L'Expression

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UNE RUMEUR SUR UNE PÉNURIE DE CARBURANT SÈME LA PANIQUE

Qui veut mettre le feu aux poudres?

Comme pour la flambée des prix des fruits et légumes, cette pénurie supposée de carburants exhale des relents d'un plan de déstabilisation à la veille des législatives.

Jeudi 19 avril, la montre affiche 23h, c'est la veille du week-end pour les Algériens. La nuit s'annonce, comme à son habitude, très calme. Soudain, un événement vient briser ce silence. L'ex-Moutonnière (en venant d'Alger) est bloquée du côté du Caroubier (Hussein Dey)! «Mais que se passe-t-il? Un accident? D'où viennent ces centaines de voitures?», s'interrogent des automobilistes abasourdis par cet embouteillage monstre en pleine nuit. «Il n'y pas d'essence mon frère, viens vite faire le plein», crie, Smaïl, un jeune, assis sur une glissière d'autoroute, à un automobiliste. «Vous n'êtes pas au courant? (Rire) Les employés de Naftal vont entrer en grève illimitée et il n'y aura plus d'essence pendant les jours à venir», ajoute ce jeune qui dit être là, avec son frère, depuis plus d'une heure. «Qui vous a mis au courant?», demande Kamel un autre automobiliste qui était de passage? «C'est mon voisin qui nous a prévenus tout à l'heure», lui répond Smaïl. «Moi j'ai reçu un message de la part d'un ami qui m'a dit de courir vers la pompe à essence la plus proche. Ce que j'ai fait illico presto», révèle de son côté Idir qui perdait patience et qui s'est joint à la conversation pour passer le temps. «Pour ma part, c'est sur Facebok que j'ai eu vent de l'existence de cette pénurie», rétorque un autre jeune venu faire le plein de carburant de la voiture de son père. «Moi on ne m'a pas parlé de grève, mais de pénurie et de problème d'apprivoisement», relate de son côté Abdelkrim. «C'est la pénurie de l'Ouest qui a gagné le Centre. A Blida cela fait plus de deux jours que ça dure», atteste-t-il. En effet, dans la wilaya de Blida, les stations-service de Oued El Alleug, Boufarik, Beni Mered ou Blida-ville notamment, avaient été prises d'assaut depuis la journée de mercredi, à la suite d'une forte tension sur l'essence sans plomb. Mais rien ne justifie cette panique. Ce qui était pure supposition vient de se confirmer: la flambée des prix des fruits et légumes est loin d'être fortuite. Elle exhale, en effet, des relents d'un complot de déstabilisation savamment orchestré. La question est de savoir qui veut enflammer la situation au moment où l'Algérie se prépare à l'une des échéances électorales les plus importantes de son histoire.

Blida, la mèchequi allume la rumeur
Certains automobilistes disent avoir entendu à la Radio nationale, un responsable de Naftal parler de cette pénurie. «Un responsable de Naftal, de Blida je crois, a dit que cette perturbation est due à des travaux d'entretien des stations de raffinage. Et un léger retard des approvisionnements en provenance de l'étranger», révèle Mohamed qui explique que c'est cette déclaration qui lui a confirmé le bien-fondé de cette rumeur. Le directeur de l'énergie et des mines de la wilaya de Blida, M.Moussa Bibi est-il donc responsable de cette panique? En fait, M.Bibi avait affirmé que cette perturbation dans la distribution de produits pétroliers est due à des travaux d'entretien des stations de raffinage, conjugués à un léger retard des approvisionnements en provenance de l'étranger. Pour autant, il avait précisé dans une déclaration qu'il n'y a pas eu «rupture» des approvisionnements de ces produits dans la wilaya. Il a aussi assuré que la situation va s'améliorer progressivement et se normaliser dès samedi, grâce à la mobilisation d'une flotte de camions pour approvisionner la wilaya à partir de la raffinerie de Sidi R'zine (El Harrach, Alger). Les douze coups de minuit sonnent donc sur cette station du Caroubier mais la file indienne ne cesse de «grandir». Les pompistes commencent à perdre patience. «Mais qu'est-ce que ce pays qui carbure à la rumeur?», peste l'un d'eux. «S'il y avait grève vous pensez qu'on serait en train de travailler?», argumente t-il. «Depuis ce matin, (jeudi matin, Ndlr) nous sommes pris d'assaut à cause d'une rumeur. Et pendant la soirée la rumeur a pris plus d'ampleur», raconte-t-il. «Regardez le résultat», fait-il signe de la main en direction des kilomètres de l'embouteillage qui s'était formé aux alentours de la pompe à essence du Caroubier. Il est une heure du matin, nous quittons la station-service du Caroubier, alors que les voitures continuaient à affluer. Mais ce n'était pas la seule à être prise d'assaut en cette douce nuit d'avril. Elles étaient pratiquement toutes grouillantes de monde. De longues files de véhicules s'étaient formées jeudi devant plusieurs stations-service de la wilaya d'Alger, notamment à Bir Mourad Raïs, Birkhadem ou Birtouta et Baba Ali. Mais pas seulement! A Bab Ezzouar, la station des Bananiers était également pleine à craquer. Le même constat est de mise dans les petites pompes à essence des communes où certaines ont, contrairement à l'habitude, ouvert la nuit, jusqu'à épuisement de leurs stocks, pour parer à la forte demande de leurs clients. Une nuit très très longue attendait donc les automobilistes mais surtout les pompistes...

Vendredi, la panique est encore là!
En matinée, rebelote. Un petit tour aux stations-service visitées la veille et on constate qu'il y avait toujours des files indiennes qui se formaient à leur entrées, même si elles n'étaient sont pas aussi impressionnantes que celles de la veille. Certaines, les petites, étaient même fermées en raison du manque de carburant. «Comme on l'avais prédit, la nuit a été très très dure ou mazel (et ça continue)», confie un pompiste rencontré la veille à la pompe à essence du Caroubier. Le chef de station qui était en train de s'activer avec ses hommes pour prendre en charge cette demande, nous assure que ce n'est qu'une rumeur. «Il n'y a ni grève ni pénurie», rassure-t-il. «Venez avec moi je vais vous montrer», nous interpelle-t-il pour nous montrer deux camions de livraison qui étaient en train de «recharger» les réserves. «Malgré la forte demande, on n'a pas connu de perturbation durant toute la nuit. Nos reserves sont suffisantes et en plus, on continue de nous livrer le plus normalement du monde», précise-t-il. Le même constat a été fait dans les autres stations qui étaient en train d'être approvisionnées en cette belle matinée du vendredi. Voilà donc que le «téléphone arabe», qui a réussi à se propager comme une traînée de poudre, notamment grâce aux nouvelles technologies, a créé la panique dans la capitale et ses environs? Mais qui est derrière cette rumeur qui n'est pas là pour rassurer l'Etat en pleine période électorale? Quelles sont les motivations de ceux qui ont lancé cette rumeur? En tout cas, une chose est sûre, c'est loin d'être innocent surtout que ce n'est pas la première du genre. Rumeur, rumeur quand tu nous tiens...

Naftal rassure
Le P-DG de Naftal, M.Akreche Saïd, a également nié l'existence de pénurie. «Il n'y a pas de pénurie, les produits pétroliers sont disponibles et il n'y a aucun problème dans la distribution», a-t-il confié ce vendredi. «Je rassure les citoyens qu'il n'y a aucune raison de se précipiter vers les stations-service, les produits pétroliers sont largement disponibles et toutes les stations fonctionnent normalement», a garanti le P-DG de Naftal.

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