L'Expression

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57 ANS APRÈS LA SANGLANTE RÉPRESSION DU 17 OCTOBRE 1961

Récit d'un massacre

Il faut dire que le massacre commis par les Papon et autres barbouzes de la France coloniale, a été provoqué par des mesures restrictives et répressives intenables, contre des «hommes-basanés» à partir du 5 octobre 1961.

La veille du 17 octobre 1961, nos compatriotes de l'immigration croyaient avec «crédulité» au triptyque «Liberté-Egalité-Fraternité» d'une République qui avait sombré dans des pratiques fascistes et répressives indescriptibles pour «sauvegarder» un empire colonial dont l'Histoire avait sonné le glas. Nos compatriotes qui étaient dans la quasi-majorité des travailleurs dans la région parisienne et ses faubourgs, avaient appris par leur instinct que la métropole fournissait des espaces de liberté et d'expression pour tous les citoyens et immigrés au nom de la République garante des droits collectifs et individuels inaliénables.
Cette devise qui n'était autre que de la poudre aux yeux quand il s'agissait de l'intérêt de l'empire colonial qui commençait à dégringoler, s'est vue rapidement émiettée dans l'air de la manière la plus spectaculaire en recourant à une répression, voire un massacre des plus ignobles à l'égard de nos compatriotes qui ont répondu à l'appel du FLN à organiser une manifestation pour dénoncer le couvre-feu qui s'apparentait à un vrai apartheid contre les Algériens qui trimaient dans des conditions inhumaines et d'exploitation manifeste dans la métropole.
Le jour du 17 octobre 1961 n'a pas réservé à nos malheureux compatriotes la brise «libertaire» d'une France résolument «démocratique», «égalitaire» et «fraternelle»; les Algériens de l'immigration ne s'attendaient pas à ce que la France des «Lumières» utilise un dispositif répressif qui allait tourner au massacre et au crime d'Etat.
Les Algériens de l'émigration avaient répondu de façon disciplinée à l'appel de la structure politique représentée par la Fédération de France du FLN. Ils étaient sûrs que cela allait alléger leur peine quotidienne avec les rafles et les descentes punitives durant la nuit avec un goût qui renseigne sur la méthode bien orchestrée et préparée. Il s'agissait d'une véritable chasse à l'Algérien émigré sur fond d'un racisme des plus primaires.

Récit d'une manifestation réprimée dans le sang
La répression comme méthode était déjà présente à travers les 7000 policiers sous la coupe du sinistre préfet de police de Paris, à savoir le criminel Maurice Papon. Les travailleurs algériens qui commençaient à scander les slogans qui avaient trait au couvre-feu et aux restrictions dont ils faisaient l'objet de la machine répressive coloniale, n'ont pas tardé à voir la réponse musclée des «barbouzes» dressés tels des molosses contre nos compatriotes de l'émigration qui en avaient cure des traitements racistes et ignobles de la France des «droits de l'homme» et de «la liberté».
Dès l'entame de la manifestation pacifique des travailleurs algériens de la région parisienne, le «la» a été donné par l'administration de la métropole pour la réprimer dans le sang.
C'était l'hécatombe. Les manifestants algériens qui se voulaient pacifistes se voyaient être jetés dans à la Seine sans scrupule ni humanité. C'étaient des scènes macabres, des Algériens livrés à leur sort. Quel sort si ce n'est la noyade et la chasse à l'homme par des policiers bien chargés et excités. Il fallait en découdre avec les manifestants sans tenir compte de mesures quant au traitement réservé à ces Algériens jetés dans le fleuve et autres tués à bout portant.
300 manifestants contre le couvre-feu ont été massacrés, brimés, bastonnés et noyés avec un sang-froid digne des barbares. L'historien Alain Ruscio avait bien décrit «la boucherie» d'un certain mardi 17 Octobre 1961 en soulignant à ce propos que «En plein coeur d'un pays qui se prétendait - et se prétend - être celui des droits de l'homme, une véritable chasse à l'homme fut organisée. Des policiers français - blancs - ont tiré sur des manifestants - basanés -, et en ont précipité un grand nombre dans la Seine.

Le 5 octobre, le couvre-feu de trop
Le couvre-feu, une décision inhumaine et anticonstitutionnelle, depuis le début de la guerre d'Algérie, un climat systématique de suspicion, de contrôle et de répression multiforme s'était instauré. La torture avait fait son apparition sur le sol français. La nomination de Maurice Papon - dont le passé de haut fonctionnaire de l'appareil de répression du régime de Vichy était alors soigneusement caché à la préfecture de police fut un moment clé dans l'escalade».
Il faut dire que le massacre commis par les Papon et autres barbouzes de la France coloniale a été provoqué par des mesures restrictives et répressives intenables contre des «hommes-basanés» à partir du 5 octobre 1961.
C'est dire que ledit massacre était prévu et conçu même pour faire peur aux Algériens de la région parisienne dans le but de les dissuader de ne pas prendre part à l'appel du la Fédération FLN qui se préparait à répondre à ces mesures draconiennes quant au couvre-feu et la chasse à l'homme qui s'est abattue contre les travailleurs algériens dans la région parisienne. Toujours dans cette optique, l'historien Alain Ruscio qui n'est pas le seul à avoir rapporté des témoignages sur le jour sanglant du 17 Octobre 1961, a attesté que «Le 5 octobre, un couvre-feu visant les Algériens vivant en région parisienne est instauré.
Décision humainement insupportable, de surcroît anticonstitutionnelle: des citoyens - certes formellement - sont ainsi interdits de circulation en fonction de leur seule origine. La Fédération de France du FLN appelle à manifester pacifiquement contre cette mesure. Cette manifestation est soigneusement préparée.
Une date est arrêtée: le mardi 17 octobre 1961 au soir. C'est pour signifier que le massacre se faisait mijoter dans les laboratoires de la police et les services du renseignement qui étaient coiffés à l'époque par le funeste criminel, Maurice Papon.
Il s'agit d'un crime de guerre et toute la lumière doit être faite sur lui si on veut aller de l'avant et entamer une réelle réconciliation.
Il faut assainir les zones d'ombre qui entachent le capital mémoriel de l'histoire coloniale de la France à l'égard de l'Algérie et de son peuple.

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