Question d’intérêt national

Avant-hier, à l´APN, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a rendu «un hommage appuyé» à son prédécesseur Ali Benflis. S´agissait-il d´un prêté pour un rendu? Pas du tout, à en croire des observateurs habitués des travées de l´Assemblée nationale. L´hommage appuyé d´Ouyahia n´est donc pas fortuit. Il exprime bien ce qu´il exprime, même si on a tendance en Algérie à minimiser la portée de cette sorte d´égards. Surtout lorsqu´ils sont publiquement exprimés. Comme à l´excès nul n´est tenu, on peut toujours dire en évitant l´amalgame, que l´ancien ministre du gouvernement Benflis et le Chef de gouvernement qu´il est redevenu, se sont mis d´accord pour reconnaître que l´équipe présidée par Ali Benflis durant les 33 mois précédents mérite amplement l´hommage qui lui a été rendu.
Outre cela, Ahmed Ouyahia, qui n´est pas homme à balayer d´un revers de la main ce qui existe, n´a pas non plus oublié de rappeler que le programme qu´il soumet en ce moment même à l´appréciation de l´APN n´est, à quelques infimes nuances, que la copie conforme du programme adopté 33 mois plus tôt par la représentation nationale. Ce qui signifie que le gouvernement Ouyahia, actuellement, devrait pouvoir progresser dans ledit programme, comme en terrain conquis. Et, pour ce faire, ce ne sont pas les députés FLN, majoritaires à l´APN, qui lui barreront la route. Question d´intérêt national. Venons-en à présent au bilan relatif à la première période de 33 mois, allouée par le magistère politique au gouvernement Benflis. Dans une étude publiée lors de la journée parlementaire de samedi dernier, le bilan couvrant la période en question nous rappelle que l´action du gouvernement Benflis s´est articulée autour de deux axes principaux. Visant d´emblée le renforcement des acquis démocratiques et, en dépit de ses résultats encourageants, le premier axe restera perfectible par la force des choses. Etudié pour concilier l´efficience économique avec «l´impératif de solidarité nationale», les résultats attendus de cette combinaison n´ont pas déçu. Sur ce plan d´ailleurs, il n´y a pas que le renouement avec la croissance qui a été privilégié. Ainsi, par exemple, l´amélioration des «équilibres macro-économiques» et le renforcement de la stabilité «macrofinancière» n´ont pas été démentis à ce jour. Ce résultat n´a rien de fictif. Car c´est grâce à l´effort conjugué de tous les ministres du gouvernement Benflis que d´aussi sensibles résultats ont été atteints. Dans ce contexte positif, le Produit intérieur brut (PIB) a progressé de 4,1% par «rapport à l´année 2001». A cela s´ajoute une baisse sensible de la dette publique qui a enregistré un net recul avec une tendance à la baisse «très prononcée». Une baisse qui nous rappelle en chiffres que de 2554 milliards de dinars en l´an 2000 elle a été ramenée en 2002 à 2298 milliards. Cette tendance indiquée est d´ailleurs autrement mieux appréhendée au niveau de l´endettement extérieur qui «a atteint 22,6 milliards de dollars US alors qu´il dépassait largement les 25 milliards de dollars US en 2000». L´action du gouvernement Benflis ne s´est évidemment pas limitée à ces résultats seulement. Son impact s´est traduit par un «solde budgétaire excédentaire». Et en même temps, les réserves de change se sont améliorées (19 milliards USD) tandis que le «solde de la balance de paiement» est devenu excédentaire. Quant à l´inflation, elle a été stabilisée à un point tel que son taux n´excède pas 1,4%. Outre ces données, le Cnes (Conseil national économique et social) a admis sans hésiter, dans son dernier rapport, qu´il reconnaît que le taux de croissance atteint, grâce à la cohérence de l´action du gouvernement Benflis, dépasse de deux points les 5%. Le taux admis par le Cnes dans sa dernière session, étant de 5,2%. Et son commentaire est rappelé ici à titre indicatif pour dire que ce niveau de performance n´a pas atteint un tel niveau depuis 20 ans. Bien entendu, le bilan est loin d´être exhaustif. Nous y reviendrons sûrement dans nos prochaines livraisons.