L'Expression

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«Sidna Ramadhan» veille sur la Médina

Si la casbah m’était contée…

Mille et une pages suffiraient-elles?

«Sidna Ramadhan» est revenu à la «Mahroussa» pour tenter d'y faire renaître la douceur de vivre d'antan qu'a connue la Médina des époques fastes où il faisait «bon vivre» dans les venelles tortueuses de cette ville qui n'a jamais totalement confié ses secrets intimes et autres. Une virée discrète à la Casbah nous montre que ses jeunes habitants, tout au moins ceux issus des anciennes grandes familles locatrices de la vieille bastille, ont gardé ce subtil penchant de leurs aînés, celui de sauvegarder, ce qu'il reste encore possible de faire, tous les menus vestiges communs entretenus si longtemps durant des ères par ses habitants, les «Kasbadji». Nos souvenirs vont vers les traditions largement répandues dans ce fief de culture qui ne dit pas son nom. À l'exemple du «berrah» (crieur public) qui venait la veille du mois de jeûne ou de tout autre fête religieuse, annoncer, en chantonnant sans en avoir l'air, la venue du Ramadhan. La balade chantée par ce «berrah» résonne encore dans mon esprit. Il reflète en somme une époque où le droit de vivre bellement était une mission divine à laquelle adhérait tout «Kasbadji» qui se respecte. Des youyous joyeux, parfois stridents, certes, mais ô combien réchauffants, accompagnaient ce trémolo envoûtant qui se répandait tel une ambre orientale ou une traînée de poudre à travers les venelles de ce temple du souvenir.
Déjà, quelques jours plus tôt, nos ménagères grandes et petites, toutes ensemble familles et voisines, s'étaient adonnées à un grand nettoyage de leurs «douirates» (maisonnettes), ce qui rappelait, pour certains, le fameux épisode mythologique grec du nettoyage des écuries d'Augias par le légendaire Hercule qui exécutait ses douze grands travaux...C'était en effet le grand branle-bas de combat. L'eau coulait à profusion et les balais et balayettes, brosses et plumeaux, jouaient un curieux et ahurissant ballet entre les mains de ces ménagères qui ne manquaient pas d'associer à leur tâche des chansonnettes de tous les jours ou ayant trait à la religion en cette veille du mois de jeûne, le tout ponctué agréablement par des youyous furtifs, voire malins quelque part lancés surtout par les plus jeunes dont l'entrain et la gaieté se répercutaient sur cette petite «armée» de ménagères.
L'on se rappelle aussi la préparation manuelle minutieuse pour filer la pâte (vermicelle) que l'on rajoutait à la fameuse «Chorba» aux mille et une senteurs qui titillaient déjà, par l'imaginaire, les babines des futurs jeûneurs.
L'on se rappelle aussi, que par tradition religieuse, comme pour souhaiter la bienvenue à Sidna Ramadhan, la préparation solennelle, par nos mères et aînées, et sa consommation, du «Shour», pré-repas que l'on prenait avant l'aube un jour avant le début même du mois de jeûne. Souvenir quand tu nous tiens! 

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