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Qui est cadre et qui ne l'est pas?

La chance ne doit pas être un critère dans une société qui veut avancer au mérite.

Qu’est-ce qu’un cadre de la nation ? La question mérite d’être posée, sachant la définition que l’on donne à ce statut, selon que l’on soit au gouvernement ou dans la société civile. Les Algériens, dans leur ensemble, accorderont, sans hésitation aucune, le qualificatif de «cadre de la nation» à un enseignant universitaire, un professeur en médecine, un philosophe, ou encore un intellectuel dont les travaux connaissent une postérité et exercent une influence positive au sein de la société et la fait avancer. Des profils qui répondent à ce genre de critères sont très nombreux en Algérie. on peut en croiser aux quatre coins du pays. Et les Algériens ne trouvent pas de difficulté à se sentir redevables à ces personnes qui, d’une manière ou d’aune autre, ont eu un impact positif sur le vécu d’un quartier, d’une wilaya ou du pays. Chaque génération a ses cadres et la société sait en produire pour en faire les porte-paroles d’une nation algérienne, née dans les conditions que l’on sait. Avant l’indépendance du pays, aux tout premiers actes de résistance, jusqu’à la Guerre de Libération nationale, on a compté des centaines de «lumières» qui ont guidé le peuple à la victoire finale. Ils étaient autant de cadres d’une nation en devenir. Parmi eux, il y a pas mal d’anonymes, mais dont l’action pour la liberté n’était pas moins décisive que celle des héros et pères fondateurs de la nation. Après l’indépendance du pays, le concept de cadre de la nation a été quelque peu phagocyté par un autre concept, celui de cadre de l’Etat. Et les serviteurs de cet Etat, dont beaucoup sont méritants, se sont attribué les mérites matériels en rapport avec la fonction. En fait, le statut qu’accorde généralement la société à ses «lumières» est devenu une fonction et seuls les hauts fonctionnaires en ont pris les privilèges associés et qu’ils ont décidé eux-mêmes de s’attribuer.
On peut toujours évoquer le consensus social sur la rétribution du mérite pour expliquer les privilèges de traitement des cadres de l’Etat. Il sera, néanmoins difficile pour les bénéficiaires de ce statut de justifier le grand écart en matière de conditions de vie avec les enseignants universitaires, professeurs en médecine, ou encore les intellectuels qui n’émargent pas dans les effectifs des institutions de la République. Le problème ne se pose pas lors de la période d’exercice des fonctions. Les Algériens peuvent trouver tout à fait normal qu’un ministre, un député ou un directeur central de ministère puisse avoir une rémunération supérieure à un enseignant universitaire ou un professeur en médecine. Là où le bât blesse, c’est le fait que ces hauts fonctionnaires s’assurent une retraite dorée après quelques années de travail, alors que d’autres cadres de la même nation doivent attendre «l’âge légal» pour prétendre à une retraite qui n’est même pas indexée aux hausses de salaire du poste qu’ils occupaient. Il faut, une bonne fois pour toutes, dire à ces cadres de l’Etat que bien que l’Etat leur rende très bien les services qu’ils lui ont rendu, il est des Algériens très méritants qui n’ont pas la même chance. La chance ne doit pas être un critère dans une société qui veut avancer au mérite.

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