ses généraux, dignes héritiers des officiers libres de Gamal Abdel Nasser, sont conscients qu'il y a un prix à payer. Tant en vies humaines ou comme répercussions au plan international. Comme Churchill, le puissant général égyptien ne promet à son peuple, dans cette phase tragique de l'Histoire de l'Egypte, que du «sang, de la douleur et des larmes».
Le chantage des «frérots», leur verbalisme, leur arrogance moralisatrice ou leurs menaces ne peuvent tromper personne. Maintenant que les citadelles assiégées du Caire vont tomber les unes après les autres, on saura que la foudre que promettaient les Frères musulmans n'est pas tombée sur la maison Egypte. Des moments difficiles, parfois tragiques, attendent les 80 millions d'Egyptiens qui, eux, sont conscients que c'est la nature de l'étape qu'il va falloir bien assumer pour sauvegarder et donner un avenir à l'Egypte.
Aux Arabes maintenant de tirer les leçons de l'aventure égyptienne. Tous les enfers ne se valent pas, mais celui que promettent les Frères musulmans est unique en soi. Il divise un même peuple pour mieux martyriser ses enfants. Cette cruelle «dialectique», ne nous l'avions pas vécue durant la décennie noire? La folie meurtrière de ceux qui prônent la justice divine a commis des carnages dans nos villes et villages sous le regard indifférent de nos «frères» arabes. Aujourd'hui, la roue a tourné. Elle n'épargne plus personne. Egypte, Tunisie, Libye, Syrie, Irak n'ont pas fini le supplice du calvaire...
Le «syndrome algérien» fait trembler les poltrons arabes. Pour preuve, ce début du film égyptien ressemble étrangement aux premières séquences qui ont sonné le glas, chez nous, pour finir par ensevelir 200 000 morts. Du générique à la fin de l'histoire, en espérant qu'elle s'achève par un happy end, cette triste aventure ne fait que commencer au pays des pharaons. Combien de temps durera-t-elle? Combien coûtera-t-elle en vies humaines?
Dieu! Qu'elles sont tristes et combien, encore, elles se ressemblent ces histoires arabes.
En juin 1991, c'est sur la place du 1er-Mai à Alger que tout avait commencé. Les troupes sont intervenues pour chasser de ce lieu les éléments du FIS et donner un coup d'arrêt
aux marches populaires initiées par Ali Benhadj entre la place du Champ-de-Manoeuvres et celle des Martyrs. L'état d'urgence a été proclamé comme c'est le cas ce mercredi en Egypte.
Détrompez-vous, cette fois-ci, le cinéma égyptien a changé, ses réalisateurs et ses producteurs aussi. Le chef-d'oeuvre qu'il vous invite à voir aujourd'hui n'est ni un film à l'eau de rose, ni encore moins un film chantant...
Et ce n'est pas la première fois que les eaux du Nil seront rouges de sang! Quand les pharaons ont chassé les juifs d'Egypte, le fleuve avait charrié alors un pan entier de l'Histoire de l'Humanité. La mer Rouge qui a absorbé ces eaux du Nil ne doit-elle pas son nom à cet inoubliable épisode? Mais qui a dit que le destin n'était pas un merveilleux metteur en scène?

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