L'Expression

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Surcharge des services Covid-19

Qui a faillit?

On est plus dans la réaction que dans l'action, alors que la gestion d'une situation de crise, elle, demande de faire preuve d'anticipation, perspicacité et innovation.

On frôle la catastrophe! Les spécialistes de la santé tirent la sonnette d'alarme: les hôpitaux risquent de craquer!
En effet, les services Covid-19 sont saturés. Les malades trouvent de moins en moins de places pour recevoir les soins d'urgence, notamment l'oxygénation. Pourtant, les établissements hospitaliers ont reconverti la majorité de leurs services pour une plus large prise en charge des malades Covid-19. Mais cela ne semble plus suffire car les formes sévères des malades atteints du nouveau virus nécessitant des soins intensifs sont en hausse. Ce qui crée un décalage entre l'offre et la demande en soins. Comment en est-on arrivé là? Pourtant, on avait réussi à gérer la première vague qui nous avait pris par surprise. Certes, les données ne sont pas les mêmes qu'au mois de mars, mais l'Algérie avait réussi à prendre le dessus sur cet ennemi invisible. Son secret était d'avoir observé ce qui s'était fait dans le monde avant d'anticiper ce qui allait se passer en prenant des mesures radicales, à l'image de la fermeture des frontières et des écoles. Aujourd'hui, on ne sent plus cette anticipation dans la stratégie de lutte contre le coronavirus. Cela est constaté, notamment dans l'optimisation de la prise en charge des patients au niveau des structures sanitaires. Les médecins assurent qu'il y a un déséquilibre entre un centre de santé et un autre. Certains sont submergés au point d'être dans l'obligation de renvoyer les malades, d'autres, beaucoup moins sollicités, peuvent se retrouver avec des places vides. Qui doit gérer le flux des malades et qui doit les orienter vers les structures disposant de lits? Au début de la pandémie, on se rappelle, tous, de ce groupe de jeunes qui avait créé une application pour la localisation des lits qui se libèrent afin de permettre une optimisation de l'utilisation des capacités des structures sanitaires. Le projet, largement applaudi, semble n'être donc qu'un effet d'annonce! Et pendant que tous ces dysfonctionnements s'accumulent, le personnel s'épuise et les malades continuent d'être ballottés d'un établissement à un autre. Du temps précieux est perdu, mais surtout ce sont les mêmes centres de soins qui sont pris d'assaut, à l'image du CHU de Beni Messous.

Les appels du personnel médical
Nos responsables n'ont-ils pas vu cette situation arriver? Pourquoi depuis le mois de mars, il n'y a pas eu une interconnectibilité entre les différents hôpitaux? Le personnel médical l'avait pourtant à maintes reprises réclamée. Quoi qu'il en soit, la situation est ce qu'elle est actuellement, mais les professionnels de la santé ont fait des propositions d'urgence pour éviter un «crash» de notre système de santé. L'une de ces propositions est la création d'un centre Covid-19 en dehors des hôpitaux. Beaucoup proposent les grands espaces d'exposition du pays, à l'image de la Safex à Alger, du Zénith à Constantine ou les Centres de Conventions d'Oran. «Il y a lieu de revoir plus sérieusement et plus rapidement la manière de prendre en charge l'évolution de la pandémie de coronavirus, à travers l'ouverture de structures hospitalières spécialement dédiées au Covid-19», a soutenu, par exemple, le docteur Lyes Merabet président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). «Actuellement, tous les services affichent complet, y compris en soins intensifs où nous avons du mal à placer les malades», a-t-il précisé tout en appelant à l'exploitation d'autres espaces en dehors du secteur de la santé comme le Palais des expositions (Safex) à Alger. «Cette option permettrait de mieux prendre en charge les malades du Covid-19, mais également les autres besoins en soins outre les contaminations au coronavirus», a-t-il expliqué. Une option tout à fait réalisable et en très peu de temps pour l'Algérie. Surtout que ces centres sont à proximité d'hôtels qui peuvent être utilisés pour la prise en charge du personnel médical réquisitionné. Certes, le ministère de la Santé a alloué 1 800 lits supplémentaires à l'échelle nationale aux patients atteints du Covid-19, mais au rythme où vont les choses, ils seront en moins d'une semaine complètement occupés. De plus, ils vont paralyser les hôpitaux qui ne pourront pas prendre en charge les autres types de maladies.

Sauver des vies, quelle que soit la méthode...
On est plus dans la réaction que dans l'action, alors que la gestion d'une situation de crise, elle, demande de faire preuve d'anticipation, la perspicacité et l'innovation. Des qualités qui semblent manquer, d'ailleurs, cruellement aux premiers responsables locaux, car ces derniers ont été directement instruits par le Premier ministre afin de prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour stopper la propagation de la maladie. Le gouvernement a donc délégué ses pouvoirs aux walis qui doivent être en première ligne du combat face à cette crise. Et alors qu'ils doivent agir et fermement, ces derniers, en bons fonctionnaires, attendent que les ordres leur viennent d'en haut pour appliquer. C'est là le premier couac dans cette gestion, puisque les mieux indiqués pour cibler les difficultés, lever les obstacles et proposer les solutions d'urgence sont les responsables qui se trouvent sur le terrain. Comme l'a fait la directrice de l'Etablissement public hospitalier non universitaire (EPH) Djillali Belkhenchir (Birtraria), Karima Si Mohand. Face au manque de place, elle a ouvert des chapiteaux pour que les patients ne soient pas renvoyés et puissent avoir accès à l'oxygène. Mais après un «bad buzz» sur les réseaux sociaux, la wilaya d'Alger n'a pas trouvé mieux que d'ordonner la fermeture de ces tentes. Et cela sans offrir une solution de rechange!
L'autorité locale a peut-être voulu éviter un effet de panique, pourtant, avec plus de 1000 contaminations quotidiennes, il faudrait peut-être penser à «bousculer» les consciences! Nous sommes en guerre. La politique et le politiquement correct doivent être laissés de côté. L'important est de sauver la vie des patients, quels que soient le prix et la méthode. C'est ce qu'a fait la directrice de cet hôpital. On a bien vu à Naples (Italie) des personnes en train de bénéficier de soins d'oxygénation dans leur voiture. Ces images ont fait le tour du monde, mais ce n'est pas pour autant que les Italiens ont mis fin à ces soins «peu conventionnels» puisqu'ils permettaient de soulager les malades. En Algérie, on n'en est pas encore là, mais les initiatives timides qui commencent à être entreprises ici et là permettent d'espérer un changement d'attitude et de mentalité de nos «gestionnaires». Cela est perceptible, notamment dans la toute dernière décision prise par la wilaya de Jijel qui, asphyxiée par l'augmentation vertigineuse des contaminations, a fini par mobiliser 450 lits en dehors des hôpitaux publics. Cette démarche qui s'inscrit en droite ligne avec la gestion d'une crise, doit être prise comme exemple. S'il s'agit là d'un virus du «courage», il est à espérer qu'il soit très contagieux et que son «épidémie» se propagera très rapidement... 

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